Contes populaires d’Afrique (Basset)/115
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L’ÉLÉPHANT ET LE LIÈVRE[1]
’éléphant et le lièvre formèrent amitié.
L’éléphant dit :
— Ami, allons piocher un champ.
— Allons couper des manches pour nos houes, dit le lièvre.
Quand ils eurent coupé les manches, ils dirent :
— Ajustons-les à nos houes.
Quand ils les eurent ajustés, ils dirent :
— Allons piocher.
Quand ils étaient en train de piocher, la houe du lièvre se détacha et il dit :
— Chef, je suis venu à vous pour ajuster ma houe. L’éléphant répondit :
— Comment l’ajuster ?
— Je l’ajusterai sur votre tête dont je me servirai comme d’une pierre.
— Attache-la, dit l’éléphant.
Alors le lièvre cogna sa houe sur la tête de l’éléphant. Mais sa houe s’étant encore détachée une autre fois, il alla trouver son compagnon et lui dit :
— Chef, je suis venu pour ajuster ma houe sur votre tête.
Il l’ajusta sur la tête de l’éléphant et ils partirent.
Quand ils eurent pioché, la houe de l’éléphant se détacha.
— Lièvre ! chef ! dit-il, ma houe est tombée, je veux la rattacher sur votre tête.
Le lièvre dit :
— Attendez-moi un peu.
Et il se sauva. Quand l’éléphant alla voir après lui, il ne trouva personne.
- ↑ Duff Macdonald, Africana, t. II, p. 353-354.