Contes populaires d’Afrique (Basset)/115

E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 294-295).

115

L’ÉLÉPHANT ET LE LIÈVRE[1]


L’éléphant et le lièvre formèrent amitié.

L’éléphant dit :

— Ami, allons piocher un champ.

— Allons couper des manches pour nos houes, dit le lièvre.

Quand ils eurent coupé les manches, ils dirent :

— Ajustons-les à nos houes.

Quand ils les eurent ajustés, ils dirent :

— Allons piocher.

Quand ils étaient en train de piocher, la houe du lièvre se détacha et il dit :

— Chef, je suis venu à vous pour ajuster ma houe. L’éléphant répondit :

— Comment l’ajuster ?

— Je l’ajusterai sur votre tête dont je me servirai comme d’une pierre.

— Attache-la, dit l’éléphant.

Alors le lièvre cogna sa houe sur la tête de l’éléphant. Mais sa houe s’étant encore détachée une autre fois, il alla trouver son compagnon et lui dit :

— Chef, je suis venu pour ajuster ma houe sur votre tête.

Il l’ajusta sur la tête de l’éléphant et ils partirent.

Quand ils eurent pioché, la houe de l’éléphant se détacha.

— Lièvre ! chef ! dit-il, ma houe est tombée, je veux la rattacher sur votre tête.

Le lièvre dit :

— Attendez-moi un peu.

Et il se sauva. Quand l’éléphant alla voir après lui, il ne trouva personne.




  1. Duff Macdonald, Africana, t. II, p. 353-354.