Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/1009

Louis Conard (Volume 5p. 428).

1009. À LA PRINCESSE MATHILDE.
[31 décembre 1868, 11 heures].
Princesse,

J’ai coutume tous les ans, pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, de me recueillir, comme les dévots qui font leur examen de conscience, et de résumer mon année comme les négociants qui font leur inventaire.

Ce qui domine pour moi ces douze mois c’est vous ! Mon meilleur souvenir c’est Saint-Gratien.

Je vous souhaite pour 1869… tout (c’est plus simple que ceci et cela, n’est-ce pas vrai ?)

Parmi tous les compliments et les vœux qu’on vous adressera demain, je ne doute pas qu’il ne s’en trouve de sincères, quoique vous soyez une Altesse Impériale, car vous avez des amis qui vous aiment pour vous, pour vous-même.

Je me mets avec ceux-là, Princesse, je vous baise les deux mains et je suis tout à vous.

G. Flaubert.