Comédie humaine - Répertoire/L

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L

La Bastie (M., madame et mademoiselle de). — V. Mignon (M., madame et mademoiselle).

La Bastie la Brière (Ernest de), né d’une bonne famille de Toulouse en 1802 ; portrait de Louis XIII ; de 1824 à 1829, secrétaire particulier du ministre des finances. — Sur les conseils de madame d’Espard, et servant ainsi Éléonore de Chaulieu, il devint secrétaire de Melchior de Canalis et, en même temps, conseiller référendaire à la cour des comptes. — Chevalier de la Légion d’honneur. — En 1829, il conduisit pour Canalis un roman d’amour épistolaire dont l’héroïne et la correspondante fut Marie-Modeste Mignon de la Bastie (du Havre) et joua si bien son rôle qu’une passion réciproque lui permit le mariage. Cette union, qui le fit riche et vicomte de la Bastie la Brière, se célébra dans le courant de février 1830. Canalis et le ministre de 1824 étaient les témoins d’Ernest de la Brière qui mérita pleinement son bonheur (Les Employés. — Modeste Mignon).

La Bastie la Brière (Madame Ernest de), femme du précédent, née Marie-Modeste Mignon vers 1809, fille cadette de Charles Mignon de la Bastie et de Bettina Mignon de la Bastie (née Wallenrod). — Elle aima, en 1829 (du Havre, où elle résidait avec sa famille, et de l’amour littéraire que Bettina Brentano d’Arnim conçut pour Gœthe), Melchior de Canalis ; elle écrivit souvent et secrètement au poète, qui lui répondait par l’entremise d’Ernest de la Brière ; c’est ainsi que naquit, entre la jeune fille et le secrétaire, une inclination réciproque, qui fut suivie d’un mariage. Les témoins de Marie-Modeste Mignon furent le duc d’Hérouville et le docteur Desplein. Devenue une des Parisiennes les plus enviées, madame Ernest de la Bastie la Brière fréquenta, sous Louis-Philippe, mesdames de l’Estorade et Popinot (Modeste Mignon. — Le Député d’Arcis. — La Famille Beauvisage. — La Cousine Bette). (La Bastie est quelque fois écrit La Bâtie.)

La Baudraye[1] (Jean-Athanase-Polydore Milaud de), Berrichon, né en 1780, descendait de simples Milaud anoblis. — M. de la Baudraye eut pour père un financier, bel esprit galant ; pour mère une Castéran-la-Tour. Il était de santé frêle et de constitution pauvre, héritage de la folle vie paternelle. Son père, après sa mort, lui avait laissé une grande quantité de créances sur les beaux noms de l’aristocratie émigrée. D’une avarice très éveillée, Polydore de la Baudraye s’occupa de ses recouvrements, une fois la Restauration venue ; fit de fréquents voyages à Paris ; négocia, hôtel de Saxe, rue Saint-Honoré, avec Clément Chardin des Lupeaulx ; obtint, sous promesse réalisée de les vendre fructueusement, des places ou des titres, et successivement passa référendaire aux sceaux, baron, officier de la Légion d’honneur, maître des requêtes. La recette particulière de Sancerre, qui lui échut aussi, fut achetée par Gravier. M. de la Baudraye ne quitta point Sancerre : il se maria, vers 1823, avec mademoiselle Dinah Piédefer, devint gros propriétaire par suite de l’acquisition du château et du domaine d’Anzy, constitua un majorat dont bénéficia un fils né des amours adultérines de sa femme, sut exploiter celle-ci, lui arracha procuration et signature, s’embarqua pour l’Amérique, revint enrichi de l’important patrimoine de Silas Piédefer (1836-1842). Il possédait alors, à Paris, un superbe hôtel, rue de l’Arcade. Il y reconquit sa femme, qui l’avait abandonné, et l’y installa ; se vit promu comte, commandeur de la Légion d’honneur, pair de France. Frédéric de Nucingen le reçut comme tel et lui servit de parrain, quand la mort de Ferdinand d’Orléans (été 1842) nécessita au Luxembourg la présence de M. de la Baudraye (La Muse du Département).

La Baudraye (Madame Polydore Milaud de), femme du précédent, Berrichonne, née Dinah Piédefer en 1807 ou 1808, fille du calviniste Moïse Piédefer, nièce de Silas Piédefer, devenu riche, dont elle hérita. — Elle fut brillamment élevée, à Bourges, au pensionnat Chamarolles, avec Anna de Fontaine, née Grossetête (1819). Cinq ans plus tard, elle abjura, par ambition, le protestantisme, pour acquérir l’appui du cardinal-archevêque de Bourges, et se maria vers 1823, peu de temps après sa conversion. Durant au moins treize années consécutives, madame de la Baudraye sembla trôner dans la ville de Sancerre et dans les environs (maison de campagne de Saint-Satur, château d’Anzy). Une cour variée l’entourait, composée de l’abbé Duret et de MM. de Clagny, Gravier, Gatien Boirouge. Clagny et Duret connurent seuls, tout d’abord, les essais littéraires de Jan Diaz, pseudonyme de madame de la Baudraye, qui venait d’acheter le mobilier artistique des Rouget (d’Issoudun) et qui appelait et recevait deux « Parisiens de Sancerre », Horace Bianchon et Étienne Lousteau (septembre 1836). Une liaison adultérine s’ensuivit au profit d’Étienne Lousteau, chez lequel madame de la Baudraye vécut à Paris, rue des Martyrs (1837-1839). Elle en eut deux fils reconnus plus tard par M. de la Baudraye. Madame de la Baudraye sut rajeunir le talent fatigué de son amant ; redevint écrivain ; fit un Prince de la Bohème, d’après une anecdote qu’elle tenait de Raoul Nathan, et publia probablement cette nouvelle. La crainte du scandale éternisé, les obsessions conjugales et maternelles, l’indignité de Lousteau ramenèrent Dinah de la Baudraye auprès de son mari, qui habitait un magnifique hôtel, rue de l’Arcade. Ce retour datait de mai 1842 ; il étonna madame d’Espard, femme qui se troublait difficilement. Le Paris du règne de Louis-Philippe cita souvent Dinah de la Baudraye ; s’occupa d’elle plus ou moins fréquemment. Pendant cette même année 1842, elle assista à la première représentation de la Main droite et la Main gauche, drame de Léon Gozlan joué à l’Odéon (La Muse du Département. — Un Prince de la Bohème. — La Cousine Bette).

La Berge (De), confesseur de madame de Mortsauf à Clochegourde : sévère et vertueux. — Il mourut en 1817, regretté pour « sa force apostolique », par sa pénitente, qui lui donna comme successeur le trop doux François Birotteau (Le Lys dans la Vallée).

La Bertellière, père de madame la Gaudinière, grand-père de madame Félix Grandet, fut lieutenant aux gardes françaises et mourut en 1806, laissant une succession importante. — Il « appelait un placement, une prodigalité ». Près de vingt ans plus tard, son portrait ornait encore, à Saumur, la « salle » des Félix Grandet (Eugénie Grandet).

La Billardière (Athanase-Jean-François-Michel, baron Flamet de), fils d’un conseiller au parlement de Bretagne, fut mêlé aux guerres de Vendée, comme chef, sous le nom du Nantais, et, comme négociateur, joua le rôle le plus singulier à Quiberon. — La Restauration récompensa les services de ce personnage de petite noblesse, de très médiocre intelligence et d’un catholicisme plus tiède que son monarchisme. Il devint maire du IIe arrondissement de Paris et chef de division au ministère des finances, grâce à sa parenté avec un député de la droite. Il figura parmi les invités du fameux bal donné par son adjoint, césar Birotteau, qu’il connaissait depuis vingt ans. À sa mort, fin décembre 1824, il avait, bien que vainement, désigné pour son successeur un de ses chefs de bureau, Xavier Rabourdin, réel directeur de la division dont la Billardière était titulaire. Les journaux d’alors publièrent un article nécrologique sur le défunt. La courte notice, due à la collaboration de Chardin des Lupeaulx, J.-J. Bixiou et de F. du Bruel, énumérait les titres et les décorations multiples de Flamet de la Billardière : gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, etc., etc. (Les Chouans. — César Birotteau. — Les Employés).

La Billardière (Benjamin, chevalier de), fils du précédent, né en 1802. — Il fréquentait le jeune vicomte de Portenduère, en 1824, époque où, riche surnuméraire, il faisait partie du bureau d’Isidore Baudoyer, dépendant de la division Flamet de la Billardière. Son impertinence et sa fatuité ne le firent pas regretter, quand il quitta les finances pour les sceaux, vers la fin de la même année 1824, date de la mort, attendue et peu déplorée, du baron Flamet de la Billardière (Les Employés).

La Blottière (Mademoiselle Merlin de), sous la Restauration, sorte de douairière et de chanoinesse à Tours ; avec mesdames Pauline Salomon de Villenoix et de Listomère, défendait, recevait et accueillait François Birotteau (Le Curé de Tours).

Labranchoir (Comte de), propriétaire dans le Dauphiné, sous la Restauration, et, comme tel, victime des déprédations du braconnier Butifer (Le Médecin de Campagne).

La Brière (Ernest de). — V. La Bastie la Brière (Ernest de).

La Brière (Madame Ernest de). — V. La Bastie la Brière (madame Ernest de).

Lacépède (Comte de), naturaliste célèbre, né à Agen, en 1756, mort à Paris, en 1825. — Grand chancelier de la Légion d’honneur pendant quelques années, au commencement du XIXe siècle. — L’illustre savant fut invité au célèbre bal de César Birotteau, le 17 décembre 1818 (César Birotteau).

La Chanterie (Le Chantre de), d’une famille normande tombée, à la fin du XVIIe siècle, dans l’obscurité, quoique datant de la croisade de Philippe-Auguste, possédait un petit fief entre Caen et Saint-Lô. M. le Chantre de la Chanterie avait amassé environ trois cent mille écus dans les fournitures des armées du roi, pendant la guerre de Hanovre. Il mourut sous la Révolution, mais avant la Terreur (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

La Chanterie (Baron Henri Le Chantre de), né en 1763, fils du précédent, beau, adroit, séduisant. — Maître des requêtes au grand conseil en 1788, il épousa, dans la même année, mademoiselle Barbe-Philiberte de Champignelles. Ruiné sous la Restauration pour avoir perdu sa charge et dévoré la fortune paternelle, Henri Le Chantre de la Chanterie devint l’un des plus féroces présidents du tribunal révolutionnaire et fut la terreur de la Normandie. Emprisonné après le 9 thermidor, il dut sa délivrance à sa femme, par suite d’échange de leurs vêtements, et ne la revit plus que trois fois durant huit ans, la dernière en 1802 : le baron, devenu bigame, revint, chez elle, mourir d’une maladie honteuse, laissant, par conséquent, une seconde veuve pareillement ruinée ; double fait révélé seulement vers 1804 (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

La Chanterie (Baronne Henri Le Chantre de la), femme du précédent, née Barbe-Philiberte de Champignelles en 1772, issue d’une des premières familles de la basse Normandie. — Mariée en 1788, elle recueillit, quatorze ans plus tard, mourant, bigame, poursuivi par la justice, l’homme dont elle portait le nom et dont elle eut une fille, Henriette, exécutée vers 1809, pour avoir été mêlée aux entreprises des chauffeurs dans l’Orne. Injustement compromise elle-même et emprisonnée à l’affreux Bicêtre de Rouen, la baronne parvint à moraliser les femmes de mauvaise vie au milieu desquelles elle se trouva jetée. La chute de l’Empire la délivra. Vingt ans après, co-propriétaire d’une maison de Paris, derrière Notre-Dame, rue Chanoinesse, madame de la Chanterie acceptait et formait Godefroid. Elle exerçait alors un généreux ministère privé, avec la collaboration de Manon Godard et de MM. de Vèze, de Montauran, Mongenod, Alain. Madame de la Chanterie sauvait les Bourlac, les Mergi, famille de magistrats devenus misérables qui l’avaient persécutée en 1809. Ses œuvres pieuses prirent de l’extension. La baronne dirigeait, en 1843, une association de charité qui devait consacrer civilement et religieusement les unions libres. Elle détachait alors une des sociétaires, Adeline Hulot d’Ervy, et l’envoyait, passage du Soleil (alors quartier de la Petite-Pologne), pour essayer de marier Vyder (Hector Hulot d’Ervy) avec Atala Judici (L’Envers de l’Histoire contemporaine. — La Cousine Bette). — La Révolution ayant supprimé les titres, madame de la Chanterie s’appela momentanément madame — ou citoyenne — Lechantre.

Lachapelle dressa, en 1819, à Paris, chez madame Vauquer, le procès-verbal de l’arrestation de Jacques Collin (Le Père Goriot).

Lacroix, restaurateur en 1822, place du Marché, à Issoudun, chez qui les officiers bonapartistes fêtaient le couronnement de l’empereur. — Le 2 décembre de cette même année, le duel de Philippe Bridau et de Maxence suivit le repas (La Rabouilleuse).

Laferté (Nicolas). — V. Cochegrue (Jean).

Lafin de Dieu, d’après Albert Savarus, et l’Ambitieux par Amour, eut, entre 1821 et 1824, Claire de Beauséant, pour locataire de sa villa du lac de Genève (Albert Savarus).

La Garde (Madame de). — V. Aquilina.

La Gaudinière (Madame), née La Bertellière ; mère de Madame Félix Grandet ; très avare ; mourut en 1806, laissant aux Félix Grandet une succession « dont l’importance ne fut connue de personne » (Eugénie Grandet).

Laginski (Comte Adam Mitgislas), riche proscrit, appartenait à l’une des plus vieilles et des plus illustres familles de la Pologne, et comptait des alliés parmi les Sapiéha, les Radziwill, les Mniszech, les Rezwuski, Czartoriski, Lecszinski, Lubomirski. — Il avait des parents dans les maisons princières de l’Allemagne, et sa mère naquit Radziwill. Jeune, laid avec une certaine distinction, possesseur de quatre-vingt mille francs de rente, Laginski brilla dans Paris, durant le règne de Louis-Philippe. Chaussée-d’Antin (rue du Mont-Blanc), après la révolution de Juillet, novice encore, il fut d’un raout chez Félicité des Touches et put y écouter les délicieuses causeries de Henri de Marsay et d’Émile Blondet. Par inclination, le comte Adam Laginski épousa, pendant l’automne de 1835, mademoiselle Clémentine du Rouvre, nièce des Ronquerolles. L’amitié de Paz, qu’il prit pour intendant, le sauva d’une ruine où l’entraînaient son insouciance de créole, sa frivolité et ses dissipations. Il vécut parfaitement heureux avec sa femme, ignora les tempêtes domestiques qu’on lui cachait, fut guéri d’un mal, jugé mortel, par le docteur Horace Bianchon et grâce au dévouement de Paz et de madame Laginska. Le comte Adam Laginski résidait rue de la Pépinière, devenue en partie rue de la Boëtie. Il occupait un des plus charmants et des plus artistiques hôtels de l’époque dite de Louis-Philippe. Il vint en 1838, rue de la Ville-l’Évêque, fêter l’inauguration des appartements de Josépha Mirah. En cette même année, il assistait au mariage de Wenceslas Steinbock (Autre Étude de femme. — La Fausse Maîtresse. — La Cousine Bette).

Laginska (Comtesse Adam), née Clémentine du Rouvre (vers 1816), femme du précédent, nièce, par sa mère, du marquis de Ronquerolles et de madame de Sérizy. — Elle fit partie du groupe charmant de jeunes femmes où brillaient mesdames de l’Estorade, de Portenduère, Marie de Vandenesse, du Guénic et de Maufrigneuse. Le capitaine Paz aima la comtesse, sans jamais se déclarer ; elle surprit pourtant le secret de son intendant et finit par ressentir comme de l’amour pour lui. La vertu héroïque de Paz la préserva, non seulement en cette circonstance, mais dans une autre plus dangereuse : au mois de janvier 1842, il l’enleva à M. de la Palférine, qu’elle avait consenti à rencontrer au bal de l’Opéra et qui allait l’entraîner dans un cabinet particulier de restaurant (La Fausse Maîtresse).

Lagounia (Perez de), marchand drapier à Tarragone (Catalogne) au temps de Napoléon ; l’obligé de la Marana. — Il éleva comme sa propre fille, et fort pieusement, Juana, l’enfant de la célèbre courtisane italienne, jusqu’au jour de la visite maternelle, lors de l’occupation par les Français en 1808 (Les Marana).

Lagounia (Doña de), femme du précédent, veilla, comme lui, sur Juana Marana, jusqu’à l’arrivée de la mère dans Tarragone, saccagée par les Français (Les Marana).

La Grave (Mesdemoiselles) tenaient, à Paris, en 1824, dans la rue Notre-Dame-des-Champs, un pensionnat où M. et madame Phellion donnaient des leçons (Les Employés).

Laguerre (Mademoiselle), du prénom probable de Sophie ; née en 1740, morte en 1815, l’une des « impures » les plus célèbres du XVIIIe siècle ; cantatrice à l’Opéra, fervente picciniste. — Épouvantée, en 1790, par la marche des affaires publiques, elle vint s’établir aux Aigues (Bourgogne), que lui acquit Bouret, le précédent possesseur. Avant Bouret, elle eut pour entreteneur le grand-père de La Palférine, qu’elle acheva de ruiner. L’insouciance de la chanteuse, entourée de fripons émérites, comme Gaubertin, Fourchon, Tonsard, madame Soudry, prépara bien des difficultés au propriétaire qui lui succéda, Montcornet. Ignorées de leur parente, onze familles de pauvres cultivateurs des environs d’Amiens se partagèrent l’héritage de Sophie Laguerre (Les Paysans. — Un Prince de la Bohème). — M. H. Gourdon de Genouillac donna, de l’artiste, une biographie dont les détails démentent ceux que nous publions ci-dessus. Entre autres observations, le prénom de mademoiselle Laguerre aurait été Joséphine et non Sophie.

La Haye (Mademoiselle de). — V. Petit-Claud (madame).

Lamard, un rival probable de Félix Gaudissart. — En mai 1831, dans un café de Blois, il vantait fort l’illustre commis voyageur, qui le traitait néanmoins de « petit criquet » (L’Illustre Gaudissart).

Lambert (Louis), né en 1797 à Montoire (Loir-et-Cher). — Fils unique de tanneurs modestes, qui ne contrarièrent point ses dispositions, manifestées prématurément, pour l’étude, il fut envoyé, en 1807 chez Lefebvre, son oncle maternel, curé de Mer, petite ville sur la Loire, près de Blois. Par la protection charitable de madame de Staël, il passa ensuite, au collège de Vendôme, les années 1811, 1812, 1813 et 1814. Lambert coudoya Barchou de Penhoën et Jules Dufaure, parut un mauvais écolier, se révéla prodige, endura les persécutions du père Haugoult, dont les mains brutales confisquèrent et détruisirent un Traité de la Volonté composé pendant les heures de classes. Le mathématicien se doublait déjà du philosophe. Ses camarades l’avaient surnommé Pythagore. Sa logique achevée, Louis Lambert, orphelin de père, habita deux ans Blois, auprès de Lefebvre ; puis, désireux de voir madame de Staël, il gagna pédestrement Paris, arriva le 14 juillet 1817, ne put saluer, vivante, son illustre bienfaitrice et repartit vers 1820. Pendant ces trois années, Lambert vécut de la vie du travailleur, fréquenta beaucoup Meyraux, devint le membre chéri et admiré du cénacle de la rue des Quatre-Vents que présidait Arthez. Il reprit encore le chemin de Blois, courut la Touraine, connut Pauline Salomon de Villenoix et l’aima d’une passion payée de réciprocité. Quelques troubles cérébraux précédèrent une promesse de mariage et, la date fixée, rapprochée, allèrent s’aggravant, quoique traversés d’éclaircies. Durant l’une de ces bonnes périodes, au Croisic, en 1822, Lambert rencontra les Cambremer et, sur le conseil de Pauline de Villenoix, il retraça leur histoire. Le mal revint, entrecoupé de sublimes échappées de pensées que recueillait mademoiselle Salomon. Louis avait comme des accès de démence : il se crut impuissant et voulut, un jour, pratiquer sur sa personne la célèbre opération d’Origène. — Lambert mourut le 25 septembre 1824 : il devait épouser Pauline, le lendemain (Louis Lambert. — Illusions perdues. — Un Drame au bord de la Mer).

Lambert (Madame), tante à succession de madame Mollot, habitait, vers 1839, la ville de Troyes, en Champagne (Le Député d’Arcis).

Lambert (Madame) habitait Paris en 1840. — Elle avait alors un âge canonique, représentait « une béate » et remplissait les fonctions de femme de charge chez M. Picot, professeur de mathématiques, rue du Val-de-Grâce, no 9. Elle réalisait d’énormes profits, au service de ce vieux savant. Madame Lambert exploitait hypocritement un dévouement apparent. Elle s’adressa donc à Théodose de la Peyrade, le pria de lui rédiger un mémoire pour l’Académie : la servante rêvait les récompenses fondées par Montyon. En même temps, elle confia à La Peyrade vingt-cinq mille francs, économies de ses vols domestiques. Dans cette circonstance, madame Lambert paraît avoir été l’instrument secret du fameux policier Corentin (Les Petits Bourgeois).

Lambrequin (Marie), chouan que, dans la Bretagne, les Bleus fusillèrent en 1799 (Les Chouans).

Lamporani, un des noms d’emprunt du prince Gandolphini exilé (Albert Savarus).

Langeais (Duc de), émigré sous la Restauration, se concertait, à l’époque de la Terreur et par correspondance, avec l’abbé de Marelles et le marquis de Beauséant, pour faire sortir de Paris, où elles se réfugiaient, deux religieuses dont une, sœur Agathe, était une Langeais (Un Épisode sous la Terreur). Langeais épousait, en 1812, mademoiselle Antoinette de Navarreins, âgé de dix-huit ans. Il sut laisser libre sa femme et, n’abandonnant aucun de ses goûts, ne se privant d’aucun de ses plaisirs, vécut même, séparé d’elle. En 1818, Langeais commandait une division militaire et avait une charge à la cour. Il mourut en 1823 (Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).

Langeais (Duchesse Antoinette de)[2], femme du précédent, fille du duc de Navarreins ; née en 1794 ; élevée par la princesse de Blamont-Chauvry, sa tante ; petite-nièce du vidame de Pamiers ; nièce du duc de Grandlieu par son mariage. — Adorablement belle et spirituelle, madame de Langeais régnait sur Paris, au commencement de la Restauration. Sa « meilleure amie » était, en 1819, la vicomtesse Claire de Beauséant, qu’elle s’amusa pourtant à frapper cruellement en venant chez elle, un matin, tout exprès, pour lui annoncer le mariage du marquis d’Ajuda-Pinto ; perfidie dont elle se repentit et s’excusa d’ailleurs, plus tard, auprès de l’abandonnée. La duchesse de Langeais se plut ensuite à séduire le marquis de Montriveau, joua pour lui le rôle de Célimène et le fit beaucoup souffrir. Il s’en vengea. Dédaignée, à son tour, ou se croyant dédaignée, elle disparut subitement de Paris, après avoir scandalisé tout le faubourg Saint-Germain par une station prolongée dans sa voiture devant l’hôtel de Montriveau. Des carmélites déchaussées, espagnoles, la reçurent dans leur île de la Méditerranée ; elle devint sœur Thérèse. Après de longues recherches, Montriveau la découvrit, eut avec elle une conversation derrière une grille, en présence de la mère supérieure, et, enfin, parvint à l’enlever — mais morte. Dans cette audacieuse entreprise, le marquis avait été aidé par onze des Treize parmi lesquels Ronquerolles et Marsay. La duchesse, ayant perdu son mari depuis un an, était libre, lorsqu’elle mourut en 1824 (Le Père Goriot. — Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).

Langeais (Marquis de) père d’une fille, laide, sans dot, âgée de trente ans en 1828 et que Rastignac, alors, engageait, railleusement, Philippe Bridau à épouser (La Rabouilleuse).

Langeais (Mademoiselle de). — V. Agathe (sœur).

Langlumé, meunier, petit homme réjoui, louvoyant, adjoint au maire de Blangy (Bourgogne), vers 1823, pendant les luttes politiques, terriennes et financières, dont la contrée devint le théâtre, avec Rigou et Montcornet pour acteurs. — Il obligea et secourut l’aïeul paternel de Geneviève Niseron (Les Paysans).

Languet, curé, bâtit Saint-Sulpice et fut connu par Toupillier, qui mendiait, vers 1840, aux portes de cette église de Paris, une des paroisses du VIe arrondissement depuis l’année 1860 (Les Petits Bourgeois).

Lansac (Duchesse de), de la branche cadette de la maison de Navarreins, tante du comte et de la comtesse de Soulanges. — Elle représentait, à Paris, en 1809, l’aristocratie féminine qui brilla sous Louis XV. La duchesse de Lansac, au mois de novembre de cette même année, consentait, un soir, à rencontrer, chez les Malin de Gondreville, Isemberg, Montcornet, Martial de la Roche-Hugon, pour accomplir la besogne de réconcilier ses neveu et nièce, ménage brouillé (La Paix du Ménage).

Lantimêche, né vers 1770. — En 1840, à Paris, compagnon serrurier, inventeur sans ressources, il allait, comme tel, chez l’usurier Cérizet, dans la rue des Poules, afin d’obtenir cent francs d’emprunt (Les Petits Bourgeois).

Lanty (Comte de), propriétaire, près de l’Élysée-Bourbon, d’un splendide hôtel, acquis du maréchal de Carigliano, y donnait, sous la Restauration, des fêtes magnifiques, auxquelles assistait le grand monde parisien, ignorant, d’ailleurs, les antécédents du comte. Lanty, personnage mystérieux, passait pour un habile chimiste. Il avait épousé la riche nièce du singulier castrat Zambinella, dont il eut deux enfants, Marianina et Filippo (Sarrasine. — Le Député d’Arcis). Petit, sombre et grêlé, cet aventurier s’appelait réellement Duvignon. Il avait été, sous la Révolution, l’amant de Jacqueline Collin. En 1800, condamné à mort pour crime de fausse monnaie, il parvint à s’échapper par un suicide simulé ; ensuite, il voyagea, en Amérique, avec Catherine-Antoinette Goussard, qu’il abandonna dans le nouveau monde. Revenu en France depuis longtemps, Duvignon fut reconnu, en 1845, par Jacques Collin ; il résolut alors de disparaître, feignit de mourir d’apoplexie, eut de somptueuses obsèques à Saint-Philippe-du-Roule, sa paroisse, fut enterré au château de Marcoussis, près de Monthéry. Avec le secours de Jacqueline Collin, il sortit de son tombeau, partit avec elle pour l’Italie, se remit à fabriquer en grand de la fausse monnaie, et, six mois après, attaqué, avec ses complices, par les carabiniers italiens, dans un vieux château ruiné, fut tué sur place (La Famille Beauvisage).

Lanty (Comtesse de), femme du précédent, née vers 1795, nièce et comme fille adoptive du très opulent castrat Zambinella, fut la maîtresse de M. de Maucombe, dont elle eut Marianina de Lanty. — La Restauration connut la splendeur de madame de Lanty, qui était et resta longtemps fort belle. La Révolution de 1830 la ramena en Italie. La comtesse fit un séjour dans Rome, avec Lanty, Marianina, Filippo son deuxième enfant, leur oncle Zambinella, qui voulait mourir (et qui mourut) sur le théâtre de ses succès du XVIIIe siècle. Madame de Lanty prit pour amant le comte Maxime de Trailles, mais dissimula cette dernière intrigue et laissa plutôt retomber un soupçon injurieux sur Marianina et Sallenauve (Charles Dorlange) (Sarrasine. — Le Député d’Arcis. — Le Comte de Sallenauve. — La Famille Beauvisage).

Lanty (Marianina de), fille de la précédente et légalement du comte de Lanty, mais, en réalité, de M. de Maucombe ; née en 1809. Portrait frappant et sœur de Renée de l’Estorade, née Maucombe. — Vers 1825, elle cachait et entourait de soins, à Paris, dans le bel hôtel de sa famille, son grand-oncle Zambinella. Durant le séjour de ses parents à Rome, elle prit des leçons de sculpture, de Charles Dorlange, qui devait devenir député d’Arcis, en 1839, sous le nom de comte de Sallenauve. Maxime de Trailles, amant de madame de Lanty, exploita les relations tendres, mais chastes, de l’élève et du professeur. Le désespoir d’amour de mademoiselle de Lanty, grâce au concours de l’abbé Fontanon, la jeta au couvent ; elle y prit le nom de sœur Eudoxie et revit momentanément Sallenauve-Dorlange. Une maison religieuse du faubourg Saint-Honoré renfermait alors mademoiselle de Lanty. — C’était une jeune fille d’une beauté merveilleuse, accomplie de tout point, musicienne absolument supérieure, dont le chant put être comparé à celui des Malibran, des Sontag et des Fodor[3] (Sarrasine. — Le Député d’Arcis. — Le Comte de Sallenauve).

Lanty (Filippo de), frère cadet de la précédente, second enfant du comte et de la comtesse de Lanty, assistait, jeune et beau, sous la Restauration, aux fêtes données chez ses parents. — Par son mariage, qui eut lieu sous Louis-Philippe, il entra dans une famille grand-ducale allemande (Sarrasine. — Le Député d’Arcis).

La Palférine ou La Palferine[4] (Gabriel-Jean-Anne-Victor-Benjamin-Georges-Ferdinand-Charles-Édouard Rusticoli, comte de), né en 1802 ; d’origine italienne ; de maison historique mais appauvrie ; petit-fils (dans la ligne paternelle) d’un des entreteneurs de Joséphine-Sophie Laguerre ; descendait indirectement de la comtesse Albany, d’où le prénom de Charles-Édouard, et avait dans les veines le double sang du condottiere et du gentilhomme. — Sous Louis-Philippe, désœuvré, ruiné, avec sa mine Louis XIII, son esprit endiablé, ses façons de haute allure indépendantes, impertinentes et séduisantes, il fut le type de l’étincelant bohème du boulevard de Gand ; si bien que, sur des notes fournies par Nathan, madame de la Baudraye voulut un jour crayonner et raconter le personnage d’une manière où le déguisement et la transparence devaient se combiner. Les traits abondaient : le singulier serviteur de La Palférine, le petit Savoyard (dit le père Anchise) ; le mépris manifesté incessamment pour l’espèce et le régime bourgeois ; la brosse à dents réclamée à mademoiselle Antonia Chocardelle, maîtresse quittée ; la rencontre de madame du Bruel, poursuivie, prise, négligée, marionnette souple, dont La Palférine brisa le cœur et fit étrangement la fortune. Il habitait alors, faubourg du Roule, une simple mansarde et parfois y recevait Zéphirin Marcas. La misère de ce domicile ne lui interdit jamais les fréquentations brillantes, et Josépha Mirah invita et reçut La Palférine, rue de la Ville-l’Évêque, lors de l’inauguration de son hôtel. Dans des circonstances et des conditions bizarres, le comte Rusticoli devint l’amant de Béatrix de Rochefide, peu d’années après les faits relatés, quand les Débats insérèrent de lui une nouvelle qui eut du retentissement. Nathan prépara les voies. Trailles, maître de Charles-Édouard, poussa les négociations, précipita intrigue et aventure, d’après l’assentiment de l’abbé Brossette et sur la requête de la duchesse de Grandlieu : la liaison de La Palférine avec madame de Rochefide réconciliait le ménage Calyste du Guénic. De son côté, le comte Rusticoli abandonna Béatrix et la renvoya chez son mari Arthur de Rochefide. Pendant l’hiver de 1842, La Palférine s’éprit de madame de Laginska, eut avec elle des rendez-vous, mais échoua devant la soudaine intervention de Thaddée Paz (Un Prince de la Bohème. — Un Homme d’Affaires. — La Cousine Bette. — Béatrix. — La Fausse Maîtresse).

La Peyrade (Charles-Marie-Théodose de), né aux environs d’Avignon, en 1813 ; l’un des onze enfants du plus jeune frère du policier Peyrade, chétivement établi sur un petit domaine appelé Canquoëlle. — Dangereux Méridional, blond et réfléchi, doué d’ambition, d’entregent et d’astuce, il quittait, vers 1829, le département de Vaucluse pour gagner pédestrement Paris et y chercher Peyrade, qu’il supposait riche, mais dont il ignorait la profession. Théodose débarqua ainsi par la barrière d’Enfer[5], au moment où Jacques Collin tuait l’ami de Corentin. À cette date, il pénétra dans une maison publique, où il eut, à son insu, pour maîtresse de passage, Lydie Peyrade, sa propre cousine germaine. Théodose vécut alors, pendant trois ans, de cent louis que fort secrètement lui passa Corentin. Le chef de la police du royaume y joignait, mystérieusement encore, une exhortation : celle de prendre la carrière judiciaire ; mais, d’abord, le journalisme tenta M. de la Peyrade, qui fit de la politique et fut un des rédacteurs d’une feuille ayant Cérizet comme gérant. La disparition de cette gazette laissa de nouveau Théodose très misérable. Néanmoins il put commencer et poursuivre son droit, Corentin, toujours caché, payant les frais d’études. M. de la Peyrade, une fois licencié, devint avocat, et, professant un socialisme catholique, devant la justice de paix du XIe ou XIIe arrondissement, plaida volontiers la cause des pauvres. Il occupait, rue Saint-Dominique-d’Enfer, le troisième étage de la maison des Thuillier. Entre les mains de Dutocq et de Cérizet, créanciers difficultueux dont il subissait la pression, Théodose conçut désormais le plan, et voulut épouser la fille adultérine de M. Thuillier, mademoiselle Céleste Colleville, mais il eut à lutter contre l’amour de Félix Phellion et, malgré le triple soutien péniblement acquis de madame Colleville et de M. et mademoiselle Thuillier, il échoua devant les manœuvres de Corentin. Son mariage avec Lydie Peyrade répara ses anciens torts involontaires. Successeur de Corentin, il obtint en plus la direction de la police du royaume (1840) (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Les Petits Bourgeois).

La Peyrade (Madame de), cousine germaine et femme du précédent, née Lydie Peyrade vers 1810, fille naturelle du policier Peyrade et de mademoiselle Beaumesnil, passa sa première jeunesse successivement en Hollande et à Paris, dans la rue des Moineaux, d’où l’arracha la vengeance de Jacques Collin, sur la fin de la Restauration. — Légèrement éprise alors de Lucien de Rubempré, elle fut jetée dans une maison publique, tandis que Peyrade se mourait. Elle en sortit folle. Son cousin germain, Théodose de la Peyrade l’y avait possédée fortuitement et sans la connaître. Corentin se fit le père d’adoption de la démente, qui était musicienne et chanteuse des plus remarquables. Rue Honoré-Chevalier (1840), il prépara le mariage et la guérison de sa pupille (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Les Petits Bourgeois).

La Pouraille, surnom habituel de Dannepont.

Larabit (Docteur) fut, en 1843, l’un des trois médecins consultants appelés auprès d’Adeline Hulot (La Cousine Bette).

Laravine, cité, en 1829, par le prince de Cadignan, grand veneur, pour ce propos : « Tout ce qui ne sent pas le chenil infecte » (Modeste Mignon).

Laravinière, aubergiste ou cabaretier dans l’Ouest de la France, logeait les « brigands » armés pour la cause royaliste sous le premier Empire. — Il fut condamné à cinq ans de reclusion vers 1809, et sans doute par Bourlac ou Mergi (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Larchevêque, pseudonyme de Jacques Bricheteau en 1840 (La Famille Beauvisage).

Lardot (Madame), née en 1771, habitait Alençon[6], en 1816, y exerçait le métier de blanchisseuse, y logeait Grévin, son parent, et le chevalier de Valois. — Elle comptait, au nombre de ses ouvrières, Césarine et Suzanne, qui devint madame Théodore Gaillard (La Vieille Fille).

Laroche, né, en 1763, à Blangy (Bourgogne), était, en 1823, un vieil ouvrier vigneron et poursuivait d’une haine sourde et froide les riches, particulièrement les Montcornet, châtelains des Aigues (Les Paysans).

La Roche (Sébastien de), né au commencement du XIXe siècle ; probablement fils d’un modeste employé retraité du Trésor. — À Paris, en décembre 1824, pauvre, capable et zélé, il se trouvait surnuméraire au ministère des finances, dans le bureau de Xavier Rabourdin. Il habitait avec sa mère (veuve alors), en plein Marais, la rue du Roi-Doré. M. et madame Rabourdin l’accueillaient et le protégeaient. M. de la Roche leur témoigna sa vive reconnaissance par la copie soignée d’un mystérieux et précieux travail administratif, que Dutocq surprit malheureusement et dont la révélation entraîna la double démission du chef et du subalterne (Les Employés).

La Roche-Guyon (De), l’aîné d’une des plus anciennes familles du département de l’Orne, jadis alliée aux Esgrignon et qui les fréquentait. — Par maître Chesnel, il fit demander, en 1805, sans l’obtenir, la main d’Armande d’Esgrignon (Le Cabinet des Antiques).

La Roche-Hugon (Martial de), Méridional délié, remuant et audacieux, fit brillamment une longue carrière administrative et politique. — Dès 1809, le conseil d’État le comptait parmi ses maîtres des requêtes. Napoléon Bonaparte protégeait le jeune Provençal. Aussi, dans le mois de novembre de la même année, Martial était-il invité à la fête donnée chez Malin de Gondreville, où l’empereur fut vainement attendu, où parut Montcornet, et où la duchesse de Lansac réconcilia ses neveu et nièce, M. et madame de Soulanges. M. de la Roche-Hugon avait alors pour maîtresse madame de Vaudremont, également présente à ce bal. Depuis cinq ans, il s’était lié, avec Montcornet, d’une amitié qui dura. En 1815, l’acquisition des Aigues par Montcornet devint l’œuvre de Martial, passé préfet de l’Empire et resté en fonctions sous les Bourbons. Ainsi, de 1821 à 1823, M. de la Roche-Hugon régna sur le département bourguignon, dont relevaient les Aigues et la sous-préfecture de M. des Lupeaulx, la Ville-aux-Fayes. Une destitution (le comte de Casteran le remplaça) jeta Martial dans l’opposition libérale, mais ce fut momentanément, car il accepta promptement une ambassade. Le régime de Louis-Philippe accueillit M. de la Roche-Hugon ; en fit un ministre, un ambassadeur, un conseiller d’État. Eugène de Rastignac, qui l’avait distingué, lui accorda la main d’une de ses sœurs. Des enfants naquirent de cette union. Martial conserva son influence et fréquenta des favoris du jour, M. et madame de l’Estorade. Ses relations avec le chef de la police du royaume, Corentin, attestaient encore son crédit en 1840. Député l’année suivante, le beau-frère de Rastignac prit probablement la direction qu’Hector Hulot laissait vacante au ministère de la guerre (La Paix du Ménage. — Les Paysans. — Une Fille d’Ève — Le Député d’Arcis. — Les Petits Bourgeois. — La Cousine Bette).

La Roche-Hugon (Madame Martial de). — V. Rastignac (Mesdemoiselles de).

La Rodière (Stéphanie de). — V. Nueil (madame Gaston de).

Larose, caporal à la 72e demi-brigade ; tué dans un engagement avec les Chouans, en septembre 1799 (Les Chouans).

La Roulie (Jacquin), chef des piqueurs du prince de Cadignan, fit partie, avec son maître, vers 1829, de la brillante chasse donnée dans la Normandie, à laquelle assistèrent ou prirent part les Mignon de la Bastie, les Maufrigneuse, les Hérouville, M. de Canalis, Éléonore de Chaulieu, Ernest de la Brière. Jacquin la Roulie, vieux alors, incarnait l’école française et protestait contre John Barry, qui, présent aussi, tenait pour les principes anglais (Modeste Mignon).

Larsonnière (M. et madame de) formaient, sous la Restauration, l’aristocratie de la petite ville de Saumur, dont Félix Grandet avait été le maire dans les années antérieures au premier Empire (Eugénie Grandet).

La Thaumassière (De), petit-fils de l’historien du Berry, jeune propriétaire, le dandy de Sancerre. — Admis dans le salon de madame de la Baudraye, il eut le malheur de bâiller pendant une explication que celle-ci lui donnait, pour la quatrième fois, de la philosophie de Kant et fut, dès lors, regardé comme un homme complètement dépourvu d’intelligence et d’âme (La Muse du Département).

Latournelle (Simon-Babylas), né en 1777, fut notaire au Havre, où il avait acheté la plus belle étude, avec cent mille francs prêtés en 1817 par Charles Mignon de la Bastie. — Il épousa mademoiselle Agnès Labrosse, en eut un fils, Exupère, et resta l’ami dévoué de ses bienfaiteurs, les Mignon de la Bastie (Modeste Mignon).

Latournelle (Madame), femme du précédent, née Agnès Labrosse, fille du greffier du tribunal de première instance du Havre. — De taille élevée, de tournure et d’extérieur ingrats, bourgeoise très arriérée, bonne personne en même temps, elle eut, de son mariage, sur le tard, un fils du prénom d’Exupère et recueillit Jean Butscha. Madame Latournelle fréquenta beaucoup aussi les Mignon de la Bastie et sut, en toute circonstance, leur témoigner son affection (Modeste Mignon).

Latournelle (Exupère), fils des précédents, les accompagnait fréquemment chez les Mignon de la Bastie, sur la fin de la Restauration. C’était alors un grand jeune homme insignifiant (Modeste Mignon).

Laudigeois, marié, père de famille, vrai petit bourgeois, occupait, sous la Restauration, à la mairie du XIe ou du XIIe arrondissement de Paris, un emploi qui lui fut pris injustement par Colleville, en 1840. — Dès 1824, intime, voisin et sosie moral des Phellion, il était de leur modeste jeu du jeudi soir. Laudigeois, amené par les Phellion, finit par fréquenter les Thuillier, dans le milieu du règne de Louis-Philippe. Son état civil manquait de correction : le nom de Leudigeois figurait sur quelques-uns de ses papiers (Les Employés. — Les Petits Bourgeois).

Laure, prénom d’une douce et charmante jeune fille de condition pauvre qui suivait, à Paris, en 1815, le cours de peinture de Servin et défendait Ginevra di Piombo, son affectueuse camarade et son aînée (La Vendetta).

Laurent, Savoyard, neveu d’Antoine ; mari d’une habile blanchisseuse de dentelles, repriseuse de cachemires, etc. — Dès 1824, il vivait à Paris, avec eux et Gabriel, leur parent. Il recevait, le soir, les contremarques dans un théâtre subventionné ; le jour, il remplissait les fonctions d’huissier au ministère des finances. Laurent, comme tel, apprit, le premier, le succès mondain et officiel remporté par Célestine Rabourdin, quand elle visa, pour Xavier, la succession de Flamet de la Billardière (Les Employés).

Laurent, du 5e  chasseurs, pendant la campagne de Russie, en 1812, soldat-ordonnance du major Philippe de Sucy, mourut avant de passer la Bérésina (Adieu).

Laurent, à Paris, en 1815, domestique de M. Henri de Marsay ; l’égal des Frontin de l’ancien régime ; sut obtenir, pour son maître, par Moinot, facteur, l’adresse de Paquita Valdès et quelques renseignements sur elle (Histoire des Treize : la Fille aux Yeux d’Or).

Laurent, à Ville-d’Avray, en 1845, jardinier dans la maison de Charles de Sallenauve, habitée alors, avec Jacques Bricheteau, par son propriétaire débarqué d’Amérique (La Famille Beauvisage).

Lavienne, domestique de Jean-Jules Popinot, à Paris, rue du Fouarre[7], en 1828 ; « fait pour le maître », dont il aidait la charité active par des dégagements et des renouvellements de reconnaissances du mont-de-piété, ou qu’il suppléait pendant le séjour du magistrat au palais de justice (L’Interdiction).

Lavrille, illustre naturaliste, attaché au jardin des Plantes et demeurant rue de Buffon, à Paris, en 1831. — Consulté sur l’étrange « peau de chagrin » dont Raphaël de Valentin désirait passionnément l’extension, Lavrille ne sut que disserter à ce sujet et renvoya le jeune homme au professeur de mécanique Planchette. Lavrille, « ce grand pontife de la zoologie », réduisait la Science à une nomenclature : il était alors occupé d’une monographie du genre canard (La Peau de Chagrin).

Lebas (Joseph), né vers 1779, orphelin sans fortune recueilli à Paris et employé, d’abord, par les Guillaume, drapiers, dans la rue Saint-Denis, au Chat qui pelote. — Sous le premier Empire, il épousa Augustine, l’aînée de leurs deux filles, bien qu’épris de la cadette, mademoiselle Virginie, et devint en même temps leur successeur (La Maison du Chat qui pelote). Pendant les premières années de la Restauration, il présida le tribunal de commerce. Joseph Lebas, qui fréquentait alors M. et madame Birotteau, fut, avec sa femme, de leur bal et, comme Jules Desmarets, prépara la réhabilitation de César (César Birotteau). Durant le règne de Louis-Philippe, il eut pour intime Célestin Crevel, se retira des affaires et habita Corbeil (La Cousine Bette).

Lebas (Madame Joseph), femme du précédent, née Virginie Guillaume vers 1784 et l’aînée des deux filles de Guillaume, du Chat qui pelote ; le portrait physique et moral de sa mère. — Sous le premier Empire, elle fit, dans l’église paroissiale de Saint-Leu, à Paris, un mariage où l’inclination était de son côté seulement et qui fut célébré le jour même du mariage de sa sœur cadette, Augustine de Sommervieux. Elle comprit médiocrement les infortunes de celle-ci, fréquenta successivement les Birotteau, les Crevel, et, retirée du commerce, finit par habiter Corbeil vers le milieu du règne de Louis-Philippe (La Maison du Chat qui pelote. — César Birotteau. — La Cousine Bette).

Lebas, probablement fils des précédents. — Vers 1836, premier substitut du procureur du roi à Sancerre ; deux ans plus tard, conseiller à la cour de Paris ; il épousait Hortense Hulot, sans Crevel, qui fit manquer le mariage (1838) (La Muse du Département. — La Cousine Bette).

Leblanc, vers 1840, huissier du ministre des travaux publics, Eugène de Rastignac (Le Comte de Sallenauve. — La Famille Beauvisage).

Lebœuf, longtemps attaché au parquet de Mantes, en présida le tribunal, sur la fin du règne de Louis-Philippe. — Il y avait connu les Camusot de Marville et un peu moins maître Fraisier, qui eut à se réclamer de lui vers 1845 (Le Cousin Pons).

Lebrun, sous-lieutenant, puis capitaine dans la 72e demi-brigade, commandée par Hulot, pendant la guerre contre les Chouans, en 1799 (Les Chouans).

Lebrun, chef de division au ministère de la guerre, en 1838, comptait Marneffe parmi ses employés (La Cousine Bette).

Lebrun, l’obligé, l’ami et le disciple du docteur Bouvard. — Médecin de la Conciergerie, en mai 1830, il fut appelé pour constater le décès de Lucien de Rubempré (La Dernière Incarnation de Vautrin). Vers 1845, Lebrun était chef du service médical du théâtre des Boulevards parisiens, dirigé par Félix Gaudissart (Le Cousin Pons).

Lecamus, baron de Tresnes, qui fut conseiller à la cour royale de Paris, vivait, en 1816, rue Chanoinesse, auprès de madame de la Chanterie. — On l’y connut, sous le nom de Joseph, comme Frère de la Consolation, ainsi que Montauran, Alain, l’abbé de Vèze, Godefroid (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Lechesneau, nommé, par le crédit de Cambacérès et de Bonaparte, procureur général en Italie, fut obligé, malgré ses réelles capacités, de quitter son poste, à la suite de scandales galants. Entre la fin de la République et le commencement de l’Empire, il devint le directeur du jury d’accusation de Troyes. Lechesneau, tout acquis au sénateur Malin, eut, vers 1806, à s’occuper de l’affaire Hauteserre-Simeuse-Michu (Une Ténébreuse Affaire).

Leclercq, Bourguignon, commissionnaire des marchands de vin du département dont dépendait la Ville-aux-Fayes, une des sous-préfectures de cette même province, obligea Gaubertin, madame Soudry, peut-être aussi Rigou, et fut également leur obligé. — Une commandite lui permit de fonder la « maison Leclercq et Compagnie », quai de Béthune, en l’île Saint-Louis, à Paris, antagoniste de la fameuse « maison Grandet ». Leclercq épousait, en 1815, mademoiselle Jenny Gaubertin. Banquier de l’entrepôt des vins, régent de la Banque, il représenta, pendant la Restauration, comme député du centre gauche, l’arrondissement de la Ville-aux-Fayes et, non loin de la sous-préfecture, acquit, vers 1823, une magnifique terre rapportant trente mille francs de rente (Les Paysans).

Leclercq (Madame), femme du précédent, née Jenny Gaubertin, fille aînée de Gaubertin, régisseur des Aigues, en Bourgogne, reçut deux cent mille francs de dot (Les Paysans).

Leclercq, frère et beau-frère des précédents, fut, pendant la Restauration, receveur particulier à la Ville-aux-Fayes (Bourgogne) et, comme les membres de sa famille, persécuta plus ou moins le comte de Montcornet (Les Paysans).

Lecocq, commerçant dont Guillaume, du Chat qui pelote, sut adroitement deviner la faillite. — Cette faillite fut la bataille de Marengo de Guillaume (La Maison du Chat qui pelote).

Lecœur, sur la fin de la Restauration et dans le commencement du règne de Louis-Philippe, à Nemours, huissier dont Goupil faillit acheter l’étude (Ursule Mirouet).

Lécuyer fut, à Bordeaux, le premier clerc du notaire Solonet et lui succéda en 1827 (Le Contrat de Mariage).

Lefebvre, oncle de Louis Lambert, successivement oratorien, prêtre assermenté, et curé de Mer, petite ville située au-dessus de Blois. — Nature exquise et cœur d’une rare tendresse, il prit soin de l’enfance et de la jeunesse de son remarquable neveu. L’abbé Lefebvre habita ensuite Blois, la Restauration l’ayant révoqué. Vers 1822, sous forme de lettre, il eut la primeur du récit envoyé du Croisic et consacré à Cambremer. L’année suivante, paraissant bien vieux, l’abbé racontait, dans une voiture publique, l’affreux état de souffrance, mêlé parfois d’une infinie grandeur intellectuelle, qui précéda la mort de Louis Lambert (Louis Lambert. — Un Drame au bord de la Mer).

Lefebvre (Robert), peintre français bien connu, du temps du premier Empire. — Il fit, en 1806, le portrait de Michu, pour le compte de Laurence de Cinq-Cygne (Une Ténébreuse Affaire). Dans le nombre assez considérable des toiles de Robert Lefebvre figure un portrait de Hulot d’Ervy sous l’uniforme de commissaire-ordonnateur de la garde impériale. — Cette œuvre date de 1810 (La Cousine Bette).

Léganès (Marquis de), grand d’Espagne, marié, père de deux filles : Clara et Mariquita ; de trois fils : Juanito, Philippe, Manuel. — Il montra du patriotisme dans la guerre soutenue contre les Français pendant l’Empire et mourut alors en de tragiques circonstances, involontairement provoquées par Mariquita : le marquis de Léganès périt de la main de l’aîné de ses enfants condamné à faire l’office de bourreau (El Verdugo).

Léganès (Marquise de), femme du précédent et destinée à périr, avec les siens, de la main de Juanito, l’aîné de ses fils, lui épargna cette horrible rigueur de la guerre, en se donnant la mort (El Verdugo).

Léganès (Clara de), fille des précédents, subit la mort infligée au marquis de Léganès et périt de la main de Juanito (El Verdugo).

Léganès (Mariquita de), sœur de la précédente, sauva d’un péril, en 1808, Victor Marchand, chef de bataillon dans l’infanterie française, qui, désireux de lui témoigner sa reconnaissance, put obtenir la grâce d’un seul des Léganès avec une condition d’une atroce cruauté : celle de devenir bourreau et d’exécuter ainsi le reste de la famille (El Verdugo).

Léganès (Juanito de), frère et fils des précédents, né en 1778. — Petit, assez mal fait, l’air fier, dédaigneux, de manières nobles, doué de la délicatesse de sentiment qui rendit autrefois célèbre la galanterie espagnole. Sur l’insistance même des orgueilleux membres de sa famille, il consentit à exécuter son père, ses deux sœurs et ses deux frères. — Juanito fut seul préservé de la mort, afin de continuer sa race (El Verdugo).

Léganès (Philippe de), frère cadet du précédent, né vers 1788, Espagnol et noble, condamné à mort, fut exécuté par son frère aîné en 1808, pendant la guerre soutenue contre les Français (El Verdugo).

Léganès (Manuel de), né en 1800, dernier des cinq héritiers de la maison Léganès, eut, en 1808, durant la guerre entreprise par les Français en Espagne, le sort de son père le marquis et de ses aînés : le plus jeune rejeton de la noble famille périt de la main de Juanito de Léganès (El Verdugo.)

Léger, gros fermier de Beaumont-sur-Oise, épousa la fille de Reybert, successeur de Moreau dans la régie du domaine de Presles, appartenant au comte de Sérizy, et eut d’elle une fille qui devint, en 1838, madame Joseph Bridau (Un Début dans la Vie).

Legras, caissier de Ferdinand du Tillet en 1818 (César Birotteau).

Legrelu, bel homme, grand et chauve, établi, en 1840, marchand de vins, à Paris, dans la rue des Canettes, au coin de la rue Guisarde ; fournissait alors Toupillier, oncle de madame Cardinal et « pauvre » devant Saint-Sulpice (Les Petits Bourgeois).

Lelewel, révolutionnaire du XIXe siècle, chef du parti républicain polonais, à Paris, en 1835, avait pour ami le docteur Moïse Halpersohn (La Fausse Maîtresse. — L’Envers de L’Histoire contemporaine).

Lemarchand. — V. Tours-Minières (des).

Lemire, professeur de dessin au lycée impérial à Paris en 1812, pressentit la vocation de Joseph Bridau, l’un de ses élèves, et en avisa la mère du futur peintre, qui fut consternée du fait (La Rabouilleuse).

Lempereur, en 1819, rue de la Chaussée-d’Antin, à Paris, commis de Charles Claparon « l’homme de paille » [actu le][sic] de MM. du Tillet, Roguin et Compagnie (César Birotteau).

Lemprun, né en 1745, gendre du maraîcher d’Auteuil, Galard. — Successivement attaché aux maisons Thélusson et Keller (de Paris), il fut peut-être le premier des garçons de la Banque de France, car son entrée data de la fondation de l’établissement. Il y connut mademoiselle Brigitte Thuillier et maria, en 1814, sa fille unique, Céleste, qui épousait le frère de Brigitte, Louis-Jérôme Thuillier. — M. Lemprun mourut l’année suivante (Les Petits Bourgeois).

Lemprun (Madame), femme du précédent, fille de Galard, maraîcher d’Auteuil, mère de madame Céleste Thuillier, son unique enfant. — Elle habita le village d’Auteuil[8] de 1815 à 1829, date de sa mort. Elle y éleva et garda enfant Céleste Phellion, fille de L.-J. Thuillier et de madame F. Colleville. Madame Lemprun laissa une petite fortune qu’avait administrée mademoiselle Brigitte Thuillier, car elle hérita de son père, M. Galard. Cette succession Lemprun se composait de vingt mille francs d’économies et d’une maison vendue vingt-huit mille francs (Les Petits Bourgeois).

Lemulquinier, originaire de la Flandre, devait son nom aux marchands de fil de lin de cette province qu’on appelait mulquiniers. — Il habita Douai, fut le valet de chambre de Balthazar Claës, encouragea et seconda les folles recherches de son maître, malgré une froideur septentrionale et contre le gré de Josette, de Martha et des femmes de la famille Claës. Lemulquinier alla même jusqu’à sacrifier à M. Claës tout ce qu’il possédait (La Recherche de l’Absolu).

Lenoncourt (De), né vers 1708, maréchal de France, marquis d’abord, puis duc, fut l’ami de Victor-Amédée de Verneuil, et recueillit Marie de Verneuil, fille naturelle reconnue de son vieux camarade quand celui-ci mourut. — Passant à tort pour l’amant de cette jeune fille, le septuagénaire M. de Lenoncourt refusa de l’épouser, émigra et, sans elle, gagna Coblentz (Les Chouans).

Lenoncourt (Duc de), père de madame de Mortsauf. — Les commencements de la Restauration furent l’époque brillante de sa carrière. Il obtint la pairie, posséda un hôtel à Paris dans la rue Saint-Dominique-Saint-Germain[9], protégea et plaça Birotteau failli. Lenoncourt jouit de la faveur de Louis XVIII, fut premier gentilhomme de la chambre du roi, et accueillit Victurnien d’Esgrignon, avec lequel il pouvait avoir quelques liens de parenté. Le duc de Lenoncourt était, en 1835, chez la princesse de Cadignan, lorsque Marsay exposait les causes d’ordre politique qui avaient amené l’enlèvement mystérieux de Gondreville. Trois ans plus tard, il mourait assez âgé (Le Lys dans la Vallée. — César Birotteau. — Le Cabinet des Antiques. — Une Ténébreuse Affaire. — Béatrix).

Lenoncourt (Duchesse de), femme du précédent, née en 1758, personne froide, sèche, dissimulée, ambitieuse, fut presque toujours peu tendre avec sa fille devenue madame de Mortsauf (Le Lys dans la Vallée).

Lenoncourt-Givry (Duc de), dernier fils de M. et madame de Chaulieu, suivit d’abord la carrière des armes. — Titres et noms lui échurent en partage, quand il épousa, vers 1827, Madeleine de Mortsauf devenue leur unique héritière (Mémoires de Deux Jeunes Mariées). Le duc de Lenoncourt-Givry brilla quelque peu dans le Paris de Louis-Philippe et fut invité à la fête d’inauguration des appartements de Josépha Mirah, rue de la Ville-l’Évêque (La Cousine Bette). L’année suivante, on s’occupait encore indirectement de lui, pendant que Sallenauve se battait pour Marie Gaston, beau-frère du duc (Le Député d’Arcis).

Lenoncourt-Givry (Duchesse de), femme du précédent, portait le prénom de Madeleine. — Madame de Lenoncourt-Givry était l’un des deux enfants du comte et de la comtesse de Mortsauf. Elle survécut presque seule à sa famille et dut perdre de bonne heure d’abord sa mère, puis son frère Jacques. Élevée dans la Touraine, elle y connut, jeune fille, Félix de Vandenesse, qu’elle sut tenir à l’écart quand elle devint orpheline. Ses héritages de titres, de noms et de biens amenèrent son mariage avec le dernier fils de M. et madame de Chaulieu (1827) et l’amitié des Grandlieu, dont une fille, Clotilde, l’accompagnait en Italie vers mai 1830 ; pendant la première journée du voyage, eut lieu, près de Bouron (Seine-et-Marne), sous leurs yeux, l’arrestation de Lucien Chardon de Rubempré (Le Lys dans la Vallée. — Mémoires de Deux Jeunes Mariées. — Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Lenormand fut, à Paris, greffier de la Cour pendant la Restauration, et rendit au comte Octave de Bauvan le service de passer pour le propriétaire d’une maison de la rue Saint-Maur, dont ce haut magistrat était le réel possesseur et où demeurait Honorine de Bauvan, femme séparée de corps de ce puissant personnage ({Honorine).

Léon était le prénom d’un sous-officier d’infanterie qui ravit à Castanier Aquilina de la Garde[10] et mourut exécuté, le 21 septembre 1822, sur la place de Grève, à Paris, avec le sergent-major Bories et deux sergents du 45e de ligne (Melmoth réconcilié).

Léopold, qui figura dans l’Ambitieux par Amour, nouvelle d’Albert Savarus, était maître Léopold Hannequin. L’auteur lui prêta — inventée ou réelle — une vive passion pour la mère de Rodolphe, héros de cette nouvelle autobiographique, publiée par la Revue de l’Est sous le règne de Louis-Philippe (Albert Savarus).

Lepas (Madame), longtemps aubergiste à Vendôme, d’un physique de Flamande, connut M. et madame de Merret, fournit sur eux des renseignements au docteur Horace Bianchon, car elle logeait le comte Bagos de Férédia, qui mourut si tragiquement. Elle put aussi renseigner l’auteur qui, sous le titre de Valentine, porta sur la scène du Gymnase-Dramatique l’histoire de l’adultère et de la punition de Joséphine de Merret. L’hôtelière vendômoise prétendait également avoir logé des princesses, M. Decazes, le général Bertrand, le roi d’Espagne, le duc et la duchesse d’Abrantès (La Grande Bretèche. — Autre Étude de femme).

Lepître, fervent royaliste, eut des relations avec M. de Vandenesse, quand on voulut arracher du Temple Marie-Antoinette. — Plus tard, sous l’Empire, établi chef d’institution, à Paris, au quartier Saint-Antoine, dans le vieil hôtel Joyeuse, Lepître compta parmi ses élèves un des fils de M. de Vandenesse, Félix. Lepître était gros comme Louis XVIII et pied-bot (Le Lys dans la Vallée).

Lepître (Madame), femme du précédent, veillait sur Félix de Vandenesse (Le Lys dans la Vallée).

Lepressoir ou Lapressoir, notaire des libéraux d’Alençon en 1816, avait un clerc, qui plus tard devint lui-même notaire et succéda à maître Chesnel (La Vieille Fille).

Leprince (M. et madame). — M. Leprince était commissaire-priseur à Paris vers la fin de l’Empire et au commencement de la Restauration. Il vendit ensuite sa charge avec grand profit ; mais, atteint par une des liquidations de Nucingen, il perdit dans des spéculations à la Bourse les bénéfices qu’il avait réalisés. Beau-père de Xavier Rabourdin, Leprince, qui risqua son avoir en ces entreprises périlleuses, pour augmenter le bien-être du ménage de son gendre, mourut, attristé, sous Louis XVIII. Il laissa quelques beaux tableaux qui ornèrent le salon de ses enfants logés rue Duphot. — Madame Leprince, morte avant le commissaire-priseur ruiné, femme distinguée, nature artiste, adora et gâta son unique enfant Célestine, devenue madame Xavier Rabourdin, lui communiqua ses goûts, développa chez la jeune fille, inconsidérément peut-être, des instincts de luxe intelligent et raffiné (Les Employés).

Leroi (Pierre), dit Marche-à-terre, chouan de Fougères, dont le rôle fut assez important pendant la guerre civile de 1799 en Bretagne, où se manifestèrent son courage et sa cruauté. — Il survécut au drame de ce temps, car il eût pu se trouver sur la place d’Alençon vers 1809 quand Cibot (Pille-Miche) comparut devant le tribunal comme chauffeur et tenta de fuir. Près de vingt ans plus tard (1827), le même Pierre Leroi faisait paisiblement sur les marchés de sa province le commerce des bestiaux (Les Chouans. — L’Envers de l’Histoire contemporaine. — La Vieille Fille).

Leroi (Madame), mère du précédent, étant malade, fut guérie en venant à Fougères prier sous le chêne de la Patte-d’Oie, décoré d’une belle vierge de bois rappelant l’apparition de Sainte-Anne d’Auray en cet endroit (Les Chouans).

Leseigneur de Rouville (Baronne), veuve sans pension d’un capitaine de vaisseau mort à Batavia, sous la République, pendant un combat soutenu contre un bâtiment anglais ; mère de madame Hippolyte Schinner. Au commencement du XIXe siècle, elle vivait à Paris avec Adélaïde, sa fille non encore mariée. Locataire de Molineux rue de Surène, près de la Madeleine, madame Leseigneur occupait, au quatrième étage, un logement pauvre et sombre. Elle y reçut alors, et fréquemment, Hippolyte Schinner, MM. du Halga, de Kergarouët. Elle recueillit, de deux de ces personnages, plusieurs délicates marques de discrète sympathie malgré les malveillants propos des alentours étonnés de voir madame et mademoiselle de Rouville porter des noms différents ou choqués de leurs allures fort suspectées. La manière dont mesdames Leseigneur distinguèrent les bons offices de Schinner amena le mariage de ce dernier avec mademoiselle de Rouville (La Bourse).

Leseigneur (Adélaïde). — V. Schinner (madame Hippolyte).

Lesourd épousa la première fille de madame Guénée (de Provins) et, vers la fin de la Restauration, présida le tribunal de cette ville, dont il avait été le procureur du roi d’abord. — Vers 1828, il put bien défendre Pierrette Lorrain et manifester ainsi contre les chefs du libéralisme local que représentaient Rogron, Vinet, Gouraud (Pierrette).

Lesourd (Madame), femme du précédent et première fille de madame Guénée ; longtemps appelée dans Provins « la petite madame Lesourd » (Pierrette).

Léveillé (Jean-François), notaire d’Alençon, le correspondant incorrigible des royalistes de la Normandie sous l’Empire, leur fournit des armes, reçut le surnom de Confesseur, et, pendant l’année 1809, subit avec eux l’exécution capitale, par suite d’un jugement que rendit Bourlac (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Levrault, enrichi dans le commerce des fers à Paris et mort en 1813, avait été propriétaire de la maison de Nemours que posséda et habita, par la suite, le docteur Minoret au commencement de 1815 (Ursule Mirouet).

Levrault-Crémière, de la famille des précédents, ancien meunier, devenu royaliste sous la Restauration, fut maire de Nemours de 1829 à 1830 et remplacé, après la révolution de Juillet, par le notaire Crémière-Dionis (Ursule Mirouet).

Levrault-Levrault, fils aîné, ainsi désigné pour établir une distinction entre de nombreux homonymes ou parents, était boucher à Nemours en 1829, pendant les persécutions que subit Ursule Mirouet (Ursule Mirouet).

Levroux, avoué à Mantes, eut pour successeur maître Fraisier (Le Cousin Pons).

Lewin (Lord Charles-Philippe) rencontra à Florence Marie Gaston, veuf de Louise de Chaulieu, s’attacha d’une grande amitié au poète, vint le voir à Ville-d’Avray et, en 1839, lorsque Gaston fut devenu fou, le conduisit lui-même à l’asile d’aliénés d’Hanwell dirigé par le docteur Ellis. Lord Lewin survécut peu de temps à Marie Gaston : il se tua et fit Charles de Sallenauve l’héritier de son immense fortune (Le Comte de Sallenauve).

Liautard (L’abbé), dans les premières années du XIXe siècle, chef d’institution à Paris, eut, parmi ses élèves, Godefroid, le commensal de madame de la Chanterie en 1836 et le futur Frère de la Consolation (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Lina (Duc de), Italien ; à Milan dans les premières années du siècle, l’un des amants de la Marana, mère de madame Diard (Les Marana).

Lindet (Jean-Baptiste-Robert, dit Robert), membre de l’Assemblée législative et de la Convention, né à Bernay en 1743, mort à Paris en 1825, ministre des finances sous la République, exténua de travail Antoine et les frères Poiret, maintenus au Trésor près de vingt-cinq ans plus tard (Les Employés).

Lisieux (François), dit le Grand-Fils, réfractaire du département de la Mayenne, chauffeur sous le premier Empire et compromis dans le mouvement royaliste de l’Ouest qui valut une condamnation à madame de la Chanterie (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Listomère (Marquis de), fils de la « vieille marquise de Listomère » ; député de la majorité sous Charles X et rêvant la pairie ; mari de mademoiselle de Vandenesse aînée, sa cousine. — Un soir, en 1828, en son hôtel de la rue Saint-Dominique, il lisait tranquillement la Gazette de France, sans remarquer à côté de lui le manège de coquetterie de sa femme avec Eugène de Rastignac alors âgé de vingt-cinq ans (Le Lys dans la Vallée. — Illusions perdues. — Étude de femme).

Listomère (Marquise de), femme du précédent, l’aînée des filles de M. de Vandenesse, l’une des deux sœurs de Charles et de Félix. — Elle brilla dans Paris comme son mari et cousin dès le début de la Restauration, dont elle fut un des types, conciliant la dévotion et le monde, admettant au besoin la politique, dissimulant sa jeunesse pour faire parade d’austérité. Cependant son masque sembla tomber vers 1828, au moment du décès de madame de Mortsauf, quand, à tort, elle put se croire courtisée par Eugène de Rastignac. Sous Louis-Philippe, elle fit partie du complot qui avait pour but de faire tomber sa belle-sœur Marie de Vandenesse dans les bras de Raoul Nathan (Le Lys dans la Vallée. — Illusions perdues. — Étude de femme. — Une Fille d’Ève).

Listomère (Marquise de), mère, belle-mère des précédents, était née Grandlieu. — Elle vivait à Paris, fort âgée, dans l’île Saint-Louis, pendant les premières années du XIXe siècle ; recevait, les jours de sortie, son petit-neveu Félix de Vandenesse, alors écolier, et l’épouvantait par l’aspect solennel ou gelé de tout ce qui entourait son austère personne (Le Lys dans la Vallée).

Listomère (Baronne de) avait été la femme d’un lieutenant général. — Veuve, elle habita la ville de Tours sous la Restauration, y montrant les grands airs des siècles passés. Elle aida les frères Birotteau ; elle reçut, en 1823, le payeur des armées, Gravier, et le terrible mari espagnol qui tua, en 1808, le chirurgien français Béga. Madame de Listomère mourut, en instituant vainement l’abbé François Birotteau son légataire partiel (Le Curé de Tours. — César Birotteau. — La Muse du Département).

Listomère (Baron de), neveu de la précédente, né en 1791 ; on le connut successivement lieutenant et capitaine de vaisseau. — Pendant un congé passé à Tours auprès de sa tante, commença par intervenir en faveur de l’abbé François Birotteau persécuté, mais fit ensuite le contraire quand il eut à redouter la puissance de la congrégation et lorsque le prêtre se vit porté sur le testament de la baronne de Listomère (Le Curé de Tours).

Listomère (Comtesse de), vieille, en 1839, à Paris, faubourg Saint-Honoré, rencontrait, chez les Espard, Rastignac, madame de Nucingen, Ferdinand du Tillet, Maxime de Trailles (Le Député d’Arcis).

Listomère-Landon (Marquise de), née en Provence vers 1744, [illisible] de femme du XVIIIe siècle, avait été l’amie de Duclos et du maréchal de Richelieu. — Elle habita plus tard la ville de Tours, où elle se proposait de venir en aide, par des conseils dégagés de préjugés, à l’inexpérience de sa jeune nièce par alliance, la marquise Victor d’Aiglemont ; mais la goutte et la joie étouffèrent madame de Listomère, au retour du duc d’Angoulême en 1814 (La Femme de Trente Ans).

Livingston, à Paris, faubourg du Temple, posa, dans la fabrique de parfumerie de César Birotteau, la presse hydraulique destinée à extraire des noisettes la fameuse « huile comagène » (César Birotteau).

Lolotte, une des plus belles « marcheuses » de l’Opéra, fut, à Paris et sous la Restauration, la maîtresse de Jean-Jacques Rouget, qu’elle vit presque mourir dans ses bras, chez Florentine (La Rabouilleuse).

Lolotte. — V. Topinard (madame).

Longueville (De), famille noble et illustre, dont le dernier rejeton appartint à la dernière branche cadette et fut le duc de Rostein-Limbourg exécuté en 1793 (Le Bal de Sceaux).

Longueville, député sous Charles X ; fils de procureur, fit indûment précéder son nom de la particule. — M. Longueville, intéressé dans la maison Palma, Werbrust et Cie, père d’Auguste, de Maximilien et de Clara, désirait la pairie pour lui-même et aurait voulu la fille d’un ministre pour son fils aîné, doté, à cet effet, de cinquante mille francs de rente (Le Bal de Sceaux).

Longueville (Auguste), fils du précédent, né dans les dernières années du XVIIIe siècle, doté de cinquante mille francs de rente ; épousa probablement la fille d’un ministre, fut secrétaire d’ambassade, vit à Paris, pendant un congé, madame Émilie de Vandenesse, et lui confia le secret de la famille. — Mourut jeune, durant une mission chez les Russes (Le Bal de Sceaux).

Longueville (Maximilien), l’un des trois enfants de Longueville, se sacrifia pour ses frère et sœur, entra dans le commerce, logea rue du Sentier (qui n’était déjà plus rue du Gros-Chenet), fut attaché à un riche magasin de lingerie situé près de la rue de la Paix, adora Émilie de Fontaine, qui devint madame Charles de Vandenesse, d’une passion dont la réciprocité cessa quand la jeune fille apprit qu’il était simple commis de nouveautés. Cependant M. Longueville dut aux morts promptement arrivées de son père et de son frère la position de banquier, l’anoblissement, la pairie, et finalement devint le vicomte « Guiraudin de Longueville » (Le Bal de Sceaux).

Longueville (Clara), sœur et fille des précédents, née sans doute sous l’Empire, frêle, fraîche et fine jeune personne du temps de la Restauration, fut la compagne et la protégée de son frère aîné, Maximilien, futur vicomte Guiraudin, et se vit accueillir au pavillon des Planat de Baudry, situé dans la vallée de Sceaux, où elle fréquenta la dernière héritière non encore mariée du comte de Fontaine (Le Bal de Sceaux).

Longuy fut des soulèvements de l’Ouest de la France, pendant la fin du XVIIIe siècle et durant les premières années du XIXe (L’Envers de l’Histoire contemporaine).

Lora (Léon de), né en 1806, d’une des plus nobles familles du Roussillon, Espagnole d’origine, fils assez pauvre du comte Fernand Didas y Lora et de Léonie de Lora, née Gazonal. — Frère cadet de don Juan de Lora, neveu de mademoiselle Urraca y Lora, il quitta de bonne heure son pays natal et sa famille restée, moins sa mère, longtemps au complet après son départ. — Jamais il ne s’informa des siens. Il vint à Paris, fut admis dans l’atelier du peintre Schinner et, sous le sobriquet de Mistigris, s’y rendit célèbre par sa verve et ses saillies. Dès 1820, il brillait ainsi, quittant peu Joseph Bridau, l’escortant chez le comte de Sérizy, à Presles, dans la vallée de l’Oise. Plus tard, Léon protégea son très sympathique, mais fort médiocre confrère, Pierre Grassou. Vers 1830, il devint célèbre. Arthez lui confia la décoration d’un château et Léon de Lora s’y révéla maître. Quelques années ensuite, il parcourait l’Italie avec Félicité des Touches et Claude Vignon. Présent au récit des infortunes domestiques des Bauvan, Lora sut finement analyser le caractère d’Honorine devant M. de l’Hostal. De toutes les fêtes comme de tous les mondes, Léon, à l’inauguration de l’une des installations de mademoiselle Brisetout, rue Chauchat, rencontra Bixiou, Étienne Lousteau, Stidmann, Vernisset. Il fréquenta les Hulot et leur entourage ; appuyé de Joseph Bridau, il tira de Clichy W. Steinbock, le vit épouser Hortense et fut invité au second mariage de Valérie Marneffe. Il était alors le plus grand peintre de paysage et de marine existant, l’un des rois du bon mot, de la vie effrénée, le pendant de Bixiou. Fabien du Ronceret lui commandait l’ornementation d’un appartement de la rue Blanche. Riche, illustre, voisin, rue de Berlin, de Joseph Bridau et de Schinner, membre de l’Institut, officier de la Légion d’honneur, Léon reçut alors son cousin Palafox Gazonal et, flanqué de Bixiou, lui montra Ninette, Jenny Cadine, Marius, Ossian, Massol, Masson, Giraud, Vignon, Carabine, Rastignac, Dubourdieu, madame Nourrisson, madame Fontaine (Les Comédiens sans le savoir. — La Rabouilleuse. — Un Début dans la Vie. — Pierre Grassou. — Honorine. — La Cousine Bette. — Béatrix).

Lora (Don Juan de), frère aîné du précédent, demeuré toute sa vie dans le Roussillon, pays natal, contesta ou nia l’illustration artistique de son cadet « le petit Léon » devant leur cousin Palafox Gazonal (Les Comédiens sans le savoir).

Loraux (L’abbé), né en 1752, doué, sous une enveloppe ingrate, de toutes les délicatesses de l’âme. — Confesseur des élèves du lycée Henri IV et d’Agathe Bridau, pendant vingt-deux ans vicaire de Saint-Sulpice à Paris et directeur, en 1818, de César Birotteau, il passa, dès 1819, curé des Blancs-Manteaux, paroisse du Marais. Il devint ainsi voisin d’Octave de Bauvan, chez lequel il plaça, vers 1824, M. de l’Hostal, son neveu et son fils adoptif. Loraux, qui ramena chez Bauvan la comtesse Honorine, l’eut comme pénitente et mourut en 1830, veillé par elle (Un Début dans la Vie. — La Rabouilleuse. — César Birotteau. — Honorine).

Lorrain, petit commerçant de Pen-Hoël au commencement du XIXe siècle, marié, eut un fils établi à son tour, le perdit et secourut la famille qu’il laissait, composée d’une enfant, Pierrette, et d’une veuve. — Lorrain se ruina complètement sur le tard, se réfugia dans un asile de la vieillesse nécessiteuse et confia Pierrette, devenue absolument orpheline, à de proches parents, les Rogron, de Provins. Lorrain mourut, lui-même, avant sa propre femme (Pierrette).

Lorrain (Madame), femme du précédent et grand’mère de Pierrette Lorrain, née vers 1757. — Elle vécut de la vie de son mari, lui ressembla d’ailleurs, connut, veuve et sur la fin de la Restauration, une aisance reparue, effet du retour de Collinet (de Nantes) ; courut alors, à Provins, reprendre sa petite-fille, la trouva mourante ; retirée dans Paris, lui survécut peu et fit de Jacques Brigaut son héritier (Pierrette).

Lorrain, fils des précédents, Breton, capitaine dans la garde impériale, puis major dans la ligne, épousa la seconde fille de l’épicier de Provins, Auffray, eut d’elle Pierrette et mourut sans fortune sur le champ de bataille, à Montereau, le 18 février 1814 (Pierrette).

Lorrain (Madame), femme du précédent et mère de Pierrette ; née Auffray en 1793, sœur consanguine de la mère de Sylvie et de Denis Rogron (de Provins). — Dès 1814, veuve, pauvre et très jeune encore, elle se retira chez les Lorrain de Pen-Hoël, bourg du Marais vendéen, fut, dit-on, consolée par l’ex-major des armées catholiques, Brigaut, et ne survécut que trois ans au triste mariage de madame Néraud, veuve d’Auffray, aïeule maternelle de Pierrette (Pierrette).

Lorrain (Pierrette), fille des précédents, née au bourg de Pen-Hoël en 1813 ; orpheline de père à quatorze mois et de mère à six ans ; adorable nature toute de délicatesse et de spontanéité. — Après une heureuse enfance passée auprès de ses excellents grands-parents maternels et d’un camarade, Jacques Brigaut, elle fut envoyée chez des cousins germains maternels, de Provins, les riches Rogron, qui devinrent ses tyrans inconscients. Pierrette mourut le mardi de Pâques de mars 1828, des suites d’une maladie causée par les brutalités de sa cousine Sylvie Rogron, qui en était venue à lui porter une jalousie féroce. — Une action judiciaire contre ses bourreaux suivit l’événement, et, malgré les efforts de la vieille madame Lorrain, de Jacques Brigaut, de Martener, de Desplein et de Bianchon, échoua devant l’influence adroite de Vinet (Pierrette).

Louchard, le plus habile des gardes du commerce de Paris ; chargé par Frédéric de Nucingen de rechercher Esther van Gobseck qui lui échappait ; en relations avec maître Fraisier (Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Le Cousin Pons).

Louchard (Madame), femme séparée du précédent et devenue lorette, connut madame Komorn de Godollo et, vers 1840, fournit sur elle des renseignements à Théodose de la Peyrade (Les Petits Bourgeois).

Loudon (Prince de), général de la cavalerie vendéenne, vivait au Mans durant la Terreur. — Il était frère d’une Verneuil guillotinée, fut célèbre par « sa hardiesse et le martyre de son supplice » (Les Chouans. — Modeste Mignon).

Loudon (Prince Gaspard de), né en 1791, troisième fils et seul survivant des quatre enfants du duc de Verneuil, gros, commun, portant assez piteusement le nom du célèbre général de la cavalerie vendéenne, devint probablement le gendre de Desplein. Il assistait, en 1829, à une grande chasse normande avec les Hérouville, les Cadignan et les Mignon de la Bastie (Modeste Mignon).

Louis XVIII (Louis-Stanislas-Xavier), né à Versailles le 16 novembre 1751, mort le 16 septembre 1824, roi de France. — Il fut en relations politiques avec Alphonse de Montauran, Malin de Gondreville, et, quelque temps auparavant, sous le nom de comte de Lille, avec la baronne de la Chanterie. Il estimait comme policier Peyrade, qu’il protégea. Le roi Louis XVIII, ami du comte de Fontaine, prit pour secrétaire Félix de Vandenesse. Sa dernière maîtresse fut la comtesse Ferraud (Les Chouans. — L’Envers de l’Histoire contemporaine. — Une Ténébreuse Affaire. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Le Bal de Sceaux. — Le Lys dans la Vallée. — Le Colonel Chabert. — Les Employés).

Louise, vers la fin du règne de Louis-Philippe, femme de chambre de madame W. Steinbock, à Paris, rue Louis-le-Grand, et courtisée par le cuisinier des Hulot d’Ervy, à l’époque où Agathe Piquetard, qui devait devenir la deuxième baronne Hulot, faisait partie de l’office (La Cousine Bette).

Lourdois, pendant l’Empire, riche maître peintre en bâtiments. — Durant la Restauration, entrepreneur pourvu de trente mille francs de rente ; libéral d’opinion. Il se fit chèrement payer les travaux qu’il exécuta pour la fameuse décoration des appartements de César Birotteau, et, invité, ainsi que sa femme et sa fille, au grand bal du 17 décembre 1818, accueillit plus tard, un peu sèchement, le parfumeur après sa faillite (La Maison du Chat qui pelote. — César Birotteau).

Lousteau, subdélégué d’Issoudun et successivement l’intime et l’ennemi du docteur Rouget, parce qu’il fut peut-être le père de mademoiselle Agathe Rouget, devenue madame Bridau. — Lousteau mourut en 1800 (La Rabouilleuse).

Lousteau (Étienne), fils du précédent, né à Sancerre en 1799, neveu de Maximilienne Hochon, née Lousteau, condisciple du professeur Bianchon. — Poussé par une sorte de vocation littéraire, il débarqua sans fortune à Paris vers 1819, s’essaya dans la poésie au début, fut le collaborateur de Victor Ducange pour un mélodrame représenté sur la scène de la Gaîté en 1821, prit la rédaction d’un petit journal de théâtre dont Andoche Finot était propriétaire. Il avait alors deux domiciles : un dans le quartier Latin, rue de La Harpe[11], au-dessus du café Servel ; un autre, situé rue de Bondy, chez Florine, sa maîtresse. Il devint parfois, mais faute de mieux, le convive de Flicoteaux avec Daniel d’Arthez et surtout avec Lucien de Rubempré, qu’il dressa, pilota, produisit devant Dauriat, dont enfin il facilita les premiers pas, non sans en éprouver plus tard des regrets. — Moyennant mille francs par mois, Lousteau débarrassa Philippe Bridau de sa femme Flore Bridau, en la jetant parmi les courtisanes. Il était à l’Opéra, le soir du bal masqué de l’année 1824, où Blondet, Bixiou, Rastignac, Jacques Collin, Châtelet, madame d’Espard surprirent Lucien de Rubempré avec Esther Gobseck. Lousteau écrivit des feuilletons, des petits romans, fit de la critique, collabora à diverses revues et à une gazette de Raoul Nathan, habita la rue des Martyrs et fut l’amant de madame Schontz. Il brigua quelque peu la députation à Sancerre, entretint une longue liaison avec Dinah de la Baudraye, faillit épouser madame Berthier, alors Félicie Cardot, eut des enfants de madame de la Baudraye et fit part en ces termes de la naissance de l’aîné : « Madame la baronne de la Baudraye est heureusement accouchée d’un fils ; M. Étienne Lousteau a l’honneur de vous en faire part. » Pendant cette liaison, Lousteau, pour une somme de cinq cents francs, livra à Fabien du Ronceret, qu’il fit ainsi décorer, un discours pour une exposition horticole. Il apparut chez mademoiselle Brisetout, rue Chauchat, à une pendaison de crémaillère ; réclama la fin ou la moralité du Prince de la bohème, de Dinah et de Nathan. L’existence de Lousteau se continua à peu près sans changement, quand madame de la Baudraye le quitta. Il entendit maître Desroches raconter un exploit de Cérizet, vit madame Marneffe épouser Crevel, dirigea l’Écho de la Bièvre et partagea la gestion d’un théâtre avec le vaudevilliste Ridal (Illusions perdues. — La Rabouilleuse. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Une Fille d’Ève. — Béatrix. — La Muse du Département. — La Cousine Bette. — Un Prince de la Bohème. — Un Homme d’Affaires. — Les Petits Bourgeois. — Les Comédiens sans le savoir).

Lousteau-Prangin, parent éloigné des précédents. — Vers 1822, juge au tribunal d’Issoudun ; père d’un fils, ami de Maxence Gilet et probablement chevalier de la Désœuvrance (La Rabouilleuse).

Lovelace, nom de deux personnages fictifs et réels tout ensemble de l’Ambitieux par Amour, nouvelle autobiographique d’Albert Savarus publiée sous Louis-Philippe dans la Revue de l’Est (Albert Savarus).

Lucas fut longtemps au service des Estorade (Mémoires de Deux Jeunes Mariées. — Le Député d’Arcis).

Luigia, jeune et belle Romaine des faubourgs, femme de Benedetto, qui prétendait la vendre. — Elle voulut se tuer avec lui et fut seule sauvée. Charles de Sallenauve (Dorlange) la protégea, la recueillit quand elle devint veuve, et en fit sa gouvernante à Paris, vers 1839. Luigia quitta bientôt son bienfaiteur, la médisance pouvant s’attaquer à leur innocente situation réciproque. Née musicienne, douée d’une voix splendide, elle embrassa la carrière lyrique, après un essai dans l’église Saint-Sulpice. D’abord applaudie chaudement chez Rastignac, au ministère des travaux publics, elle devint le premier sujet acclamé du Théâtre-Italien de Londres, se vit courtisée par lord Barimore, le marquis de Ronquerolles, Eugène de Rastignac, le duc d’Almada, qui l’adopta et qui lui laissa son titre et sa fortune, et enfin par le prince souverain d’un petit État d’Italie qu’elle épousa morganatiquement sur la fin de 1845 (Le Député d’Arcis. — La Famille Beauvisage. — Le Comte de Sallenauve).

Lupeaulx (Clément Chardin des), administrateur et homme politique, né vers 1785, tenait de son père, anobli sous Louis XV des armes où figuraient « un loup ravissant de sable emportant un agneau de gueules » avec cette devise : En lupus in historia. — Homme fin et ambitieux, prêt à toutes les entremises même les plus compromettantes, Clément des Lupeaulx sut se rendre utile à Louis XVIII dans des circonstances délicates. Plusieurs membres influents de l’aristocratie revenue lui confièrent des affaires embarrassées ou litigieuses. Il servit ainsi d’intermédiaire entre le duc de Navarreins et Polydore Milaud de la Baudraye et devint une sorte de puissance qu’Annette sembla craindre pour Charles Grandet. Il cumula fonctions et grades : fut maître des requêtes au conseil d’État, secrétaire général du ministère des finances, colonel dans la garde nationale, commissaire du gouvernement près d’une Société anonyme. Pourvu encore d’une inspection dans la maison du roi, il était, de plus, chevalier de Saint-Louis et officier de la Légion d’honneur. Effronté voltairien, mais allant à la messe, Bertrand toujours à la recherche d’un Raton, égoïste et vain, libertin et gourmand, cet homme d’esprit, très répandu dans tous les mondes, sorte de « femme de ménage » du ministre, mena de front jusqu’en 1825 le plaisir et le souci, les essais de fortune politique et les conquêtes galantes. On lui connut pour maîtresses Esther van Gobseck, Flavie Colleville ; peut-être même la marquise d’Espard. On le vit au bal de l’Opéra, où reparut Lucien de Rubempré, dans l’hiver de 1824. La fin de cette année modifia l’existence du secrétaire général. Criblé de dettes, au pouvoir de Gobseck, Bidault, Mitral, il fut contraint de donner l’une des divisions du Trésor à Isidore Baudoyer, malgré des intérêts de cœur qui le rapprochaient du ménage Rabourdin et gagna successivement à ce jeu la couronne de comte et la députation. Il ambitionnait encore la pairie, le titre de gentilhomme de la chambre du roi, une place à l’Académie des inscriptions et belles-lettres et la croix de commandeur. Ami du vicomte Savinien de Portenduère, il l’adressa, dans un jour de détresse, aux usuriers de sa connaissance qui n’écorchèrent pas trop le jeune homme. Dans l’année 1839, M. des Lupeaulx, largement quinquagénaire mais toujours empressé auprès des femmes, courtisait la seconde madame Matifat (La Muse du Département. — Eugénie Grandet. — La Rabouilleuse. — Illusions perdues. — Les Employés. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Ursule Mirouet. — La Dernière Incarnation de Vautrin. — Le Comte de Sallenauve).

Lupeaulx (Des), neveu du précédent et, grâce à lui, nommé, en 1821, sous-préfet de la Ville-aux-Fayes (Bourgogne), dans le département qu’administrèrent successivement Martial de la Roche-Hugon et Castéran. — Gendre probable de Gaubertin, épousant les intérêts de sa future famille, M. des Lupeaulx dégoûta des Aigues Montcornet, leur propriétaire (Les Paysans).

Lupin, né en 1778, fils du dernier intendant de la maison de Soulanges en Bourgogne ; régisseur à son tour du domaine ; notaire et adjoint du maire de la ville de Soulanges. — Bien que marié, ayant de la famille, M. Lupin, suffisamment conservé, brillait encore, vers 1823, dans le salon de madame Soudry, où il était fameux pour sa voix de haute-contre et ses prétentions galantes, justifiées par deux liaisons avec des femmes de la bourgeoisie, madame Sarcus, femme de Sarcus le Riche, et Euphémie Plissoud (Les Paysans).

Lupin (Madame), femme du précédent, dite « Bébelle ». — Fille unique d’un marchand de sel que la Révolution enrichit, aima platoniquement le premier clerc Bonnac. Madame Lupin était grasse, mal faite, fort commune, très peu intelligente. Aussi Lupin et le salon Soudry la négligèrent-ils (Les Paysans).

Lupin (Amaury), fils unique des précédents, peut-être l’amant d’Adeline Sarcus devenue madame Adolphe Sibilet, fut sur le point d’épouser l’une des filles de Gaubertin, celle que rechercha et obtint sans doute M. des Lupeaulx. — Entre cette liaison et ces visées matrimoniales, Amaury Lupin fut envoyé à Paris par ordre paternel, afin d’y étudier le notariat chez maître Crottat, y eut pour camarade, comme clerc, Georges Marest ; fit avec lui des folies et des dettes (1822). Amaury l’accompagna jusqu’au Lion d’argent, rue d’Enghien du faubourg Saint-Denis, quand Marest prit la voiture de Pierrotin, qui desservait l’Isle-Adam : ils rencontrèrent Oscar Husson, dont ils se moquèrent. — L’année suivante, Amaury Lupin regagna Soulanges en Bourgogne (Les Paysans. — Un Début dans la Vie).


  1. La devise du blason des La Baudraye était : Deo patet sic fides et hominibus.
  2. Sur les théâtres du Vaudeville et de la Gaîté, à Paris, Ancelot et Alexis Decomberousse, d’une part, MM. Ferdinand Dugué et Peaucellier, de l’autre, en 1834 et en 1868, ont successivement et différemment retracé la vie d’Antoinette de Langeais.
  3. Madame Mainvielle-Fodor vivait encore, à Passy, rue de la Pompe, il y a près de trente ans.
  4. La devise des La Palférine était : In hoc signo vinciutus.
  5. Supprimée depuis 1800.
  6. Rue du Cours, qui porte encore aujourd’hui ce nom.
  7. Vieux mot et vieux nom ; signifiait, autrefois : rue de la Paille.
  8. Depuis 1860, enclavé dans Paris et devenu l’un des quartiers du XVIe arrondissement.
  9. Depuis 1838, Saint-Dominique tout court.
  10. Décédée sans doute en 1864.
  11. Voie aujourd’hui raccourcie.