Contes populaires d’Afrique (Basset)/114
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LE DRESSEUR DE SINGES APPRIVOISÉS ET LE DRESSEUR DE DAIM[2]
l y avait un homme qui dressait des singes,
tandis qu’un autre apprivoisait un
daim. Ils devinrent amis. Le propriétaire
des singes dit à l’autre :
— Viens chez moi, tu verras des singes.
L’autre alla chez lui et trouva qu’ils étaient partis.
— Ami, dit-il, où sont-ils allés ?
— Ils sont allés manger.
— Appelle-les.
Il les appela. Ils vinrent et leur maître dit :
— Voilà mes singes.
— Si je les avais vus, dit le visiteur, je les aurais pris pour me nourrir.
Les singes entendaient cela.
— Ami, dit le maître, ne parle pas ainsi ; tu ferais fuir mes singes.
Là-dessus, ceux-ci se sauvèrent. Le visiteur dit :
— Viens chez moi ; tu verras le daim que j’ai dressé.
Il y alla, trouva le daim et dit :
— C’est de la viande que tu me donnes à manger ?
Le daim se sauva et alla dans la brousse.
— Tu as fait fuir mon daim, dit l’ami.
— Viens et réponds à mon accusation, dit l’autre ; allons au tribunal.
Les juges vinrent et demandèrent :
— Qui a commencé ?
Ils décidèrent :
— Il est juste que chacun rembourse l’autre.
Alors ils se remboursèrent en bière. Ils en brassèrent, s’invitèrent mutuellement et dirent :
— L’affaire est finie.
Tous deux furent satisfaits.