Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0779

Louis Conard (Volume 5p. 129).

779. À SA NIÈCE CAROLINE.
[Paris] jeudi, 1 heure [4 février 1864].

Qu’est-ce que ça veut dire, mon Caro ? Avec qui viendras-tu à Paris ? Ce ne peut être avec ta grand’mère ni avec ta tante Achille ? C’est donc avec cette bonne Virginie ? Mais alors tu laisserais la pauvre vieille toute seule ? Quelles personnes énigmatiques vous faites pour me donner toujours des nouvelles incomplètes. Celle-là, heureusement, ne me tourmente pas !

La première de Faustine aura lieu dans dix à douze jours. Ça va bien. J’assiste à toutes les répétitions, ce qui m’amuse et me tourmente tout à la fois ; c’est non seulement Bouilhet, mais Fournier qui m’a prié de venir, à trois reprises différentes. Je ne crois pas leur être inutile, soit dit sans vanité. On commence à beaucoup parler de Faustine ; la mise en scène sera splendide. Comme je suis content de savoir que ta bonne maman va mieux ! Peut-être que, si elle eût employé la pierre infernale plus tôt, la guérison serait plus avancée ?

Adieu, mon pauvre loulou. Je n’ai absolument rien à te dire, si ce n’est que je t’embrasse bien tendrement.

Ton vieil oncle.