Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0572
Je fous mon camp lundi prochain. Dans les derniers jours de mai, vous me reverrez, et nous taillerons une bavette.
Votre frère m’a raconté vos déplorables histoires de douane ; envoyez promener l’administration, plutôt que de nous quitter. Restez à Rouen — ou venez à Paris.
Bouilhet est maintenant à Cany ; il se pourrait que vous le vissiez lundi prochain. Quant à ses travaux, il cherche un grand drame.
Je tâcherai de vous envoyer de là-bas un mot ; mais n’y comptez pas trop. Cela est si difficile d’écrire des lettres en voyage !
Ma mère sera, je pense, à Croisset dans trois semaines ou un mois. Elle s’en va présentement en Champagne. Elle m’a bien inquiété dans ces derniers temps ! Quel hiver imbécile j’ai passé, mon pauvre bonhomme !
J’aurai une belle histoire à vous conter. Faites-moi penser à vous parler de ma cave. C’est d’un genre neuf. Adieu, vieux. En vous embrassant, j’ai l’honneur de me dire tout à vous.