Contes populaires d’Afrique (Basset)/158

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 413-414).
XCV. — ANTAIMORONA[1]

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LE NIAIS QUI FUT CAUSE DE LA MORT DE
SA FEMME ET DE SES ENFANTS[2]


Un homme qui travaillait aux champs près du village entendit tout à coup un grand bruit suivi de cris : au feu ! au feu ! Aussitôt, il quitte sa bêche, retourne au village et fait entrer dans sa case sa femme, ses enfants et tout ce qu’il possède. Puis il ferme portes et fenêtres et les barricade extérieurement. Il entoure ensuite la case de broussailles épineuses :

— Si le feu ouvre la porte maintenant, se dit-il, ce sera un fameux feu.

Et il retourna aux champs.

Cependant l’incendie, gagnant de proche en proche, tout le village fut consumé. Les habitants sauvèrent tous leurs meubles, leurs ustensiles et ne perdirent que leurs cases. Tandis que ce niais, qui avait si bien barricadé sa maison, perdit en même temps sa femme et tout ce qu’il possédait.




  1. Les Antaimorona habitent sur la côte Est de Madagascar, au sud de Mananjary.
  2. G. Ferrand, Contes populaires malgaches, Paris, E. Leroux, 1893, in-18, p. 196-197.