Correspondance de Voltaire/1735/Lettre 526

Correspondance de Voltaire/1735
Correspondance : année 1735GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 554).
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526. — Á M. DE CIDEVILLE.
À Cirey, ce 28 novembre.

Que dites-vous, mon cher Cideville, des scélérats de commis de la poste ? Nous avions, Linant et moi, mis bien proprement deux louis d’or, bien entourés de cire, dans un gros paquet adressé à sa pauvre sœur ; et nous avions pris ce parti parce que le besoin était pressant. La malheureuse a bien reçu la lettre d’avis, mais point la lettre à argent. Pour remédier à cette violation cruelle du droit des gens, je m’adresse à monsieur le marquis[1]. Ce monsieur le marquis me doit des monts d’or ; il vous remettra les deux louis. Je m’adresse à vous pour cette petite commission, ne sachant en quel endroit du monde il se carre pour le présent.

J’ai la tête en compote, mon cher ami ; je ne vous en écris pas davantage : je n’en ai pas la force. Qu’importe une longue lettre ? C’est de longues amitiés qu’il faut.

Adieu, mon charmant ami. V.

  1. Lézeau.