Correspondance de Voltaire/1738/Lettre 930

Correspondance : année 1738GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 565-566).
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930. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
2 (septembre 1738).

J’ai été si mal, mon cher abbé, et je suis encore si faible, que je ne peux écrire à personne ; mais le peu de force que j’ai, je l’emploie à vous écrire à vous uniquement.

Je vous serai très-obligé de faire finir les affaires de M. d’Auneuil et de M. de Richelieu.

À l’égard de M. d’Auneuil, délégation sur ses maisons, c’est-à-dire signification des contrats aux locataires, avec une lettre d’avis et de politesse à M. d’Auneuil, finira tout.

Un petit mot, de la part de mon fondé de procuration à M. le duc de Richelieu, fera merveille.

« Monseigneur, étant prêt à aller en campagne pour longtemps, et ne restant à Paris que pour finir l’affaire qui est entre vous et M. de Voltaire, qui m’a chargé d’une procuration entièrement conforme à vos intentions, j’attends avec impatience vos ordres pour m’y conformer et partir. »

Si vous l’engagez à écrire cette lettre, je ne doute pas que M. de Richelieu ne finisse bientôt.

Je vous prie aussi, de finir l’affaire de Demoulin, qui devrait déjà avoir donné de l’argent comptant, et des lettres de change sur une personne solvable, comme vous l’avez mandé.

Un nommé M. Le Ratz de Lanthenée demeure chez lui ; c’est cet ingénieur qui m’avait demandé de l’argent à emprunter sur le débit d’un livre de géométrie qu’il vient de faire. Il m’a envoyé son livre. Je vous prie de savoir s’il a reçu les Éléments de Newton, et, en cas qu’on ne lui en ait point envoyé, ayez la bonté de lui en faire donner un de ma part, en l’assurant que l’argent qu’il demandait il y a deux mois était tout prêt, mais qu’on a cherché son logis inutilement.

Un graveur nommé Fessard vient de m’écrire. J’aime autant que ce soit lui qui me grave qu’un autre.

Envoyez-le chez Prault, et mettez-les aux mains,

Mme du Perron, de Vassy, à qui M. le chevalier de Mouhy envoyait ses nouvelles, vient de lui mander qu’on va passer l’automne à plusieurs campagnes différentes, et qu’on le prie de cesser ses nouvelles.

Je vous prie, mon cher abbé, d’envoyer au sieur Prault ce petit écrit, et de le retirer avec réponse en marge.

J’ai reçu la caisse où étaient quelques livres de Dupuis et de Prault. Je vous remercie bien tendrement de tous vos soins.

Une petite caisse plate contenant un miroir est partie à votre adresse. C’est pour faire changer la glace, qui est sombre, pour une plus claire, ou pour la remettre au tain si on aime mieux.

Adieu, mon très-aimable correspondant.

  1. Édition Courtat.