Correspondance de Voltaire/1734/Lettre 444

Correspondance de Voltaire/1734
Correspondance : année 1734GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 457).
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444. — Á MADAME LA COMTESSE DE LA NEUVILLE.

Je maudis, madame, tous tapissiers, tous maçons, tous couvreurs, qui empêchent Mme du Châtelet d’aller vous voir. C’est donc de lundi en huit que son petit phaéton et ses grands chevaux la conduiront dans la cour de la Neuville. Figurez-vous, madame, que nous n’avons joué que trois parties d’échecs depuis huit jours, et pas une partie de piquet. En récompense, on fait des plans, on lit des philosophes et des poètes. On parle beaucoup de vous, on vous regrette, on vous désire, on s’entretient de toutes vos bonnes qualités, qui font le charme de la société. Si je m’en croyais, madame, je ne finirais pas, et je vous dirais longuement les choses du monde les plus tendres ; mais le véritable attachement n’est point bavard.