Contre Sainte-Beuve/Conversation avec maman

NRF Gallimard (p. 135-149).

VII

CONVERSATION AVEC MAMAN


Félicie se recula un peu, car le soleil l’empêchait de voir « ce qu’elle faisait  », et Maman éclata de rire.

– Allons  ! voilà mon Loup qui s’agite, et pourquoi  ? Il n’y a plus l’ombre de tempête, les feuilles de l’arbre ne bougent même pas. Ah  ! j’ai prévu tout cela cette nuit, quand j’ai entendu le vent. Je me suis dit  : nous allons trouver un petit papier de mon Loup, qui ne va pas vouloir laisser échapper une occasion de s’agiter ou de se rendre malade. «  Envoyez vite une dépêche à Brest, pour savoir si la mer est mauvaise.  » Mais ta Maman peut te dire qu’il n’y a pas l’ombre d’une tempête  : regarde ce soleil  !

Et tandis que Maman parlait, je voyais le soleil, non pas directement, mais dans l’or sombre qu’il plaquait sur la girouette en fer de la maison d’en face. Et comme le monde n’est qu’un innombrable cadran solaire, je n’avais pas besoin d’en voir davantage pour savoir qu’en ce moment, sur la place, le magasin qui avait baissé sa toile à cause de la chaleur allait fermer pour l’heure de la grand-messe, et que le patron qui était allé passer son veston du dimanche y déballait aux acheteurs les derniers mouchoirs, tout en regardant si ce n’était pas l’heure de fermer, dans une odeur de toile écrue  ; que sur le marché les marchands étaient en train de montrer les œufs et les volailles, alors qu’il n’y avait encore personne devant l’église, sauf la dame en noir qu’on en voit sortir rapidement à toute heure dans les villes de province. Mais maintenant ce n’était pas cela que l’éclat du soleil plaqué sur la girouette de la maison d’en face me donnait envie de revoir. Car depuis je l’avais revu bien souvent, cet éclat du soleil de dix heures du matin, plaqué non plus sur les ardoises de l’église, mais sur l’ange d’or du campanile de Saint-Marc, quand on ouvrait sur la petite calle ma fenêtre du Palazzo… à Venise. Et de mon lit je ne voyais qu’une chose, le soleil, non pas directement, mais en plaques de flammes sur l’ange d’or du campanile de Saint-Marc, me permettant aussitôt de savoir quelle était exactement l’heure et la lumière dans tout Venise et m’apportant sur ses ailes éblouissantes une promesse de beauté et de joie plus grande qu’il n’en apporta jamais aux cœurs chrétiens, quand il vint annoncer «  la gloire de Dieu dans le ciel et la paix sur la terre aux hommes de bonne volonté  ».

Les premiers jours cet éclat d’or sur l’ange me rappelait l’éclat plus pâle, mais marquant la même heure sur les ardoises de l’église du village, et tout en m’habillant, ce que l’ange semblait me promettre de son geste d’or, que je ne pouvais fixer tant il éblouissait, c’était de descendre vite au beau temps devant notre porte, de gagner la place du marché pleine de cris et de soleil, de voir l’ombre noire qu’y portaient les devantures fermées ou encore ouvertes, et le grand store du magasin, et de rentrer à la maison fraîche de mon oncle.

Et sans doute c’était un peu cela que Venise m’avait donné, dès que, habillé en hâte, j’atteignais les marches de marbre que l’eau recouvre et abandonne tour à tour. Mais ces mêmes impressions, c’étaient des choses d’art et de beauté qui étaient chargées de les donner. La rue au grand soleil, c’était cette étendue de saphir dont la couleur était à la fois si molle et si résistante que mes regards pouvaient s’y bercer, mais aussi leur faire sentir leur poids, comme un corps fatigué au bois même du lit, sans que l’azur faiblisse et cède, et jusqu’à sentir mes regards rentrer dans mes yeux soutenus par cet azur qui ne cédait pas, comme un corps qui fait porter au lit qui le soutient son poids même intérieur de légers muscles. L’ombre projetée par la toile du magasin ou l’enseigne du coiffeur, c’était simplement un assombrissement du saphir, là où une tête de dieu barbu dépasse la porte d’un palais, ou sur une plazza la petite fleur bleue que découpe sur le sol ensoleillé l’ombre d’un relief délicat. La fraîcheur au retour dans la maison de mon oncle, c’étaient des courants d’air marin et du soleil, lustrant d’ombre de vastes étendues de marbre comme dans Véronèse, donnant ainsi la leçon contraire de la leçon de Chardin, que même les choses plates peuvent avoir de la beauté.

Et jusqu’à ces humbles particularités qui individualisent pour nous la fenêtre de la petite maison de province, sa place peu symétrique à une distance inégale de deux autres, son grossier appui de bois, ou qui pis est de fer, richement et vilainement ouvré, la poignée qui manquait aux volets, la couleur du rideau qu’une embrasse retenait en haut et divisait en deux pans, toutes ces choses qui, entre toutes, chaque fois que nous rentrions, nous faisaient reconnaître notre fenêtre, et qui plus tard, quand elle a cessé d’être nôtre, nous émeuvent si nous la revoyons ou pensons seulement à elle, comme un témoignage que des choses furent, qui aujourd’hui ne sont plus, ce rôle si simple mais si éloquent et confié d’habitude aux choses les plus simples, il était dévolu, à Venise, à l’ogive arche d’une fenêtre qui est reproduite dans tous les musées du monde, comme un des chefs-d’œuvre de l’architecture du Moyen Age.

Avant d’arriver à Venise et tandis que le train avait déjà dépassé… Maman me lisait la description éblouissante que Ruskin en donne, la comparant tour à tour aux rochers de corail de la mer des Indes et à une opale. Elle ne pouvait naturellement, quand la gondole nous arrêta devant elle, trouver devant nos yeux la même beauté qu’elle avait eue un instant devant mon imagination, car nous ne pouvons pas voir à la fois les choses par l’esprit et par les sens. Mais à chaque midi, quand ma gondole me ramenait pour l’heure du déjeuner, souvent j’apercevais de loin le châle de Maman posé sur la balustrade d’albâtre, avec un livre qui le maintenait contre le vent. Et au-dessus les lobes circulaires de la fenêtre s’épanouissaient comme un sourire, comme la promesse et la confiance d’un regard ami.

De loin et dès Salente je l’apercevais m’attendant et qui m’avait vu, et l’élan de son ogive ajoutait à son sourire la distinction d’un regard un peu incompris. Et parce que, derrière ses balustres de marbre de diverses couleurs, Maman lisait en m’attendant avec le joli chapeau de paille qui fermait son visage dans le réseau de son voile blanc, et était destiné à lui donner l’air suffisamment «  habillé  » pour les personnes qu’on rencontrait dans la salle du restaurant ou en promenade, parce que, après n’avoir pas su tout de suite si c’était ma voix, quand je l’appelais, dès qu’elle m’avait reconnu, elle envoyait du fond de son cœur sa tendresse vers moi, qui s’arrêtait là où finissait la dernière surface sur laquelle elle eut pouvoir, sur son visage, dans son geste, mais tâchant de l’approcher de moi le plus possible dans un sourire qui avançait vers moi ses lèvres et dans un regard qui tâchait de se pencher hors de ses jumelles pour s’approcher de moi, pour cela la merveilleuse fenêtre avec ogive unique mêlée de gothique et d’arabe, et l’admirable entrecroisement des trèfles de porphyre au-dessus d’elle, cette fenêtre-là a pris dans mon souvenir la douceur que prennent les choses pour qui l’heure sonnait en même temps que pour nous, une seule heure pour elle et pour nous au sein de qui nous étions ensemble, cette heure ensoleillée d’avant le déjeuner à Venise, cette heure nous donnant une sorte d’intimité avec elle. Si pleine qu’elle soit de formes admirables, de formes d’art historiques, elle est comme un homme de génie que nous aurions rencontré aux eaux, avec qui nous aurions vécu familièrement pendant un mois, et qui en aurait contracté pour nous quelque amitié. Et si j’ai pleuré le jour où je l’ai revue, c’est simplement parce qu’elle m’a dit  : «  Je me rappelle bien votre mère.  »

Ces palais du Grand Canal, chargés de me donner la lumière et les impressions de la matinée, se sont si bien associés à elle que maintenant ce n’est plus le diamant noir du soleil sur l’ardoise de l’église et la place du marché, que l’éclat de la girouette d’en face me donne l’envie de revoir, mais seulement la promesse qu’a tenue l’ange d’or, Venise.

Mais aussitôt en revoyant Venise, je me souvins d’un soir où méchamment, après une querelle avec Maman, je lui avais dit que je partais. J’étais descendu, j’avais renoncé à partir, mais je voulais faire durer le chagrin de Maman de me croire parti, et je restais en bas, sur l’embarcadère où elle ne pouvait me voir tandis qu’un chanteur chantait dans une gondole une sérénade que le soleil prêt à disparaître derrière la Salute s’était arrêté à écouter. Je sentais le chagrin de Maman se prolonger, l’attente devenait intolérable et je ne pouvais me décider à me lever pour aller lui dire  : je reste. La sérénade semblait ne pas pouvoir finir, ni le soleil disparaître, comme si mon angoisse, la lumière du crépuscule et le métal de la voix du chanteur, étaient fondus à jamais dans un alliage poignant, équivoque et impermutable. Pour échapper au souvenir de cette minute de bronze, je n’aurais plus comme à ce moment Maman auprès de moi.

Le souvenir intolérable du chagrin que j’avais fait à ma mère me rendit une angoisse que sa présence seule et son baiser pouvaient guérir… Je sentis l’impossibilité de partir pour Venise, pour n’importe où, où je serais sans elle… Je ne suis plus un être heureux que sollicite un désir  ; je ne suis plus qu’un être tendre torturé par l’angoisse. Je regarde Maman, je l’embrasse.

– À quoi pense mon crétinos, à quelque bêtise  ?

– Je serais si heureux si je ne voyais plus personne.

– Ne dis pas cela, mon Loup. J’aime tous ceux qui sont gentils pour toi, et je voudrais au contraire que tu aies souvent des amis qui viennent causer avec toi sans te fatiguer.

– Ma Maman me suffit.

– Ta Maman aime au contraire à penser que tu vois d’autres personnes, qui peuvent te raconter des choses qu’elle ne sait pas et que tu lui apprendras ensuite. Et si j’étais obligée de voyager, j’aimerais penser que sans moi mon Loup ne s’ennuie pas, et savoir avant de partir comment sa vie est arrangée, qui viendrait causer avec lui comme nous causons en ce moment. Ce n’est pas bon de vivre tout seul, et tu as plus besoin de distraction que personne, parce que ta vie est plus triste et tout de même plus isolée.

Maman avait quelquefois bien du chagrin mais on ne le savait jamais, car elle ne parlait jamais qu’avec douceur et esprit. Elle est morte en me faisant une citation de Molière et une citation de Labiche  : «  Son départ ne pouvait plus à propos se faire.  » «  Que ce petit-là n’ait pas peur, sa Maman ne le quittera pas. Il ferait beau voir que je sois à Etampes et mon orthographe à Arpajon  !   » Et puis elle n’a plus pu parler. Une fois seulement elle vit que je me retenais pour ne pas pleurer, et elle fronça les sourcils et fit la moue en souriant et je distinguai dans sa parole déjà si embrouillée  :

Si vous n’êtes Romain, soyez digne de l’être.

– Maman te rappelles-tu que tu m’as lu La Petite Fadette et François le Champi, quand j’étais malade  ? Tu avais fait venir le médecin. Il m’avait ordonné des médicaments pour couper la fièvre et permis de manger un peu. Tu ne dis pas un mot. Mais à ton silence je compris bien que tu l’écoutais par politesse et que tu avais déjà décidé dans ta tête que je ne prendrais aucun médicament et que je ne mangerais pas tant que j’aurais la fièvre. Et tu ne m’as laissé prendre que du lait, jusqu’à un matin où tu as jugé dans ta science que j’avais la peau fraîche et un bon pouls. Alors tu m’as permis une petite sole. Mais tu n’avais aucune confiance dans le médecin, tu l’écoutais avec hypocrisie. Mais pour Robert comme pour moi, il pouvait nous ordonner tout  ; une fois qu’il était parti  : «  Mes enfants ce médecin est peut-être beaucoup plus savant que moi, mais votre Maman est dans les vrais principes.  » Ah  ! ne nie pas. Quand Robert viendra, nous lui demanderons si ce n’est pas vrai.

Maman ne pouvait s’empêcher de rire à l’évocation de sa conduite hypocrite devant le médecin.

– Naturellement ton frère te soutiendra, parce que ces deux petits-là sont toujours unis contre leur Maman. Tu te moques de ma médecine, mais demande à M. Bouchard ce qu’il pense de ta Maman, et s’il ne trouve pas qu’elle avait les bons principes pour soigner ses enfants. Tu as beau te moquer de moi, c’était le bon temps où tu allais bien, quand tu étais sous mon gouvernement et que tu étais obligé de faire ce que Maman te disait. Etais-tu plus malheureux pour cela, voyons  ?

Et comme Maman a fini de se coiffer, elle me ramène dans ma chambre où je vais me coucher.

– Ma petite Maman, tu vois qu’il est tard  : je n’ai pas besoin de te faire de recommandation pour le bruit.

– Non, crétin. Pourquoi ne me dis-tu pas aussi de ne laisser entrer personne, de ne pas jouer du piano  ? Est-ce que j’ai l’habitude de te laisser éveiller  ?

– Mais ces ouvriers qui devaient venir au-dessus  ?

– On les a décommandés. Les ordres sont donnés, tout nous paraît tranquille.

Point d’ordre, point de bruit sur la ville.

Et tâche de dormir le plus tard possible, on ne te fera pas l’ombre de bruit jusqu’à cinq heures, six heures si tu veux, on te fera durer ta nuit aussi tard que tu voudras.

Eh là là  ! Madame la Nuit
Un peu doucement, je vous prie,
Que vos chevaux, aux petits pas réduits,
De cette nuit délicieuse
Fassent la plus longue des nuits.

Et c’est mon Loup qui finira par trouver qu’elle est trop longue et qui demandera du bruit. C’est toi qui diras  :

Cette nuit en longueur me semble sans pareille.

– Est-ce que tu vas sortir  ?

– Oui.

– Mais n’oublie pas de dire qu’on ne laisse entrer personne.

– Non, j’ai déjà posté Félicie ici.

– Peut-être ferais-tu bien de laisser un petit mot à Robert dans la crainte, s’il sait, qu’il n’entre directement chez moi.

– Entrer directement chez toi  !

Peut-il dont ignorer quelle sévère loi
Aux timides mortels cache ici notre roi,
Que la mort est le prix de tout audacieux
Qui sans être appelé se présente à ses yeux  ?

Et Maman, pensant à cette Esther qu’elle préfère à tout, fredonne timidement, comme avec la crainte de faire fuir, d’une voix trop haute et hardie, la mélodie divine qu’elle sent près d’elle  : «  Il s’apaise, il pardonne  », ces chœurs divins que Reynaldo Hahn a écrits pour Esther. Il les a chantés pour la première fois à ce petit piano près de la cheminée, pendant que j’étais couché, tandis que Papa arrivé sans bruit s’était assis sur ce fauteuil et que Maman restait debout à écouter la voix enchanteresse. Maman essayait timidement un air du chœur, comme une des jeunes filles de Saint-Cyr essayant devant Racine. Et les belles lignes de son visage juif, tout empreint de douceur chrétienne et de courage janséniste, en faisaient Esther elle-même, dans cette petite représentation de famille, presque de couvent, imaginée par elle pour distraire le despotique malade qui était là dans son lit. Mon père n’osait pas applaudir. Furtivement Maman jetait un regard pour jouir avec émotion de son bonheur. Et la voix de Reynaldo reprenait ces mots, qui s’appliquaient si bien à ma vie entre mes parents  :

Ô douce paix,
Beauté toujours nouvelle,
Heureux le cœur épris de tes attraits  !
Ô douce paix,
Ô lumière éternelle, Heureux le cœur qui ne te perd jamais  !

– Embrasse-moi encore une fois, ma petite Maman.

– Mais, mon Loup, c’est stupide, voyons ne t’énerve pas, il faut que tu me dises au revoir, que tu te portes à merveille et que tu te sentes capable de faire dix lieux.

Maman me quitte, mais je repense à mon article et tout d’un coup j’ai l’idée d’un prochain  : Contre Sainte-Beuve. Dernièrement, je l’ai relu, j’ai pris contre mon habitude des quantités de petites notes que j’ai là dans un tiroir, et j’ai des choses importantes à dire là-dessus. Je commence à bâtir l’article dans ma tête. À toute minute des idées nouvelles me viennent. Il n’y a pas une demi-heure de passée, et l’article tout entier est bâti dans ma tête. Je voudrai bien demander à Maman ce qu’elle en pense. J’appelle, aucun bruit ne répond. J’appelle de nouveau, j’entends des pas furtifs, une hésitation à ma porte qui grince.

– Maman.

– Tu m’avais bien appelé, mon chéri  ?

– Oui.

– Je te dirai que j’avais peur de m’être trompée et que mon Loup me dise  :

C’est vous Esther qui sans être attendue…
Sans mon ordre on porte ici ses pas.
Quel mortel insolent vient chercher le trépas.

– Mais non, ma petite Maman.

Que craignez-vous, suis-je pas votre frère  ?
Est-ce pour vous qu’on fit un ordre si sévère  ?

– Cela n’empêche pas que je crois que, si je l’avais réveillé, je ne sais pas si mon Loup m’aurait si béatement tendu son sceptre d’or.

– Écoute, je voulais te demander un conseil. Assieds-toi.

– Attends que je trouve le fauteuil  ; je te dirai qu’il ne fait pas très clair chez toi. Est-ce que je peux dire à Félicie d’apporter l’électricité  ?

– Non, non, je ne pourrai plus m’endormir.

Maman en riant  :

– C’est toujours du Molière.

Défendez, chère Alcmène, aux flambeaux d’approcher.

– Bien, voilà. Voilà ce que je voulais te dire. Je voudrais te soumettre une idée d’article que j’ai.

– Mais tu sais que ta Maman ne peut pas te donner de conseils dans ces choses-là. Je n’ai pas étudié comme toi dans le grand Cyre.

– Enfin, écoute-moi. Le sujet serait  : contre la méthode de Sainte-Beuve.

– Comment, je croyais que c’était si bien  ! Dans l’article de Bourget que tu m’as fait lire, il disait que c’est une méthode si merveilleuse qu’il ne s’est trouvé personne dans le XIXe siècle pour l’appliquer.

– Hélas oui, il disait cela, mais c’est stupide. Tu sais en quoi elle consiste cette méthode  ?

– Fais comme si je ne le savais pas.