Correspondance de Voltaire/1723/Lettre 87

Correspondance de Voltaire/1723
Correspondance : année 1723GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 91).
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87. — À M. THIERIOT,
à la rivière-bourdet.

Paris. …juin.

Si vous avez soin de mes affaires à la campagne, je ne néglige point les vôtres à Paris, J’ai eu avec M. Pâris l’aîné[1] une longue conversation à votre sujet. Je l’ai extrêmement pressé de faire quelque chose pour vous. J’ai tiré de lui des paroles positives, et je dois retourner incessamment chez lui, pour avoir une dernière réponse.

Je viens de lire les nouveaux ouvrages de Rousseau. Cela est au-dessous de Gacon. Vous seriez stupéfait si vous les lisiez. Je n’irai point voyager en Allemagne ; on y devient trop mauvais poëte.

Ma santé et mes affaires sont délabrées à un point qui n’est pas croyable ; mais j’oublierai tout cela à la Rivière-Bourdet. J’étais né pour être faune ou sylvain ; je ne suis point fait pour habiter une ville.

  1. Antoine. Le second se nommait La Montagne ; le troisième est connu sous le nom de Pâris-Duverney ; le quatrième etait appelé Pâris-Montmartel. Le marquis de Luchet a publié une Histoire de MM. Pâris. 1776. in-8o.