Correspondance de Lagrange avec d’Alembert/Lettre 030

Texte établi par Ludovic LalanneGauthier-Villars (Œuvres de Lagrange. Tome XIIIp. 64-65).

30.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Turin, 10 mai 1766.

Mon cher et illustre ami, j’ai été infiniment touché des offres aussi avantageuses qu’honorables que vous m’avez faites de la part du roi de Prusse. Je vous prie de vouloir bien lui en rendre en mon nom de très-humbles actions de grâces, et l’assurer que je regarderai comme un bonheur bien précieux celui de venir faire ma cour par mes travaux à un monarque et à un philosophe tel que lui. J’en ai demandé la permission au roi comme sujet et comme employé, et il m’a fait répondre ce matin par un de ses ministres qu’il n’avait pas encore délibéré sur cette affaire, mais que je pouvais néanmoins espérer que ma demande ne serait point rejetée. Adieu, mon cher et illustre ami ; quand on m’aura donné une réponse décisive, je vous en avertirai sur-le-champ. En attendant, je vous prie de croire que personne ne vous est plus attaché ni par plus de raisons que moi. Je vous embrasse de tout mon cœur.

De la Grange.
À Monsieur d’Alembert, de l’Académie française,
      de l’Académie royale des Sciences de Paris, etc.,
                rue Saint-Dominique, faubourg Saint-Germain,
                          vis-à-vis Belle-Chasse, à Paris
.