Correspondance de Voltaire/1736/Lettre 636

Correspondance : année 1736GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 34 (p. 113-114).
◄  Lettre 635
Lettre 637  ►

636. – À M. LE MARQUIS D’ARGENS[1].
Cirey, 4 septembre 1736.

Je ne puis assez vous remercier, monsieur, de la manière obligeante dont vous avez bien voulu prendre mon parti dans vos Lettres[2] contre le cruel et l’infâme ennemi[3] qui m’honore de sa haine depuis si longtemps. Vous êtes, monsieur, au rang des honnêtes gens contre lesquels il se déchaîne tous les jours. Je n’avais pas besoin de cette conformité avec vous pour désirer d’être avec vous en liaison : je vous étais déjà attaché par cette heureuse liberté avec laquelle vous écrivez des choses pleines d’esprit. Mais enfin me voilà lié avec vous, monsieur, par les motifs de l’estime et de la reconnaissance.

Si vous avez quelques ordres à me donner, adressez-les à Vassy en Champagne. Je passe ma vie auprès de Vassy, dans une retraite délicieuse où je ne regrette que d’être inutile aux personnes qui pensent comme vous. Je suis, avec bien de l’estime, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

  1. Editeurs, de Cayrol et François.
  2. Les Lettres juives.
  3. J.-B. Rousseau.