Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1234

Louis Conard (Volume 6p. 317-318).

1234. À PHILIPPE LEPARFAIT.
Vendredi soir, 11 heures, 1er décembre. [1871]

La lecture aux acteurs a eu lieu tantôt au milieu du plus vif enthousiasme. Pleurs, applaudissements, etc. Demain nous collationnons les rôles et, lundi, les répétitions commencent. Ainsi c’est une affaire terminée, sauf le rôle du Commandeur que tous veulent avoir. On est en pourparlers avec Dumaine. À défaut de Dumaine (ou peut-être même de Geffroy ?) ce sera le vieux Laute.

Le bon Fréville (Blacas) a le rôle de D’Orbigny.

J’ai choisi le papier, grosse affaire pour le volume, et Claye m’a donné son devis. En faisant tirer à 2 mille tu peux gagner ; tu gagneras (déduction faite des frais et de l’horrible commission de Lévy) six mille francs.

Je t’enverrai le détail du compte si tu y tiens.

Je le garde, d’ailleurs, pour te le montrer.

J’aurais dû commencer ma lettre par te foutre des sottises, car tu es « un drôle de jeune homme », et je trouve que tu pourrais mettre, dans tes affaires, un peu de l’activité que j’y emploie.

Je t’ai prié de m’envoyer : 1o les vers de l’Amour noir, 2o la photographie de Bouilhet (je cherche maintenant un graveur pour faire une belle eau-forte), 3o le manuscrit original d’Aïssé ; et je ne vois rien venir. Tout cela est pourtant fort pressé !

Tâche de t’occuper un peu moins de l’espèce de navet qui te sert de… et fais-moi l’honneur de me répondre.

Je t’embrasse.

Ton.