Correspondance de Voltaire/1730/Lettre 205

Correspondance de Voltaire/1730
Correspondance : année 1730GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 203).
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205. — À M. THIERIOT,

1730.
à tullie[1], imité de catulle la faye.


Que le public veuille ou non veuille,
De tous les charmes qu’il accueille
Les tiens sont les plus ravissants.
Mais tu n’es encor que la feuille
Des fruits que promet ton printemps.
ma Tullie ! avant le temps
Garde-toi bien qu’on ne te cueille.

Je me meurs, mon cher Thieriot ; mais, avant de mourir dans mon lit comme un sot, je viens de changer la dernière scène de Tullie. Recommandez bien à Titus d’en avertir nos-seigneurs du parterre.

Mon valet de chambre arrive dans le moment, qui me dit que Tullie a joué comme un ange. Si cela est :

Ma Tullie, il est déjà temps,
Allons, vite que l’on te cueille.

Venez, mon cher ami, me dire des nouvelles.

  1. Mlle Dangeville.