Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1262

Louis Conard (Volume 6p. 344-345).

1262. À PHILIPPE LEPARFAIT.
Lundi soir. [1872]

Non ! je n’ai pas envoyé d’exemplaires sur papier de Hollande à Achille et à Deschamps, mais tu avais les exemplaires ordinaires pour l’un et pour l’autre.

Cet envoi extraordinaire n’étant pas bien pressé, je m’en suis abstenu.

J’ai reçu le manuscrit du Château des cœurs en bon état.

Il y a eu, cette semaine, un très bon article de Coppée dans le Moniteur. Banville et Mme Sand m’en ont promis un. Je n’ai pu me procurer celui de La Rounat[1]. J’en aurai encore d’autres.

Tâche de te procurer les Débats de lundi dernier (il y a huit jours), pour voir la fin de l’article de Janin où il traite les conseillers municipaux « d’insectes ».

R. Deslandes s’est chargé du « Cœur à droite » pour le théâtre de Cluny.

R. Félin prétend que la Porte Saint-Martin peut ouvrir cet hiver ! Alors ?…

Impossible de savoir où gîte d’Osmoy !

Bardou prétend qu’il ne sera pas re-nommé député, vu son inexactitude.

J’ai vu cette semaine quatre députés et aucun n’a pu me donner de lui la moindre nouvelle !

Il y a dans sa chambre, à Versailles, un tas de lettres non décachetées montant à la hauteur d’un mètre, environ ! Voilà tout ce que je sais.

Quand j’aurai absolument besoin de lui et que je serai riche, je mettrai la police à ses trousses pour le découvrir. Mais quant à lui écrire ou lui donner rendez-vous, zut !

Sur ce, mon bon, je t’embrasse.

Ton.

Ne devais-tu pas venir à Paris vers la fin de ce mois, toi ou Caudron ?

Dis-moi comment Aïssé a été pris par les Rouennais ; détails sur la représentation. Je n’ai plus mal à la gorge, mais la voix est encore bien endommagée.


  1. Directeur de l’Odéon.