Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 4/0533

Louis Conard (Volume 4p. 179-180).

533. À JULES DUPLAN.
[Croisset, vers le 16-17 mai 1857.]

Vous êtes un brave de m’envoyer ainsi ce que l’on publie sur moi, mais je demande que vos envois soient accompagnés de lettres plus longues, mon cher ami.

Avez-vous lu le ré-éreintement de la Revue des Deux Mondes, numéro du 15 courant, signé Deschamps ? Ils y tiennent, ils écument. Est-ce bête ? Pourquoi tout cela ? Que dit le grand pontife Planche ? D’où vient l’acharnement de Buloz contre votre ami ? Pontmartin et Limayrac n’ont-ils pas écrit sur et contre moi ?

Je suis présentement échiné par des lectures puniques. Je viens de m’ingurgiter de suite les dix-sept chants de Silius Italicus, pour y découvrir quelques traits de mœurs. Ouf ! j’en ai bien encore pour deux jolis mois de préparation. Je suis bien inquiet, mon bon, et mon supplice n’est pas encore commencé.

Adieu, mon cher vieux, je vous embrasse. Continuez à m’envoyer ce qui paraît, cela me divertit.