Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0579

Louis Conard (Volume 4p. 263).

579. À JULES DUPLAN.
[Tunis] 20 mai 1858.
Infect Cardoville,

J’espère être à Paris du 5 au 7 juin. Tâche de venir me voir dimanche, 6, de bonne heure.

Je ne resterai que deux jours à Paris, et je voudrais bien embrasser ta binette ; mais je serai perpétuellement en course.

Je pars d’ici après-demain, et je m’en retourne en Algérie par terre, ce qui est un voyage que peu d’européens ont exécuté. Je verrai de cette façon tout ce qu’il me faut pour Salammbô. — Je connais maintenant Carthage et les environs à fond. — Je me suis informé de Jérôme, mais personne n’a pu me dire ce qu’étaient devenus les lambeaux du mousse, claqué en mer.

J’ai été très chaste dans mon voyage, mais très gai — et d’une santé marmoréenne et rutilante.

Adieu, vieux, je t’embrasse ; à toi.

Un mot, poste restante, à Marseille, s. v. p. (tout de suite).