Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 7/1453
Tourgueneff m’a envoyé ce matin, de Berlin même, la Gazette Nationale du 13 mai, no 221, contenant sur Saint Antoine un article favorable.
Dans le tohu-bohu de mon arrivée ici, je viens de perdre la lettre dudit Tourgueneff ! Elle avait pour but de vous rappeler à vous, ô Charpentier, que vous n’avez point envoyé d’exemplaires à deux critiques berlinois, dont Tourgueneff vous avait donné les adresses ; sont-elles aussi égarées ?
L’un est M. Schmidt[1] ! et l’autre X… très important, me souligne Tourgueneff. Viardot peut vous renseigner là-dessus ; il vous dira où écrire à Tourgueneff, et Tourgueneff vous répondra.
Je suis éreinté par deux jours de chemin de fer et de carriole, et votre ami jouit pour le moment d’un mal de tête conditionné ! Dès que je serai remis, je commencerai l’analyse de Froehner pour votre Salammbô.
Faut-il être bête pour avoir égaré, ou brûlé, cette lettre du Moscove !
Il a l’air de tenir beaucoup à ce que ces deux critiques allemands parlent de mon livre. L’un est le Sainte-Beuve de la Germanie.
Tout à vous et aux vôtres, cher ami.
- ↑ L’article de Julian Schmidt parut dans les Preussische Jahrbücher, XXXIV (1874), 5 tes Heft.