Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1198

Louis Conard (Volume 6p. 268-269).

1198. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, mercredi soir [août 1871].
Chère Caro,

J’ai encore fait aujourd’hui une longue station chez Delestre, qui m’a brûlé et mastiqué deux dents ; mais je crois que ce n’est pas fini, car, en ce moment même, je souffre comme un diable. Je me suis occupé des affaires de Deslandes, et Raoul-Duval, grâce à moi, va contribuer probablement à le faire nommer directeur du Vaudeville, ce qui pourra servir aux amis.

Je ne t’ai pas dit que la commission pour le monument de Bouilhet avait adopté mon idée de fontaine. M. Nétien l’adopte, et il est probable qu’on choisira la place qui se trouve au bas de la rue Verte, en face le pharmacien.

Le Figaro m’a fait une belle peur en annonçant que la mère Sand était très malade. Il n’en est rien. Elle n’a pas du tout été malade : c’est encore une gentillesse des journaux.

Je vais enfin voir ce soir l’illustre d’Osmoy, ce soir ou demain ; en tout cas, je verrai Bardoux, qui m’a donné rendez-vous à 9 heures et demie, en face Tortoni.

Il paraît qu’on ne découvre rien de grave contre Janvier, et il est probable qu’on ne le mettra pas en jugement. J’en suis content pour sa pauvre mère. Voilà toutes les nouvelles, mon pauvre bibi.

Il pleut à torrents ! Et il fait froid.

Amitiés à Ernest.

Et à toi, pauvre loulou.