Correspondance de Voltaire/1735/Lettre 480

Correspondance de Voltaire/1735
Correspondance : année 1735GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 494).
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480. — Á M. DE FORMONT.
Le 6 mai.

Je pars, mon cher ami ; je n’ai pas vu le ballet des Grâces. On dit que l’auteur, j’entends le poète, qui a toujours été brouillé avec elles, ne s’est pas bien remis dans leur cour. Je m’en rapporte aux connaisseurs ; mais il y en a peu par le temps qui court. Les suivants de ces trois déesses sont à présent à Rouen. C’est donc à Rouen qu’il faudrait voyager ; mais je vais en Lorraine demain. Adieu, mon cher philosophe, poète aimable, plein de grâce et de raison. Vous avez donc fait un poète français de l’abbé Franchini[1] ! En vérité, il est plus aisé à présent de tirer des vers français d’un Italien que de nos compatriotes. Tout tombe, tout s’en va dans Paris, Je m’en vais aussi, car ni vous ni les muses n’êtes là. Adieu, mon cher ami.

  1. Voyez une note sur la lettre 331.