Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 644

Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 125).
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644. — AU MARQUIS D’ARGENS[1].
À Cirey en Champagne, ce 18… 1736.

Auriez-vous vu, monsieur, un libelle diffamatoire que Rousseau a fait imprimer dans la Bibliothèque française ? L’ouvrage est digne de lui : il est mauvais et plein de calomnies ; vous y êtes indignement traité. Ce monstre décrépit, qui n’a ni dents ni griffes, cherche encore par une vieille habitude à mordre et à déchirer. Voici une petite crépinade ou roussade que je vous envoie : c’est un coup de fouet pour faire rentrer dans son trou ce vieux serpent. Si vous voulez, je vous enverrai la réponse à son libelle. Vous serez peut-être bien aise de savoir que M. le duc d’Aremberg lui a fait une réprimande publique, et l’a traité comme un laquais pour l’avoir osé citer dans son libelle. M. d’Aremberg m’a écrit pour désavouer l’insolence de son domestique.

S’il y a quelque chose de nouveau, je vous supplie de vouloir bien me le mander. Si je pouvais être assez heureux pour vous être bon à quelque chose, je vous supplierais bien plus instamment encore de m’écrire.

Je suis avec bien de l’estime et de l’attachement, monsieur, votre, etc. V.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.