Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1237

Louis Conard (Volume 6p. 320-321).

1237. À PHILIPPE LEPARFAIT.
Mardi matin, 11 heures. [1871]

Puisque l’Amour noir a été publié dans la nouvelle Revue de Paris, va à la Bibliothèque de Rouen ; tu y trouveras toute la Revue de Paris et tu me copieras les vers en question ; c’est le moyen le plus court.

La clef de la petite malle est dans mon armoire aux pipes, au milieu d’autres petites clefs qui sont dans une boîte en carton ; mais l’Amour noir n’est pas dans la petite malle.

Peut-être le cahier relié de B[ouilhet] est-il simplement sur un des rayons de ma bibliothèque-étagère, celle qui est près de mon fauteuil.

Si, à la Bibliothèque, tu ne trouvais pas ladite pièce, tâche de me dire à peu près l’époque où elle a paru, pour me faciliter les recherches.

2o  Dans Aïssé, 2e  acte, envoie-moi, d’après le manuscrit original, les deux vers ayant cette rime :

robe du matin
roquentin


parce que, dans ta copie, il y a un vers faux.

J’ai donné le manuscrit du volume de vers à imprimer samedi dernier. Il aura pour titre : Dernières chansons et, en sous-titre, Poésies posthumes. Nous n’avons trouvé rien de mieux.

3o  Je crois qu’il serait bon de mettre, en tête, un portrait (comme celui de Baudelaire). Donc envoie-moi la grande photographie, afin qu’on en fasse graver une réduction.

Le volume coûtera 5 francs et tu toucheras dessus 3 francs.

Maintenant je suis content de la Préface, que j’ai beaucoup retravaillée.

Depuis 10 jours j’ai eu de telles venettes à propos d’Aïssé que j’ai appelé d’Osmoy, lequel est venu.

Bref c’est demain que nous réglons les dernières dispositions.

La Baronne n’aura pas plus de 60 représentations, si elle va même jusque-là.

Adieu, vieux enflé.

Je t’embrasse et ta mère aussi.