Contes populaires d’Afrique (Basset)/60

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 148).

XXIII. — MAMBETTOUS[1].

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LE LÉOPARD ET LE CHACAL[2].


Le léopard avait pris et dévoré une gazelle ; le chacal, le voyant, lui dit :

— Tu es sans doute un animal glouton, mais je gage que ta voracité n’est rien auprès de la mienne.

Le léopard se mit à rire.

— Voyons, dit-il.

Le chacal courut à un champ de citrouilles blanches qu’il dépouilla de leurs feuilles et au milieu desquelles il s’assit après s’être teint la tête en rouge. Quand le léopard arriva et qu’il aperçut ces citrouilles qu’il prit pour autant de crânes, il se sauva dare-dare.

— Qu’as-tu ? lui demanda le chacal.

— j’ai peur, riposta le léopard sans ralentir son allure ; et je reconnais que tu es plus féroce et plus sanguinaire que moi.



  1. Les Mambettous habitent le territoire du haut Ouellé.
  2. Casati, Dix années en Equatoria, p. 117-118.