Correspondance générale, Texte établi par J. Assézat et M. TourneuxGarnierXIX (p. 462-463).


XXVII

À SARTINE[1].
Ce 13 octobre 1761.
Monsieur,

Lorsqu’il fut question de recouvrer les diamants de la parure de Mme la Dauphine, le sieur Belle, marchand joaillier, rue Saint-Louis, dont j’ai eu l’honneur de vous parler comme d’un homme distingué par sa droiture, reçut vos différents ordres ci-joints.

L’un de ces ordres retenait entre ses mains quelques pièces désignées par leur valeur et par leur poids, ou comme appartenant à la parure ou comme pouvant convenir à la rétablir. Cependant il s’est trouvé que l’une de ces choses n’était pas et que l’autre n’a point eu lieu. En comparant les pierres du sieur Belle avec les chatons qui restaient de la parure, on a reconnu que ces pierres n’appartenaient point à la parure et cette parure a été rétablie sans qu’on ait songé à faire usage des pierres du sieur Belle.

Il vous supplie donc, monsieur, de lui rendre la liberté du commerce de ces pierres qui sont d’un prix considérable, qu’il a gardées jusqu’à présent par le respect qu’il doit à vos ordres, mais qu’il ne pourrait garder plus longtemps sans gêne et sans préjudice.

Il mérite votre protection et la même justice que vous avez accordée à ses confrères, et j’ose la solliciter pour lui.

Je suis, avec un profond respect, monsieur, etc., etc.



  1. Cette lettre inédite, communiquée par M. Moulin, n’a pas de suscription. Elle porte en tête cette note : M. Puissant. La demande est juste. Écrire un mot au sieur Belle pour lui permettre de vendre le diamant, et tout à côté, d’une autre écriture : Le 15 octobre, écrit à M. Belle qu’il peut disposer des deux gros brillants de 18,000 livres et de deux brillants pesant environ 7 grammes.