Comédie humaine - Répertoire/T
Tabareau, huissier de la justice de paix du VIIIe arrondissement[1] de Paris, en 1844-1845. — Il était lié avec l’homme d’affaires Fraisier. — Madame Cibot, concierge, rue de Normandie, chargea Tabareau de faire, pour elle, sommation à Schmucke d’avoir à payer trois mille cent quatre-vingt-douze francs dus par l’Allemand et par Pons, comme frais de nourriture, termes de loyers, impositions, etc. (Le Cousin Pons).
Tabareau (Mademoiselle), unique enfant de l’huissier Tabareau, grande fille rousse et poitrinaire, était, du chef de sa mère, propriétaire d’une maison de la place Royale ; ce qui la faisait rechercher en mariage par l’agent d’affaires Fraisier (Le Cousin Pons).
Taboureau, d’abord journalier, puis, sous la Restauration, marchand de grains et usurier dans la commune de l’Isère dont le docteur Benassis était le maire. — Homme maigre, très ridé, à demi voûté, bouche serrée, menton crochu se rapprochant du nez, petits yeux gris tachetés de noir, rusé comme un maquignon (Le Médecin de Campagne).
Taillefer (Jean-Frédéric), né vers 1779 à Beauvais[2], bâtit, en 1799, sur un crime, les premières assises de sa fortune, qui fut considérable. Dans une auberge voisine d’Andernach (Prusse Rhénane), Jean-Frédéric Taillefer, alors chirurgien militaire, tua et dépouilla nuitamment un riche commerçant indigène, M. Walhenfer ; il ne fut cependant jamais inquiété pour ce meurtre ; car d’accablantes apparences accusèrent son ami, collègue et compatriote Prosper Magnan, qui fut exécuté. De retour à Paris J.-F. Taillefer, dès lors, fut un personnage opulent, honoré. Capitaine de la première compagnie de grenadiers de la garde nationale, banquier influent et entouré pendant l’enterrement de J.-B. d’Aldrigger, il fit d’heureuses spéculations durant la troisième spéculation de Nucingen ; il se maria deux fois, et maltraita sa première femme, une parente de madame Couture, qui lui donna deux enfants, Frédéric-Michel et Victorine. Il possédait un hôtel superbe, rue Joubert. Il y donna, sous Louis-Philippe, la plus magnifique des fêtes, au dire des invités présents : Blondet, Rastignac, Valentin, Cardot, Aquilina de la Garde, Euphrasie. — M. Taillefer souffrait, néanmoins, moralement et physiquement : d’abord, du crime jadis commis par lui, et dont le remords lui revenait vers l’automne, époque anniversaire ; puis, de la goutte dans la tête, d’après le docteur Brousson. Bien soigné par la seconde de ses femmes et par sa fille du premier lit, Jean-Frédéric expira quelque temps après un fastueux raout donné chez lui. Une soirée passée dans le salon d’un banquier, père de mademoiselle Fanny, hâta la fin de Taillefer, forcé d’écouter le récit d’Hermann relatant l’inique martyre de Magnan. Le billet mortuaire était ainsi libellé :
de la maison Taillefer et compagnie, ancien fournisseur des vivres-viandes, en son vivant chevalier de la Légion d’honneur et de l’Éperon d’or, capitaine de la première compagnie de grenadiers de la deuxième légion de la garde nationale de Paris, décédé, le 1er mai, dans son hôtel, rue Joubert, et qui se feront à…, etc.
De la part de…, etc.
(La Maison Nucingen. — Le père Goriot. — La Peau de Chagrin. — L’Auberge Rouge).
Taillefer (Madame), première femme du précédent et mère de Frédéric-Michel et de Victorine Taillefer. — En butte aux mauvais traitements de son mari, qui la soupçonnait injustement d’adultère, elle mourut de chagrin, jeune encore sans doute (Le Père Goriot).
Taillefer (Madame), seconde femme de Jean-Frédéric Taillefer, qui l’épousa par spéculation et qui, cependant, la rendit heureuse. — Elle parut lui témoigner du dévouement (L’Auberge rouge).
Taillefer (Frédéric-Michel), fils du premier lit de Jean-Frédéric Taillefer, n’essaya même pas de défendre sa sœur Victorine contre les injustes persécutions paternelles. Héritier désigné de toute la grosse fortune de son père, il fut tué en duel près de Clignancourt, en 1819, d’un coup droit et sûr, par le colonel Franchessini, à l’instigation de Jacques Collin, dans l’intérêt mais à l’insu d’Eugène de Rastignac (Le Père Goriot).
Taillefer (Victorine), enfant du premier lit de Jean-Frédéric Taillefer et sœur du précédent ; petite-cousine de madame Couture, orpheline de mère dès 1819, passa, mais à tort, aux yeux de son père, pour être née de relations adultérines ; fut éloignée du logis paternel ; se réfugia, rue Neuve-Sainte-Geneviève, dans la pension de madame Vauquer, avec la veuve de l’ordonnateur Couture, sa parente ; s’y éprit d’Eugène de Rastignac ; devint, par la mort de Frédéric-Michel, héritière des grands biens de son père, Jean-Frédéric Taillefer, dont elle entoura de tendres soins le chevet d’agonie. Victorine Taillefer resta fille sans doute (Le Père Goriot. — L’Auberge rouge).
Talleyrand-Périgord (Charles-Maurice de), prince de Bénévent, évêque d’Autun, ambassadeur et ministre, né à Paris en 1754, mort en 1838, dans son hôtel de la rue Saint-Florentin[3]. — Talleyrand se préoccupa du mouvement insurrectionnel qui se produisit en Bretagne, sous la direction du marquis de Montauran, vers 1799 (Les Chouans). L’année suivante (juin 1800), à la veille de la bataille de Marengo, M. de Talleyrand conférait avec Malin de Gondreville, Fouché, Carnot, Sieyès sur la situation politique. En 1804, il reçut M. de Chargebœuf, M. d’Hauteserre père et l’abbé Goujet venant lui demander de faire rayer Robert et Adrien d’Hauteserre, Paul-Marie et Marie-Paul de Simeuse de la liste des émigrés ; un peu plus tard, lorsque ces derniers furent condamnés, malgré leur innocence, comme auteurs de l’enlèvement et de la séquestration du sénateur Malin, il s’efforça d’obtenir leur grâce, sur la prière de maître Bordin et du même marquis de Chargebœuf. Au moment de l’exécution du duc d’Enghien, qu’il avait peut-être conseillée, il se trouvait juste à point chez madame de Luynes pour en donner la nouvelle à l’heure précise où elle venait de s’accomplir. M. de Talleyrand aima beaucoup Antoinette de Langeais. Assidu chez les Chaulieu, il était surtout familier de leur proche parente, la vieille princesse de Vaurémont, qui le nomma son exécuteur testamentaire (Une Ténébreuse Affaire. — Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais. — Mémoires de Deux Jeunes Mariées). Fritot ayant l’adresse de vendre son fameux châle Sélim à mistress Noswell, sut déployer une finesse dont n’eût certes pas été dupe l’illustre diplomate : un jour, en effet, devant une femme du monde hésitant entre deux bracelets, Talleyrand demanda le goût du commis qui apportait les écrins, et conseilla l’achat du bijou écarté par le courtaud (Gaudissart II).
Tancrède (Madame Euphrasie), ouvreuse à l’Opéra-Comique de Paris en 1840[4], y vit, à cette époque, madame Matifat, seconde femme du droguiste Matifat. — Madame Tancrède était, avec mesdames Victorine, Madou et Matifat, l’une des quatre marraines de Charles Dorlange (Sallenauve) ; ces quatre femmes se réunissaient, à des époques déterminées, sous la présidence de Jacques Bricheteau, au Feu Éternel, restaurant du boulevard de l’Hôpital[5] (La Famille Beauvisage).
Tarlowski, Polonais ; colonel dans la garde impériale ; officier d’ordonnance de Napoléon Bonaparte ; ami de Poniatowski ; maria sa fille à Bourlac (L’Envers de l’Histoire contemporaine).
Tascheron, né vers 1790 ; très honnête petit fermier du bourg de Montégnac, distant de près de neuf lieues de Limoges, le quitta pendant le mois d’août 1829, immédiatement après l’exécution capitale de son fils Jean-François. Avec sa femme, ses parents, ses enfants et ses petits-enfants, il partit pour l’Amérique, y prospéra et fonda le village de Tascheronville, dans l’État de l’Ohio (Le Curé de Village).
Tascheron (Jean-François), l’un des fils du précédent, né vers 1805, ouvrier porcelainier successivement chez MM. Graslin et Philippart, commit, sur la fin du règne de Charles X, un triple crime que ses excellents antécédents firent longtemps paraître inexplicable. Jean-François Tascheron aima la femme de son premier patron, Pierre Graslin, et fut aimé d’elle : afin de préparer leur fuite en commun, il pénétra de nuit chez Pingret, cultivateur riche et avare du faubourg Saint-Étienne, lui vola une somme d’argent, et, croyant s’assurer l’impunité, tua le vieillard et sa servante Jeanne Malassis. Arrêté néanmoins, Jean-François Tascheron s’attacha surtout à ne jamais compromettre madame Graslin. Condamné à mort, il refusa de se confesser, et, sourd aux prières de l’aumônier Pascal, fléchit pourtant un peu devant ses autres visiteurs, l’abbé Bonnet, madame Tascheron mère, Denise Gérard (alors Denise Tascheron) : à la suite de leurs instances, il restitua une notable part des cent francs volés, et fut exécuté, à Limoges, au mois d’août 1829. Jean-François était le père naturel de Francis Graslin (Le Curé de Village).
Tascheron (Louis-Marie), l’un des frères du précédent, remplit, avec Denise Tascheron (plus tard Denise Gérard), une double mission : il détruisit les traces des crimes de Jean-François, qui pouvaient trahir madame Graslin, et rendit le reste des sommes dérobées aux héritiers de Pingret, M. et madame des Vanneaulx (Le Curé de Village).
Tascheron (Denise), l’une des sœurs des précédents. — V. Gérard, (madame Grégoire).
Taupin, curé de Soulanges (Bourgogne), cousin des Sarcus et du meunier Sarens-Taupin. — Homme habile, heureux, en bonnes relations avec tous ses paroissiens (Les Paysans).
Temninck (De), duc de Casa-Réal, frère de madame Balthazar Claës. — V. Casa-Réal (duc de).
Thélusson, banquier, dont Lemprun fut l’un des employés avant d’entrer comme garçon de recettes à la Banque de France (Les Petits Bourgeois).
Thérèse, femme de chambre de madame de Nucingen, sous la Restauration et sous Louis-Philippe (Le Père Goriot. — Une Fille d’Ève).
Thérèse était femme de chambre de madame Xavier Rabourdin, rue Duphot, à Paris, en 1824 (Les Employés).
Thérèse, femme de chambre de madame de Rochefide à la fin du règne de Charles X et sous celui de Louis-Philippe (Béatrix).
Thérèse (Sœur), nom sous lequel mourut (ayant pris le voile) Antoinette de Langeais, réfugiée au couvent des carmélites déchaussées d’une île d’Espagne (sans doute l’île de Léon) (Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).
Terrasse et Duclos, archivistes au Palais, en 1822 ; consultés alors avec succès par Godeschal (Un Début dans la Vie).
Thibon (Baron), chef du Comptoir d’escompte en 1818, avait été, au tribunal de commerce, le collègue du parfumeur César Birotteau (César Birotteau).
Thirion, huissier du cabinet du roi Louis XVIII, fréquenta les Ragon, et fut invité au fameux bal de César Birotteau, le 17 décembre 1818, avec sa femme et sa fille Amélie, élève de Servin, qui épousa Camusot de Marville (La Vendetta. — César Birotteau). Les émoluments de sa charge, obtenus par des protections que lui mérita son zèle, lui permirent de réaliser certaines économies que les Camusot de Marville trouvèrent dans sa succession (Le Cabinet des Antiques).
Thomas fut propriétaire, en Bretagne, d’une grande maison que Marie de Verneuil (madame Alphonse de Montauran) acheta pour Francine Cottin, sa femme de chambre, nièce de Thomas (Les Chouans).
Thomas (Madame) était modiste à Paris, vers la fin du règne de Charles X : ce fut chez elle que Frédéric de Nucingen, d’abord mené dans la fameuse boutique de pâtisserie de madame Domas, par suite d’une erreur provenant de sa prononciation alsacienne, se fit conduire, afin de chercher pour Esther van Gobseck une capote de satin noir, doublé de rose (Splendeurs et Misères des Courtisanes).
Thomire contribuait, vers 1831, à Paris, aux splendeurs matérielles de la fameuse fête donnée par Frédéric Taillefer dans son hôtel de la rue Joubert (La Peau de Chagrin).
Thorec, anagramme d’Hector et l’un des noms que prit successivement le baron Hector Hulot d’Ervy, après sa fuite du domicile conjugal (La Cousine Bette).
Thorein, charpentier, s’occupa de la transformation de l’appartement de César Birotteau, quelques jours avant le fameux bal donné par le parfumeur le 17 décembre 1818 (César Birotteau).
Thoul, anagramme du mot Hulot et l’un des trois noms que prit successivement le baron Hector Hulot d’Ervy, après sa fuite du domicile conjugal (La Cousine Bette).
Thouvenin, célèbre artiste, mais inexact fournisseur, fut, en 1818, chargé par madame Anselme Popinot (alors mademoiselle Birotteau) de relier, pour le parfumeur César Birotteau, les œuvres de Bossuet, Racine, Voltaire, J.-J. Rousseau, Montesquieu, Molière, Buffon, Delille, Fénelon, Bernardin de Saint-Pierre, La Fontaine, Corneille, Pascal, etc. (César Birotteau). Thouvenin était un artiste amoureux de ses œuvres, — ainsi que Servais, le doreur apprécié d’Élie Magus (Le Cousin Pons).
Thuillier fut premier concierge du ministère des finances, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : par les déjeuners fournis aux employés, il tira de sa place près de quatre mille francs bon an, mal an ; marié et père de deux enfants, Marie-Jeanne-Brigitte et Louis-Jérôme, il se retira vers 1806, et, veuf dès 1810, mourut en 1814. — On l’appelait ordinairement « le gros père Thuillier » (Les Employés. — Les Petits Bourgeois).
Thuillier (Marie-Jeanne-Brigitte), fille du précédent, née en 1787, d’humeur indépendante et de caractère entier, accepta le célibat pour se faire, en quelque sorte, la mère ambitieuse de Louis-Jérôme Thuillier, son cadet de quatre ans. Elle débuta couseuse de sacs à la Banque de France ; pratiqua ensuite l’escompte ; exploita ses débiteurs, et, parmi eux, relança Fleury, collègue de Thuillier au Trésor. Une fois enrichie, elle connut les Lemprun, les Galard ; se chargea de gérer la petite fortune de leur héritière, Céleste, choisie tout exprès pour être la femme de Louis-Jérôme Thuillier ; vécut avec le ménage de son frère ; fut aussi l’une des marraines de mademoiselle Colleville ; rue Saint-Dominique d’Enfer et place de la Madeleine, se montra fréquemment l’alliée de Théodose de la Peyrade, qui rechercha vainement la main de la future madame Phellion (Les Employés. — Les Petits Bourgeois).
Thuillier (Louis-Jérôme), frère cadet de la précédente, né en 1791. — Grâce à la position de son père, il entra de bonne heure comme employé aux finances. Louis-Jérôme Thuillier, exempté du service militaire par suite de sa myopie, épousa, vers 1814, la riche petite-fille de Galard, Céleste Lemprun. Dix ans plus tard, il se trouvait commis-rédacteur (bureau Xavier Rabourdin, division Flamet de la Billardière). Son extérieur avenant lui procura une série de bonnes fortunes, continuée après son mariage, mais arrêtée par la Restauration ramenant, avec la paix, les beaux hommes échappés du champ de bataille. Au nombre de ses galantes conquêtes, on peut citer madame Flavie Colleville, femme d’un collègue et d’un ami intime : de leurs relations naquit Céleste Colleville (madame Félix Phellion). Sous-chef depuis deux ans (5 janvier 1828), il quitta le Trésor, quand éclata la Révolution de 1830. Les bureaux perdirent en lui un amateur de plaisanteries équivoques. Écarté de l’administration, Thuillier déploya de l’activité sur un autre terrain. Marie-Jeanne-Brigitte, sa sœur aînée, le jetant parmi les tracas de la propriété, lui fit quitter leur logement de la rue d’Argenteuil, pour acquérir, rue Saint-Dominique d’Enfer, une maison qui avait précédemment appartenu au président Lecamus et au peintre Petitot. La vanité égoïste de Thuillier, devenu gros bourgeois connu et important, fut ensuite caressée pleinement, lorsque Théodose de la Peyrade prit location chez lui : M. Thuillier dirigea l’Écho de la Bièvre, signa certaine brochure d’économie politique, brigua la députation, acheta, en 1840, une seconde maison (place de la Madeleine), et, nommé conseiller général de la Seine, remplaça, comme tel, J.-J. Popinot (Les Employés. — Les Petits Bourgeois).
Thuillier (Madame), femme du précédent ; née Céleste Lemprun, en 1794 ; fille unique du plus ancien des garçons de la Banque de France, et, par sa mère, petite-fille de Galard, assez riche maraîcher d’Auteuil ; blonde lymphatique, chétive, douce, pieuse et stérile. — Mariée, madame Thuillier plia sous le despotisme de sa belle-sœur, Marie-Jeanne-Brigitte, puisa quelques consolations dans l’affection de Céleste Colleville, et, vers 1841, contribua, en la mesure de ses moyens, au mariage de cette filleule (Les Petits Bourgeois).
Tiennette, née en 1769, Bretonne qui porta le costume du pays, fut, en 1829, à Nemours, dans la rue des Bourgeois (aujourd’hui Bezout), la dévouée servante de madame de Portenduère mère (Ursule Mirouet).
Tillet (Ferdinand du) avait simplement droit au prénom que lui donna, en 1793, le matin de la Saint-Ferdinand, le desservant de l’église du Tillet, village voisin des Andelys (Eure). Ferdinand était le fils d’un grand seigneur inconnu et d’une pauvre paysanne de la Normandie, qui accoucha nuitamment dans le jardin du presbytère puis s’alla noyer. Le prêtre recueillit, tout nouveau-né, le fils de la femme séduite et prit soin de lui. — Son protecteur une fois mort, Ferdinand résolut de faire son chemin à travers le monde, prit le nom de son hameau, fut d’abord voyageur de commerce, et, dès 1814, devint le premier commis de la maison de parfumerie de Birotteau, sise rue Saint-Honoré, à Paris. Ferdinand du Tillet essaya vainement de courtiser Constance Birotteau, sa patronne, et déroba trois mille francs dans la caisse des marchands. Ils s’aperçurent du vol et pardonnèrent, mais d’une façon dont du Tillet s’offensa. Il quitta le négoce et s’improvisa banquier ; amant de la notaresse Roguin, il se mêla, ainsi que maître Roguin et Charles Claparon, au complot financier dit « les terrains de la Madeleine », première cause de la faillite Birotteau, en même temps que de sa propre fortune (1818). Ferdinand du Tillet, déjà loup-cervier presque de la taille de Nucingen qu’il fréquentait intimement, aimé de mademoiselle Malvina d’Aldrigger, bien vu aussi des Keller, protecteur du royaliste provinois Tiphaine, sut écraser Birotteau et triompha de lui, même le 17 décembre 1818, soir du fameux bal du parfumeur ; seul avec Jules Desmarets et Benjamin de la Billardière, il s’y montra un type de correction et de distinctions mondaines (César Birotteau. — La Maison Nucingen. — Les Petits Bourgeois. — La Rabouilleuse. — Pierrette). Lancé, M. du Tillet abandonna peu la chaussée d’Antin, quartier financier du Paris de la Restauration et de Louis-Philippe. Il y reçut Birotteau suppliant et lui remit pour Nucingen, une lettre de recommandation, dont l’effet fut tout autre que ne l’attendait le malheureux négociant. Il était, en effet, convenu entre les deux hommes d’affaires que, si la lettre en question était dépourvue de points sur les i, il faudrait y répondre par une fin de non-recevoir : du Tillet, par cette omission volontaire, perdit l’infortuné Birotteau. Il avait sa banque rue Joubert, lorsque Rodolphe Castanier, caissier infidèle, dépouilla Nucingen (Melmoth réconcilié). Ferdinand du Tillet était déjà un personnage, lors des débuts à Paris de Lucien de Rubempré (1821) (Illusions perdues). Dix ans plus tard, il épousa la dernière fille du comte de Granville, pair de France, « l’un des plus célèbres noms de la magistrature française ». Il occupa un des beaux hôtels de la rue Neuve-des-Mathurins, aujourd’hui rue des Mathurins ; garda longtemps pour maîtresse madame Roguin ; parut souvent, faubourg Saint-Honoré, chez la marquise d’Espard, où il se trouvait le jour où l’on médit de Diane de Cadignan en présence de Daniel d’Arthez épris d’elle. Il fonda avec Massol et Raoul Nathan, un grand journal dont il se servit pour ses intérêts financiers. Il ne tarda pas à se débarrasser de Nathan, accablé de dettes ; qu’il retrouva, devant lui, cependant, comme candidat à la députation, pour succéder à Nucingen, nommé pair de France ; cette fois encore, il triompha de son concurrent : il fut élu (Les Secrets de la Princesse de Cadignan. — Une Fille d’Ève). M. du Tillet n’épargna pas davantage Maxime de Trailles, son débiteur, qu’il poursuivit impitoyablement au moment où le comte devenait, en Champagne, l’agent électoral du gouvernement (Le Député d’Arcis). Il était présent à la fête donnée par Josépha Mirah pendant la crémaillère dans son hôtel de la rue de la Ville-l’Évêque ; Célestin Crevel et Valérie Marneffe l’invitèrent à leur mariage (La Cousine Bette). Sur la fin de la monarchie de Juillet, député du centre gauche, Ferdinand du Tillet entretenait magnifiquement Séraphine Sinet, marcheuse de l’Opéra, plus familièrement appelée Carabine (Les Comédiens sans le savoir). Il existe de Ferdinand du Tillet une biographie résumée par la plume brillante de M. Jules Claretie (Le Temps, du 5 septembre 1884 : La Vie à Paris).
Tillet (Madame Ferdinand du), femme du précédent, née Marie-Eugénie de Granville en 1814, l’un des quatre enfants du comte et de la comtesse de Granville, sœur cadette de madame Félix de Vandenesse, blonde comme sa mère, retrouva dans le mariage, dès 1831, les chagrins qui avaient assombri ses années d’adolescence. L’espièglerie naturelle d’Eugénie du Tillet ne put se donner cours qu’avec son aînée, Angélique-Marie, et leur professeur d’harmonie, W. Schmucke, auprès de qui les deux sœurs oubliaient l’abandon paternel et les rigueurs claustrales d’un hôtel de dévote. Pauvre au milieu de luxe, délaissée par son mari et courbée sous un joug inflexible, madame du Tillet ne put secourir qu’insuffisamment sa sœur (alors madame de Vandenesse) dans les traverses où l’avait jetée une passion conçue pour Raoul Nathan. Cependant, elle lui fournit deux précieux auxiliaires : Delphine de Nucingen et W. Schmucke. — Madame du Tillet eut des enfants de son union (Une Fille d’Ève).
Tinténiac, connu par sa participation à l’affaire de Quiberon, avait, parmi ses affidés, Jacques Horeau, qui fut exécuté en 1809 avec les chauffeurs de l’Orne (L’Envers de l’Histoire contemporaine).
Tinti (Clarina), née en Sicile vers 1803, était servante d’auberge, quand sa voix superbe fut remarquée par un grand seigneur, son compatriote, le duc Cataneo, qui la fit instruire. À l’âge de seize ans, elle débuta avec éclat sur diverses scènes italiennes. En 1820, elle occupait l’emploi de « prima donna assoluta » au théâtre de la Fenice, à Venise. Aimée du célèbre ténor Genovese, la Tinti était habituellement engagée avec lui. Ardente courtisane, belle et capricieuse, Clarina s’éprit du prince Emilio de Varese, amoureux alors de la duchesse Cataneo, et devint un instant la maîtresse de ce descendant des Memmi : le palais de Varese ruiné, que Cataneo louait pour la Tinti, abrita ces relations éphémères (Massimilla Doni). Dans l’hiver de 1823-1824, chez le prince Gandolphini, à Genève, Clarina Tinti chantait, avec Genovese, la princesse et un prince italien exilé, le fameux quatuor : Mi manca la voce (Albert Savarus).
Tiphaine, de Provins, frère de madame Guénée-Galardon, riche par lui-même, et attendant, de plus, la succession de son père, embrassa la carrière de la magistrature ; épousa la petite-fille de Chevrel, gros banquier de Paris ; eut des enfants de son mariage ; présida le tribunal de sa ville natale, sur la fin du règne de Charles X. Alors fervent royaliste, protégé par les financiers Ferdinand du Tillet et Frédéric de Nucingen, M. Tiphaine combattit Gouraud, Vinet, Rogron, les représentants locaux du parti libéral, et soutint assez longtemps mademoiselle Pierrette Lorrain, leur victime. Tiphaine s’accommoda pourtant du « révolutionnaire » Louis-Philippe, sous le règne duquel il devint député ; fut « l’un des orateurs du centre les plus estimés » ; se fit nommer juge au tribunal de première instance de la Seine, et, plus tard même, premier président de la cour royale (Pierrette).
Tiphaine (Madame), femme du précédent, née Mathilde-Mélanie Roguin dans les premières années du XIXe siècle, fille unique d’un riche notaire de Paris connu par sa faillite frauduleuse de 1819 ; du côté maternel, petite-fille de Chevrel, le banquier, et ainsi petite-cousine des Guillaume, des Lebas, des Sommervieux. — Elle fréquentait, avant son mariage, l’atelier du peintre Servin ; elle y était « l’oracle malicieux » du parti libéral et, avec Laure, prenait parti pour Ginevra di Piombo contre Amélie Thirion, chef du groupe aristocratique (La Vendetta). Adroite, jolie, coquette, correcte, fine Parisienne, protégée de l’amant de madame Roguin, Ferdinand du Tillet, Mathilde-Mélanie Tiphaine trôna dans Provins, au milieu de la famille Guénée que représentaient mesdames Galardon, Lesourd, Martener, Auffray ; accueillit ou défendit Pierrette Lorrain ; cribla de railleries le salon des Rogron (Pierrette).
Tissot (Pierre-François), né le 10 mars 1768 à Versailles, mort le 7 avril 1854, secrétaire général de la commission des subsistances en 1793, successeur de Jacques Delille dans la chaire de poésie latine au Collège de France, académicien en 1833, auteur de beaucoup de travaux littéraires et historiques, était, sous la Restauration, rédacteur-directeur du Pilote, feuille radicale qui donnait pour la province, quelques heures après les gazettes matinales, une édition spéciale des nouvelles du jour. — Horace Bianchon, interne, y apprit, en 1819, la mort de Frédéric-Michel Taillefer, tué en duel par Franchessini (Le Père Goriot). Sous Louis-Philippe, au temps où la bouillante activité de Charles-Édouard Rusticoli de la Palférine cherchait vainement carrière, P.-F. Tissot plaidait, du haut de sa chaire, la cause des aspirations et des droits de la jeunesse refoulés et méconnus par un pouvoir livré aux mains d’hommes vieillis (Un Prince de la Bohème).
Tito, jeune et bel Italien, apporta en 1823 la liberta e denaro à la princesse et au prince Gandolphini, alors proscrits, pauvres et cachés à Gersau (canton de Lucerne) sous le nom anglais de Lovelace (L’Ambitieux par amour, dans Albert Savarus).
Toby, né en Irlande, vers 1807, également appelé Joby, Paddy ; pendant la Restauration, quai Malaquais, à Paris, « tigre » de Beaudenord ; modèle de précocité vicieuse ; acquit dans l’exercice de ses fonctions une sorte de célébrité, qui rejaillit même sur le futur gendre de madame d’Aldrigger (La Maison Nucingen). Sous Louis-Philippe, Toby servit, rue Miromesnil, chez le duc Georges de Maufrigneuse (Les Secrets de la Princesse de Cadignan).
Tom fut, en 1840, à Paris, valet de chambre de Schirmer, le pseudo-baron de Wearchuffen (La Famille Beauvisage).
Tonnelet (Maître), notaire, gendre de M. Gravier (de l’Isère), que fréquenta Benassis et qui fut l’un des collaborateurs du bienfaisant médecin. — Tonnelet, maigre, pâle, de moyenne taille, était habituellement vêtu de noir et portait des lunettes (Le Médecin de Campagne).
Tonsard (La mère), paysanne bourguignonne, née en 1745, fut l’une des plus redoutables ennemies de Montcornet, propriétaire des Aigues, et de son garde général, Justin Michaud. — Elle avait tué le lévrier favori du garde et elle entamait les arbres de la forêt, afin de les faire mourir et de pouvoir en arracher le bois mort. Une prime de mille francs ayant été promise à qui nommerait l’auteur de ces délits, la mère Tonsard se laissa dénoncer par sa petite-fille Marie Tonsard, pour procurer à sa famille la somme d’argent, et elle fut condamnée à cinq ans de prison que sans doute elle ne fit pas. — La mère Bonnébault commettait les mêmes délits que la mère Tonsard ; elles s’étaient querellées, voulant chacune profiter des avantages d’une dénonciation, et avaient fini par s’en rapporter au sort, qui favorisa la mère Tonsard (Les Paysans).
Tonsard (François), fils de la précédente, né vers 1773, était un ouvrier de campagne assez habile en tout ; il avait un talent héréditaire, attesté, d’ailleurs, par son nom, pour tailler les arbres, les charmilles et les haies. Paresseux et rusé, François Tonsard sut se faire donner par Sophie Laguerre, propriétaire des Aigues avant Montcornet, un arpent de terre, sur lequel il bâtit, en 1795, le cabaret du Grand I vert. Il fut préservé de la réquisition par François Gaubertin, régisseur des Aigues à cette époque, sur les instances de mademoiselle Cochet, leur commune maîtresse. S’étant alors marié, et Gaubertin étant devenu l’amant de sa femme, Philippine Fourchon, il put braconner librement, et la famille Tonsard mit impunément les Aigues en coupe réglée : elle se fournissait complètement de bois dans la forêt, nourrissait deux vaches aux dépens du propriétaire, et était représentée à la moisson par sept glaneurs. Gêné par la surveillance active du successeur de Gaubertin, Justin Michaud, Tonsard le tua nuitamment, en 1823, et, plus tard, prit sa part du dépeçage des domaines de Montcornet vendus et morcelés (Les Paysans).
Tonsard (Madame), femme du précédent ; née Philippine Fourchon ; fille de Fourchon, grand-père naturel de Mouche ; grande ; bien faite ; d’une beauté champêtre ; de mœurs dissolues ; de goûts dispendieux ; n’en assura pas moins la prospérité du Grand I vert, en raison de ses talents culinaires et de sa coquetterie facile. Elle eut, de son mariage, quatre enfants : deux fils et deux filles (Les Paysans).
Tonsard (Jean-Louis), né vers 1801, fils de la précédente et peut-être aussi de François Gaubertin, dont Philippine Tonsard fut la maîtresse. — Exempté du service militaire en 1821, pour une prétendue maladie dans les muscles du bras droit, par la protection de Soudry, de Rigou et de Gaubertin, Jean-Louis Tonsard se montra un adversaire avisé des Montcornet et de Michaud. — Il fut l’amant d’Annette, servante de Rigou (Les Paysans).
Tonsard (Nicolas), frère cadet du précédent et le pendant masculin de sa sœur Catherine, poursuivit brutalement, de complicité avec elle, la petite-fille de Niseron, Geneviève, surnommée la Péchina, qu’il essaya de violer (Les Paysans).
Tonsard (Catherine). — V. Godain (madame).
Tonsard (Marie), sœur des précédents ; blonde ; avait leurs mœurs libres et farouches. Maîtresse de Bonnébault, elle se montrait, au café de la Paix de Soulanges, férocement jalouse d’Aglaé Socquard, qu’il recherchait en mariage (Les Paysans).
Tonsard (Reine), sans lien de parenté connu avec tous les précédents, quoique fort laide, fut la maîtresse du fils des Olivier, concierges de Valérie Marneffe-Crevel, demeura longtemps la femme de chambre de confiance de cette courtisane mariée ; mais, achetée par Jacqueline Collin, finit par trahir et perdre le ménage Crevel (La Cousine Bette).
Tony, cocher de Louis de l’Estorade, vers 1840 (Le Député d’Arcis).
Topinard, né vers 1805 ; gagiste préposé aux accessoires dans le théâtre dirigé par Félix Gaudissart ; employé encore aux quinquets et à la figuration ; chargé enfin du dépôt des copies d’orchestre sur les pupitres des musiciens ; vint, chaque jour, dans la rue de Normandie, prendre des nouvelles de Sylvain Pons, atteint d’une hépatite mortelle ; dans la seconde moitié d’avril 1845, avec Fraisier, Villemot et le courtier de Sonet, tint un des cordons du poêle aux obsèques du cousin des Camusot de Marville. À la sortie du Père-Lachaise, Topinard, qui demeurait cité Bordin, rue de Bondy[6], derrière le théâtre de la Porte Saint-Martin, eut pitié de Schmucke, le ramena et finit même par le recueillir. Topinard obtint ensuite, chez Gaudissart, l’emploi de caissier ; mais il faillit perdre sa position, pour avoir essayé de défendre les intérêts de Schmucke, dont avaient entrepris de se débarrasser les héritiers légitimes de Pons. Néanmoins, Topinard assista Schmucke agonisant ; il suivit seul le convoi de l’Allemand et prit soin de le faire enterrer à côté de Sylvain Pons (Le Cousin Pons).
Topinard (Madame Rosalie), femme du précédent, née vers 1815, surnommée Lolotte ; employée dans les chœurs pendant la direction du prédécesseur de Félix Gaudissart, dont elle fut même la maîtresse. — Victime de la faillite de son amant, elle devint ouvreuse des premières loges et aussi quelque peu costumière sous l’administration suivante (1834-1845). Elle avait commencé par vivre en concubinage avec Topinard, qui l’épousa plus tard ; elle eut de lui trois enfants. Elle assistait à la messe mortuaire de Pons ; lorsque Schmucke fut accueilli cité Bordin par son mari, elle veilla sur les derniers instants du musicien (Le Cousin Pons).
Topinard, fils aîné des précédents, figura sur la scène de la compagnie Gaudissart (Le Cousin Pons).
Topinard (Olga), sœur du précédent, blonde, ayant, toute jeune, le type allemand, s’attira l’affection particulière de Schmucke, installé chez les gagistes du théâtre de Gaudissart (Le Cousin Pons).
Torlonia (Duc), nom cité, en décembre 1829, par le baron Frédéric de Nucingen, comme celui d’un de ses amis et prononcé par lui « Dorlonia. » Le duc avait commandé un magnifique tapis, qu’il jugea trop cher et que le baron acheta pour en orner le « bedid balai » d’Esther van Gobseck, rue Saint-Georges. — Le duc Torlonia appartenait à la célèbre famille de Rome, si hospitalière aux étrangers, et dont l’origine est française. Le nom primitif serait Tourlogne (Splendeurs et Misères des Courtisanes).
Torpille (La), surnom d’Esther van Gobseck.
Touchard, père et fils, eurent avant les Toulouse, durant la Restauration, rue du Faubourg Saint-Denis 51, un service de voitures pour Beaumont-sur-Oise, au temps où Pierrotin, de son côté, était messager-conducteur entre Paris et l’Isle-Adam (Un Début dans la Vie).
Touches (Mademoiselle Félicité des), née à Guérande en 1791 ; parente des Grandlieu ; sans lien de famille avec les des Touches de Touraine, auxquels appartenait l’ambassadeur du Régent, plus fameux comme poète comique ; se trouva orpheline, dès 1793 : son père, major aux gardes de la porte, fut tué, sur les marches des Tuileries, le 10 août 1792, et son frère unique, jeune garde du corps, massacré aux Carmes ; sa mère, enfin, mourut de chagrin, quelques jours après cette seconde catastrophe. Confiée alors à sa tante maternelle, mademoiselle de Faucombe, religieuse de Chelles[7], elle se vit emmenée par celle-ci à Faucombe, terre considérable située près de Nantes, et bientôt après elle se trouva jetée en prison avec sa tante, accusée d’être une émissaire de Pitt et de Cobourg. Le 9 thermidor les délivra ; mais mademoiselle de Faucombe périt de frayeur, et Félicité fut remise à M. de Faucombe, archéologue à Nantes, son grand-oncle maternel et son plus proche parent. Elle s’éleva seule, « en garçon » ; elle eut à sa disposition une immense bibliothèque, qui lui permit d’acquérir, toute jeune, un grand fonds d’instruction. La vocation littéraire s’étant développée en elle, mademoiselle des Touches commença par aider son vieil oncle, écrivit même trois ouvrages qu’il crut de lui, et, en 1822, débuta par deux volumes de pièces, à la manière de Lope de Vega et de Shakspeare[8], qui produisirent une espèce de révolution artistique. Elle prit alors, pour ne plus le quitter, le pseudonyme de Camille Maupin, et mena une existence brillante et indépendante. Ses quatre-vingt mille livres de rente, son castel des Touches, voisin de Guérande (Loire-Inférieure), son hôtel parisien de la rue du Mont-Blanc (aujourd’hui rue de la Chaussée-d’Antin), sa naissance, ses alliances la servirent puissamment ; on jeta un voile sur ses désordres, pour ne plus voir que son génie. Mademoiselle des Touches compta, en effet, plus d’un amant : un bellâtre, vers 1817 ; puis un esprit original, un sceptique, le vrai créateur de Camille Maupin ; ensuite Gennaro Conti, qu’elle connut à Rome, en 1820, et Claude Vignon, critique réputé (Béatrix. — Illusions perdues). Félicité patronna Joseph Bridau, le peintre romantique méprisé des bourgeois (La Rabouilleuse) ; elle témoigna de la sympathie à Lucien de Rubempré, qu’elle faillit même épouser, et protégea néanmoins la maîtresse du poète, l’actrice Coralie, car, pendant leurs amours, Félicité des Touches était en faveur au Gymnase. Collaboratrice anonyme d’une comédie où parut madame Léontine Volnys (la petite Fay du temps) ; elle devait écrire un second vaudeville dont Coralie aurait créé le principal rôle. Quand la jeune pensionnaire de la direction Poirson-Cerfberr[9] s’alita et mourut, Félicité fit les frais de l’enterrement et se montra au service funèbre célébré à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Mademoiselle des Touches donnait alors des dîners, le mercredi ; Levasseur, Conti, mesdames Pasta, Cinti, Fodor, de Bargeton, d’Espard assistaient, en outre, à ses réceptions (Illusions perdues). Quoique légitimiste, comme la marquise d’Espard, Félicité garda ouvert, après la révolution de Juillet, son salon, où se rencontrèrent sa voisine Léontine de Sérizy, lord Dudley et lady Barimore, les Nucingen, Joseph Bridau, mesdames de Cadignan, de Montcornet, le comte de Vandenesse, Daniel d’Arthez, madame de Rochegude (alias Rochefide). — Canalis, Rastignac, Laginski, Montriveau, Bianchon, Marsay, Blondet, firent, chez elle, assaut de récits piquants ou de traits acérés (Autre Étude de femme). Ailleurs, un peu plus tard, mademoiselle des Touches donnait des conseils à Marie de Vandenesse et blâmait l’amour hors du mariage (Une Fille d’Ève). En 1836, voyageant à travers l’Italie qu’elle faisait voir au paysagiste Léon de Lora et à Claude Vignon, elle assistait à une fête donnée par le consul français de Gênes, Maurice de l’Hostal ; il y raconta les traverses du ménage Bauvan (Honorine). En 1837, après avoir institué pour son légataire universel Calyste du Guénic qu’elle adorait, mais à qui elle refusa de s’abandonner, Félicité des Touches se retira dans un couvent de l’ordre Saint-François, à Nantes. — Parmi les ouvrages que laissa cette autre George Sand, il y a lieu de signaler le Nouveau Prométhée, livre audacieux, formant une exception au milieu de son œuvre, et un petit roman autobiographique, où elle narra sa passion trompée pour Conti, volume admirable, qui fut regardé comme la contrepartie de l’Adolphe de Benjamin Constant (Béatrix. — La Muse du Département).
Toupillier, né vers 1750 ; d’une famille assez misérable comptant trois sœurs et cinq frères, dont l’un fut le père de madame Cardinal. — De tambour-major aux gardes-françaises, Toupillier devint suisse à l’église Saint-Sulpice de Paris, puis donneur d’eau bénite, après avoir été modèle dans l’intervalle. Toupillier, dès le début de la Restauration, soupçonné soit de bonapartisme, soit d’indélicatesse, perdit tout emploi à l’église et n’eut plus que la prérogative de stationner, comme mendiant privilégié, au seuil du monument ; il bénéficia d’ailleurs largement de sa nouvelle situation : car il sut, par tous les moyens possibles, provoquer la pitié des fidèles, principalement en se donnant comme centenaire. Dépositaire des diamants que Charles Crochard avait volés à mademoiselle Beaumesnil et dont le jeune homme fut obligé de se débarrasser un moment, Toupillier nia le dépôt et resta possesseur des bijoux dérobés. Mais Corentin, le policier fameux, fila le pauvre de Saint-Sulpice rue du Cœur-Volant[10], et surprit ce nouveau Cardillac dans la contemplation des diamants. Il les lui laissa cependant en garde, à la condition de reconnaître par testament, comme légataire universelle, Lydie Peyrade, pupille de Corentin et fille de mademoiselle Beaumesnil. De plus, Corentin contraignit Toupillier à venir habiter, dans la rue Honoré-Chevalier, dans sa maison et sous sa surveillance. Toupillier avait alors dix-huit cents francs de rente et une maison rue Notre-Dame de Nazareth, immeuble acheté quarante-huit mille francs ; on voyait le pauvre rongeant de maigres détritus ; mais, l’église fermée, il allait dîner au restaurant Lathuile[11], situé barrière de Clichy, et, la nuit, il s’enivrait avec d’excellents vins du Roussillon. Malgré une tentative de madame Cardinal et de Cérizet contre l’armoire contenant la cassette de diamants, quand le pauvre de Saint-Sulpice mourut en 1840, Lydie Peyrade, devenue madame Théodose de la Peyrade, hérita de tout ce que Toupillier possédait (Les Petits Bourgeois).
Toupinet, ouvrier parisien, du temps de la Restauration, marié, père de famille, déroba les économies, fruit du travail de sa femme ; Toupinet fut emprisonné, vers 1828, — sans doute pour dettes (L’Interdiction).
Toupinet (Madame), femme du précédent ; connue sous le nom de la Pomponne ; marchande des quatre saisons ; demeurant, en 1828, à Paris, dans la rue du Petit-Banquier ; malheureuse en ménage ; obtint du charitable J.-J. Popinot, à titre de prêt, dix francs nécessaires pour achat de marchandises (L’Interdiction).
Tournan, chapelier à Paris, rue Saint-Martin, et fournisseur de Poiret jeune, qui lui apporta, le 3 juillet 1823, son couvre-chef, graissé, par le mystificateur J.-J. Bixiou (Les Employés).
Tours-Minières (Bernard-Polydor Bryond, baron des), gentilhomme d’Alençon ; né vers 1772 ; fut, dès 1793, l’un des plus actifs émissaires du comte de Lille (Louis XVIII) conspirant contre la République. Remercié par le prince, il rentra dans ses propriétés de l’Orne, d’ailleurs grevées depuis longtemps, et, en 1807, épousa Henriette Le Chantre de la Chanterie, avec la complicité des royalistes, dont il était « la coqueluche ». Il sembla s’associer au mouvement insurrectionnel, réactionnaire, de l’Ouest, en 1809, y jeta sa femme, la compromit, la perdit, puis disparut. Revenu secrètement dans le pays, déguisé et affublé du nom de Lemarchand, il guida la justice dans la découverte du complot et gagna ensuite Paris, où il devint le célèbre policier Contenson (L’Envers de l’Histoire contemporaine). Il connut Peyrade, et reçut du vieil élève de Lenoir le sobriquet significatif de « Philosophe ». Agent de Fouché, pendant la période impériale, il s’abandonna cyniquement à ses passions et vécut dans le vice et le désordre. Durant la Restauration, Louchard le fit employer par Nucingen, épris d’Esther van Gobseck. Au service du gros banquier, Contenson (avec Peyrade et Corentin) s’efforça de le garantir des embûches de Jacques Collin, poursuivit le prétendu Carlos Herrera, réfugié sur le sommet d’une maison ; mais, précipité du haut du toit par son adversaire, il mourut sur le coup, un jour de l’hiver 1829-1830 (Splendeurs et Misères des Courtisanes).
Tours-Minières (Baronne Bryond des), femme du précédent ; née Henriette Le Chantre de la Chanterie, en 1789 ; fille unique de M. et madame Le Chantre de la Chanterie ; se maria, sa mère étant veuve. Grâce aux machinations de Tours-Minières même, elle se trouva rapprochée de Charles-Amédée-Louis-Joseph Rifoël, chevalier du Vissard, devint sa maîtresse, et tint avec lui campagne, pour la cause royaliste, dans l’Orne, en 1809. Trahie par son mari, elle fut exécutée en 1810, conformément à une sentence capitale du tribunal dont Bourlac était le procureur général et Mergi le président (L’Envers de l’Histoire contemporaine).
Trailles (Comte Maxime de), né en 1791, appartenait à une famille qui descendait d’un valet de chambre de Louis XI et qu’anoblit François Ier. Ce parfait représentant du condottiérisme parisien dans la première moitié du XIXe siècle débuta page de Napoléon. Successivement adoré de Sarah Gobseck et d’Anastasie de Restaud, Maxime de Trailles, déjà ruiné, les ruina toutes les deux : la passion du jeu le domina, et ses fantaisies ne connurent pas de bornes (César Birotteau. — Le Père Goriot. — Gobseck). Il patronna dans Paris le vicomte Savinien de Portenduère, viveur novice, auquel, plus tard, il eût même servi de témoin contre Désiré Minoret, sans la mort accidentelle de ce dernier (Ursule Mirouet). Son adresse le préservait ordinairement des créanciers formant légion autour de lui, et cependant il s’acquitta une fois, malgré lui, envers Cérizet. M. de Trailles entretenait alors modestement Antonia Chocardelle, gérante d’un cabinet de lecture situé rue Coquenard, près de la rue Pigalle, que Trailles habitait, et une certaine Hortense, protégée de lord Dudley, secondait l’habileté de Cérizet, comédien consommé (Un Homme d’Affaires. — Le Député d’Arcis). La Restauration accusait Maxime de Trailles de bonapartisme et lui reprochait une corruption débraillée ; la royauté citoyenne l’accueillit. Marsay, principalement, servit la fortune du comte ; il le forma et le chargea de délicates missions politiques qui furent merveilleusement remplies (Les Secrets de la Princesse de Cadignan). Aussi le comte de Trailles était-il très répandu : convié de Josépha Mirah, il honorait de sa présence la fête d’inauguration des appartements de la rue de la Ville-l’Évêque (La Cousine Bette). Marsay mort, il perdit de son prestige. L’influent ministre Eugène de Rastignac, devenu légèrement puritain, ne lui témoigna plus qu’une considération relative. Pourtant M. de Trailles fréquentait un des intimes de l’homme d’État, le brillant colonel Franchessini. Le gendre des Nucingen se souvenait peut-être des malheurs de madame de Restaud et il en gardait peut-être rancune à leur auteur. Néanmoins il employa Maxime de Trailles, toujours familier du salon de la marquise d’Espard, faubourg Saint-Honoré, mais quadragénaire fardé, accablé de dettes, et l’envoya préparer l’élection d’Arcis pendant le printemps de 1839. Trailles manœuvra savamment ; s’efforça de conquérir les henriquinquistes Cinq-Cygne ; appuya la candidature Philéas Beauvisage, rechercha la main de la riche héritière Cécile-Renée Beauvisage, mais échoua dans ces deux entreprises (Le Député d’Arcis). Il s’embarqua ensuite pour la Plata, afin d’y remplir des missions diplomatiques qui l’y retinrent un an. Le retour de Maxime de Trailles eut lieu à l’époque où Sallenauve, concurrent heureux de Philéas Beauvisage, alors démissionnaire, abordait l’Amérique du Sud (Le Comte de Sallenauve). M. de Trailles excellait aussi à s’entremettre dans les crises privées. M. d’Ajuda Pinto, l’abbé Brossette, madame de Grandlieu réclamèrent son concours, et, Rusticoli de la Palférine aidant, amenèrent la réconciliation des ménages Calyste du Guénic et Arthur de Rochefide (Béatrix). En mai 1841, M. de Trailles parvint enfin à épouser Cécile-Renée Beauvisage, dont la famille occupait, faubourg Saint-Germain, l’hôtel de Claire de Beauséant. Un peu plus tard, il était député ministériel, et remplaçait au Palais-Bourbon, où l’entrevoyait J.-P. Gazonal, Philéas Beauvisage, qui avait succédé à Charles de Sallenauve. Vers la fin de 1845, battu aux élections par Simon Giguet, il dut abandonner son siège législatif. Deux ans après, sa femme obtenait contre lui un jugement de séparation de corps, motivé par excès, sévices et injures graves (Les Comédiens sans le savoir. — La Famille Beauvisage).
Trailles (Comtesse Maxime de) — V. Beauvisage (Cécile-Lucie-Renée)[12].
Trans (Mademoiselle de), jeune fille de Bordeaux à marier, ainsi que mademoiselle de Belor, attendait, comme elle, un mari, lorsque Paul de Manerville épousa mademoiselle Natalie Évangélista (Le Contrat de Mariage).
Transon (M. et madame), gros négociants en poteries de la rue de Lesdiguières, fréquentaient, vers 1824, les Baudoyer et les Saillard, leurs voisins (Les Employés).
Travot (Général) dut, en 1815, avec ses bataillons, faire le siège de Guérande, forteresse défendue par le baron du Guénic, qui finit par l’évacuer, mais qui, entouré de ses chouans, gagna les bois et tint la campagne jusqu’au second retour des Bourbons (Béatrix).
Trognon (Maître), notaire parisien à la dévotion de son voisin de quartier, maître Fraisier ; entre les années 1844-1845, il habita la rue Saint-Louis-au-Marais (rue de Turenne, maintenant) et précéda, près de Sylvain Pons mourant, son collègue, maître Léopold Hannequin, qui, seul, reçut réellement les dernières volontés du musicien collectionneur (Le Cousin Pons).
Troisville (Guibelin, vicomte de), dont le nom se prononce Tréville, portait simplement, ainsi que sa nombreuse famille, le nom de Guibelin, pendant la période impériale ; il appartenait à une noble maison, ardemment royaliste, bien connue dans Alençon (L’Envers de l’Histoire contemporaine). Plusieurs Troisville furent sans doute, avec le chevalier de Valois et le marquis d’Esgrignon, les correspondants des chefs vendéens, car on sait que le département de l’Orne compta parmi les foyers de l’insurrection antirévolutionnaire (1799) (Les Chouans). Aussi les Bourbons restaurés comblèrent-ils de leurs faveurs les Troisville, dont plusieurs devinrent alors députés ou pairs de France. Guibelin, vicomte de Troisville, servit en Russie pendant l’émigration, y épousa une Moscovite, fille de la princesse Scherbelloff, et, durant l’année 1816, revint se fixer au milieu des gens d’Alençon. Momentanément l’hôte de Rose-Victoire Cormon (par la suite madame du Bousquier), il lui inspira fort innocemment une trompeuse espérance : le vicomte, très réservé de sa nature, négligea de lui faire connaître sa double qualité de gendre de Scherbelloff et de père légitime de la future maréchale de Montcornet (La Vieille Fille). Guibelin de Troisville, fidèle du salon des Esgrignon, rencontra chez eux les La Roche-Guyon, les Castéran[13], quelque peu ses alliés, mais l’intimité faillit cesser, quand mademoiselle Virginie de Troisville devint madame de Montcornet (Le Cabinet des Antiques). Cependant, malgré cette union qu’il considérait comme une mésalliance, le vicomte ne bouda point sa fille et son gendre et fut leur commensal dans leur domaine des Aigues, en Bourgogne (Les Paysans).
Trompe-la-mort, surnom de Collin (Jacques).
Troubert (L’abbé Hyacinthe), prêtre apprécié de M. de Bourbonne, fit son chemin sous la Restauration et sous Louis-Philippe ; successivement chanoine et vicaire-général à Tours, il finit évêque de Troyes. Ses débuts en Touraine le révélèrent comme un homme profond, ambitieux, redoutable, sachant perdre qui le gênait, masquant bien les ressources de ses rancunes. Le secret appui de la Congrégation et la complicité de Sophie Gamard lui permirent d’abuser de la béate bonhomie de l’abbé François Birotteau et de le dépouiller de tout l’héritage de l’abbé Chapeloud, qu’il avait haï vivant, et dont il triomphait encore ainsi, malgré la finesse du prêtre défunt. L’abbé Troubert se rendit même favorables les Listomère, défenseurs de François Birotteau (Le Curé de Tours). À Troyes, monseigneur Troubert fréquentait, vers 1839, les Cinq-Cygne, les Hauteserre, les Cadignan, les Maufrigneuse, Daniel d’Arthez, alors plus ou moins préoccupés de la question électorale champenoise (Le Député d’Arcis).
Troussenard (Docteur), médecin du Havre sous la Restauration, à l’époque où les Mignon de la Bastie habitèrent cette sous-préfecture de la Seine-Inférieure (Modeste Mignon).
Trudon, épicier parisien du quartier de César Birotteau, en 1818, lui fournit, le 17 décembre, pour près de deux cents francs de bougies (César Birotteau).
Tullia, surnom chorégraphique de Bruel (madame du).
Tulloye, nom du propriétaire d’un pré voisin d’Angoulême, où, dans l’automne de 1821, M. de Bargeton blessa grièvement M. de Chandour, pauvre sire fort sot, qu’il avait provoqué en duel. Ce nom de Tulloye donna lieu, dans la circonstance, à un calembour facile (Illusions perdues).
Turquet (Marguerite), née vers 1816, plus connue sous le sobriquet de Malaga, surnommée encore « l’Aspasie du Cirque-Olympique », fut, pour ses débuts, écuyère du fameux hippodrome forain Bouthor, et ne passa que plus tard étoile parisienne du théâtre Franconi, l’été, aux Champs-Élysées, et, l’hiver, boulevard du Crime. Mademoiselle Turquet, demeurait, en 1837, au cinquième, rue des Fossés-du-Temple (voie disparue depuis 1862), quand Thaddée Paz l’installa richement ailleurs ; mais elle se lassa du rôle de maîtresse fictive du Polonais (La Fausse Maîtresse). Cette situation avait néanmoins bien posé Marguerite, qui brilla dès lors parmi les artistes et les courtisanes. Elle eut en maître Cardot, notaire place du Châtelet, un protecteur sérieux, et se fit un amant de cœur d’un tout jeune musicien (La Muse du Département). Fille d’esprit, elle conserva maître Cardot et sut former un salon recherché où maître Desroches, vers 1840, narrait finement un étrange combat entre deux roués : Trailles et Cérizet, l’un débiteur, l’autre créancier ; lutte couronnée par la victoire du second (Un Homme d’Affaires). En 1838, Malaga-Turquet était présente à la fête de Josépha Mirah inaugurant sa fastueuse installation de la rue de la Ville-l’Évêque (La Cousine Bette).
- ↑ C’est aujourd’hui le IVe arrondissement.
- ↑ Des Taillefer y existent encore (détail fourni par un habitant de Beauvais).
- ↑ L’empereur de Russie, Alexandre Ier, séjourna dans cet hôtel, possédé et habité actuellement par le baron Alphonse de Rothschild.
- ↑ L’Opéra-Comique avait alors, pour directeurs, Crosnier et Cerfberr.
- ↑ Établissement aujourd’hui disparu.
- ↑ C’est évidemment, la cité Riverin (74, rue de Bondy), ouverte, en 1829, par le mécanicien Riverin.
- ↑ Mademoiselle de Faucombe put connaître, à Chelles, mesdemoiselles de Beauséant et de Langeais.
- ↑ Ainsi procéda Mérimée, l’auteur du Théâtre de Clara Gazul.
- ↑ Le vaudevilliste Delestre-Poirson fonda, avec A. Cerfberr, le Gymnase-Dramatique, le 20 décembre 1820 ; comme les frères Cerfberr, Delestre-Poirson en conserva l’administration jusqu’en 1844.
- ↑ Cette rue formait alors la partie de la rue Grégoire-de-Tours actuelle allant du boulevard Saint-Germain à la rue des Quatre-Vents.
- ↑ Alors modeste cabaret.
- ↑ Dérogation aux errements habituels des biographes, — la vie de la jeune fille offrant ici plus d’intérêt que celle de la femme mariée.
- ↑ On écrit aussi Casteran.