Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 8-9/1912

Louis Conard (Volume 8p. 328-329).

1912. À MADAME JULIETTE ADAM
Croisset, mardi 2 décembre 1879.
Chère Confrère,
Et maintenant, Seigneur, expliquons-nous tous deux


comme dit le père Hugo au Père Éternel.

1o J’attends, en épreuves, l’élucubration du bon Tourgueneff, et la garderai par devers moi le moins de temps possible ;

2o Pas d’imprudence ! Mes deux bonshommes ne sont pas près d’être finis ! Le premier volume sera terminé cet été, mais quand ? et le second me demandera bien encore six mois, si toutefois je ne suis pas moi-même fini — avant l’œuvre ! Depuis six ans que j’y suis attelé, je commence à en avoir assez. Donc, je vous en prie, n’annoncez rien, ne faites rien, il me sera impossible de vous remettre le ms. avant la fin de 1880 ;

3o Avez-vous reçu la Vénus rustigue de Guy de Maupassant ?

Qu’en faites-vous ? Il me semble que ces vers-là ne déshonoreront point votre papier.

4o Comme vous êtes une personne considérable, et qu’on sait que je suis de vos amis, on fait des bassesses auprès de moi. Donc je suis chargé de vous recommander, pour un article ou une réclame, un livre de jour de l’an, déposé dans vos bureaux. Cela a pour titre : La Princesse Méduse, par Daniel Darc (autrement Mme Régnier, femme d’un médecin de Mantes), édité chez Charpentier.

À vos genoux, en vous baisant la main ou plutôt les mains.