Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 6/1097
1097. À GEORGE SAND.
Paris, jeudi [2e quinzaine d’avril 1870].
M. X*** m’a envoyé de vos nouvelles samedi : ainsi donc je sais que tout va bien là-bas et que vous n’avez plus d’inquiétude, chère maître. Mais vous, personnellement, comment ça va-t-il ? La quinzaine est près d’expirer et je ne vous vois pas venir.
L’humeur continue à n’être pas folichonne. Je me livre toujours à des lectures abominables, mais il est temps que je m’arrête, car je commence à me dégoûter de mon sujet.
Lisez-vous le fort bouquin de Taine[1] ? Moi j’ai avalé le premier volume avec infiniment de plaisir. Dans cinquante ans peut-être, ce sera la philosophie qui sera enseignée dans les collèges.
Et la préface des Idées de Mme Aubray ?
Comme j’ai envie de vous voir et de jaboter avec vous !
- ↑ De l’Intelligence.