Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 1/0001

Louis Conard (Volume 1p. 1-2).

1. À ERNEST CHEVALIER[1]
[Rouen, 31 décembre 1830.]
Cher Ami,

Tu as raison de dire que le jour de l’an est bête. mon ami on vient de renvoyer le brave des braves la Fayette aux cheveux blancs la liberté des 2 mondes. ami je t’en veirait[2] de mes discours politique et constitutionnel libéraux. tu as raison de dire que tu me feras plaisirs en venant à Rouen sa m’en fera beaucoup. je te souhaite une bonne année de 1831. embrasse de tout ton cœur ta bonne famille pour moi. Le camarade que tu mas envoyer a l’air d’un bon garçon quoique je ne l’ai vu qu’une fois. je t’en veirait aussi de mes comédie. Si tu veux nous associers pour écrire moi, j’écrirait des comédie et toi tu écriras tes rèves. et comme il y a une dame qui vient chez papa et qui nous contes toujours de bêtises je les écrirait. je nécris pas bien parceque j’ai une casse[3] à recevoir de Nogent. Adieu répond moi le plutôt possible.

Adieu ; bonne santé ton ami pour la vie,

Réponse le plutôt possible je t’en prie.


  1. Ernest Chevalier, né en 1820, était le meilleur ami d’enfance de Flaubert.
  2. Gustave Flaubert est né en 1821 ; l’orthographe des lettres de 1831 à 1832 a été conservée.
  3. Caisse de friandises envoyée chaque armée par la grand’mère Flaubert.