Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0734

Louis Conard (Volume 5p. 40-41).

734. À ERNEST DUPLAN.
Dimanche, 4 h [24 août 1862].
Mon cher ami,

C’est une affaire convenue, conclue, il n’y a plus à y revenir. Dans quinze jours j’arriverai à Paris ; il me faudra encore une huitaine pour une dernière lecture du ms. Je donnerai le premier bon à tirer du 15 au 20. Le livre peut donc paraître vers le 20 octobre. Dites cela à Lévy.

Mais dites-lui aussi que je demande :

1o À être imprimé chez Claye ; c’est le meilleur imprimeur. Je tiens à avoir un beau volume.

2o J’espère bien que, cette fois, il accusera les éditions et ne se bornera pas à mettre constamment « Nouvelle édition ».

N. B. — Ayez soin de spécifier dans le traité que, si je dois à Lévy mon premier roman moderne au prix de 10 000 fr., c’est bien entendu 10 000 fr. par volume. Car si je faisais un roman en 2 ou 3 volumes je me trouverais lésé. Ainsi, un « roman moderne » est une mauvaise expression ; il faut mettre « volume ». Cela me semble juste. Un volume égal à la contenance de Salammbô, ou à peu près. Envoyez-moi le projet d’acte plutôt que l’acte lui-même, et, pour ménager votre temps et les écritures, montrez-le à Monseigneur avant de me l’envoyer.

Rien ne presse. Lévy a ma parole. Je ne reviendrai pas dessus. Je livrerai le ms. à l’époque indiquée. Qu’il dorme tranquille. Après quoi, nous n’aurons plus, je crois, rien à faire.

Mille remerciements. Adieu. Je vous serre la dextre.

Avez-vous pensé à me dégager poliment vis-à-vis de Lacroix ?