Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0978
978. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Lundi, 10 h. du soir.
Princesse,
Quand j’ai reçu votre cadeau, tantôt, j’ai été si joyeusement troublé que je n’ai trouvé, tout d’abord, rien à vous dire. Il faudrait être M. de Voltaire pour imaginer un compliment digne du sujet ! Que dois-je donc faire ? Vous dire que j’ai été attendri, voilà tout.
Je n’avais pas besoin d’avoir votre buste sous les yeux, pour songer à vous, très souvent ! Je l’ai placé à ma gauche, sur une petite étagère, près de la table où j’écris. Quand je lève les yeux, je l’aperçois. Cela fait comme un sourire continuel dans ma solitude, une bénédiction qui plane sur moi. Je vous envoie toute ma gratitude, Princesse, je vous baise les deux mains et je suis tout à vous.