Correspondance de Voltaire/1722/Lettre 66

Correspondance de Voltaire/1722
Correspondance : année 1722GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 76-77).
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66. — À M. THIERIOT.

Au Bruel.

J’arrive au Bruel, et j’en pars. Tandis qu’on me botte, je vous écris. J’ai lu, à Orléans, la réponse[1] à l’abbé Houteville, qui me paraît bien plus écrite contre la religion que contre cet abbé. Je ne sais pas pourquoi vous méprisez ce livre. Je vous en parlerai plus en détail dans ma première épître.

Je vous prie de faire imprimer et distribuer le projet en question, et de délivrer des souscriptions aux libraires. Je n’en donnerais à mes amis qu’à mon retour. Ayez la bonté de conserver votre goût pour la peinture et pour la gravure[2], et de hâter le pinceau de Coypel, par les éloges peu mérités que vous lui donnez quand vous le voyez.

Je rôde, dans la Sologne, à la piste de l’homme en question[3]. Cependant j’ai chargé Demoulin[4] de poursuivre criminellement l’affaire, afin que, si je ne puis avoir raison par moi-même, la justice me la fasse.

Adieu, mon cher ami.

  1. Par Desfontaines.
  2. Il s’agit ici des souscriptions relatives à la Henriade, et des gravures, qui furent médiocrement exécutées. (Cl.)
  3. Beauregard, dont il est question dans les lettres 59, 60 et 63.
  4. Demoulin, homme d’affaires de Voltaire, et qui, en 1736, dissipa 21,000 francs à Voltaire.