Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 7/1383

Louis Conard (Volume 7p. 36-37).

1383. À GEORGE SAND.
[Croisset], jeudi [3 juillet 1873].

Pourquoi me laissez-vous si longtemps sans me donner de vos nouvelles, chère bon maître ? Je m’ennuie de vous, voilà.

J’en ai fini avec l’art dramatique. Carvalho est venu ici, samedi dernier, pour entendre la lecture du Sexe faible ; il m’en a paru très content. Il croit à un succès. Mais je me fie si peu aux lumières de tous ces malins-là que, moi, j’en doute.

Je suis éreinté, et je dors maintenant dix heures par nuit, sans compter deux heures par jour. Ça repose ma pauvre cervelle.

Je vais reprendre mes lectures pour mon bouquin, que je ne commencerai pas avant une bonne année.

Savez-vous où se trouve maintenant l’immense Tourgueneff ?

Mille tendresses à tous, et à vous les meilleures de votre vieux.