Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0553

Louis Conard (Volume 4p. 219-220).

553. À CHARLES BAUDELAIRE.
Vendredi, 14 août [1857].

Je viens d’apprendre que vous êtes poursuivi à cause de votre volume. La chose est déjà un peu ancienne, me dit-on. Je ne sais rien du tout, car je vis ici comme à cent mille lieues de Paris.

Pourquoi ? Contre qui avez-vous attenté ? Est-ce à la religion ? Sont-ce les mœurs ? Avez-vous passé en justice ? Quand sera-ce ? etc.

Ceci est du nouveau : poursuivre un livre de vers ! Jusqu’à présent la magistrature laissait la poésie fort tranquille.

Je suis grandement indigné. Donnez-moi des détails sur votre affaire, si ça ne vous embête pas trop, et recevez mille poignées de main des plus cordiales.

À vous.