Comédie humaine - Répertoire/J

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J

Jacmin (Philoxène), d’Honfleur, peut-être cousine de Jean Butscha, femme de chambre d’Éléonore de Chaulieu, aimait Germain Bonnet, valet de chambre de Melchior de Canalis (Modeste Mignon).

Jacométy, chef des surveillants de la Conciergerie à Paris, en mai 1830, pendant la détention de L.-C. Rubempré (La Dernière Incarnation de Vautrin).

Jacquelin, né en Normandie, vers 1776, était, en 1816, au service de mademoiselle Cormon, vieille fille d’Alençon. Il se maria quand elle épousa M. du Bousquier. Après ce double événement, Jacquelin resta, quelque temps au moins encore, chez la nièce de l’abbé de Sponde (La Vieille Fille).

Jacques, assez longtemps valet de chambre de Claire de Beauséant, la suivit à Bayeux. — Essentiellement « aristocrate, intelligent et discret », il comprenait les souffrances de sa maîtresse (Le Père Goriot. — La Femme abandonnée).

Jacquet (Claude-Joseph), un honnête bourgeois, sous la Restauration, marié, père de famille, affligé de certaines manies. — Claude-Joseph Jacquet remplissait les fonctions d’adjoint de la mairie d’un des arrondissements de Paris et les cumulait avec l’emploi d’archiviste au ministère des affaires étrangères. Il devait beaucoup à son ami Jules Desmarets. Aussi lui déchiffrait-il, vers 1820, une lettre, mystérieusement compliquée, de Gratien Bourignard. Quand mourut Clémence Desmarets, M. Jacquet soutint l’agent de change dans l’église Saint-Roch et dans le cimetière du Père-Lachaise (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants).

Jacquinaut, en 1822, petit clerc de l’avoué de Paris, maître Derville (Un Début dans la Vie).

Jacquinot aurait été, sous Louis-Philippe, notaire à Paris après maître Cardot (Les Petits Bourgeois) ; mais, comme le gendre et successeur de Cardot fut Berthier, ce dernier fait semble controuvé.

Jacquotte servit un curé d’abord, ensuite le docteur Benassis, dont elle dirigea la maison avec un dévouement et surtout avec un soin caractérisés par beaucoup de despotisme (Le Médecin de Campagne).

Jamouillot (Madame) seconda madame Fontaine dans les divinations de la fameuse cartomancienne (Le Comte de Sallenauve).

Jan[1], peintre, faisait « fi de la gloire ». — Vers 1838, à Paris, dans la rue du Dauphin, il couvrit de fleurs et décora la porte de la chambre à coucher d’un petit appartement dont Crevel avait la propriété, et où se constata le double adultère de Valérie Marneffe et du baron Hulot (La Cousine Bette).

Janssen, cordonnier de l’Opéra, en 1823, fournissait de chaussures Éléonore et Louise de Chaulieu (Mémoires de Deux Jeunes Mariées).

Janvier, prêtre dans un village de l’Isère en 1829, « vrai Fénelon réduit aux proportions d’une cure », connut, comprit, aida Benassis (Le Médecin de Campagne).

Japhet (Baron), célèbre chimiste, soumit à l’acide phtorique (fluorhydrique), au chlorure d’azote et à l’action de la pile voltaïque l’étrange peau de chagrin de Raphaël de Valentin. À sa grande stupéfaction, le savant n’obtint aucune modification du tissu (La Peau de Chagrin).

Jean, à Paris, domestique des Piombo, fut envoyé, dans l’été de 1815, au-devant de leur fille attardée (La Vendetta).

Jean, cocher et homme de confiance de M. de Merret, à Vendôme, en 1816 (La Grande Bretèche. — Autre Étude de femme).

Jean, à Paris et sous l’Empire, valet de chambre de la marquise de Listomère (Le Lys dans la Vallée).

Jean, ouvrier terrassier sans doute, un peu jardinier peut-être, vers novembre 1819, travaillait dans une prairie au bord de la Loire pour le compte de Félix Grandet, comblant des trous laissés par des peupliers coupés et en plantant d’autres (Eugénie Grandet).

Jean, l’un des domestiques du duc de Grandlieu, en mai 1830 (Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Jean, jardinier de Nucingen à Paris, vers la fin de la Restauration (Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Jean, l’un des gardiens du Père-Lachaise en 1820-1821, guida Jules Desmarets et C.-J. Jacquet vers la tombe de Clémence Bourignard[2], enterrée tout récemment (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants).

Jean, à Paris, en 1843, domestique de Josépha Mirah, quand elle reçut Adeline Hulot (La Cousine Bette).

Jean, domestique de Camusot de Marville, à Paris, vers le temps où Madeleine Vivet persécutait Sylvain Pons (Le Cousin Pons).

Jean, cocher du ministre des finances, en 1824, au temps où mourut le chef de division Athanase Flamet de la Billardière (Les Employés).

Jean, frère convers d’une abbaye jusqu’en 1791, époque où il reçut asile chez Niseron, curé de Blangy (Bourgogne) ; quitta peu Grégoire Rigou, dont il devint par la suite le valet-factotum (Les Paysans).

Jeannette, en 1823, jeune, piquante et jolie servante-maîtresse du maire de Soulanges, Soudry (Les Paysans).

Jeannette, née en 1758 ; cuisinière des Ragon, en 1818, à Paris, dans la rue du Petit-Lion-Saint-Sulpice[3] ; se distinguait particulièrement, les dimanches de réception (César Birotteau).

Jeanrenaud (Madame), protestante, veuve d’un conducteur de bateaux de sel dont elle eut un fils. — Grosse bonne femme laide et commune, elle retrouva, sous la Restauration, une fortune ravie aux siens par les ancêtres catholiques d’Espard et restituée par leur héritier, malgré un procès en interdiction intenté pour ce fait. Madame Jeanrenaud habita alors successivement Villeparisis et Paris, où elle demeura, rue de la Vrillière no 8, d’abord ; puis, grande rue Verte[4] (L’Interdiction).

Jeanrenaud, fils de la précédente, né vers 1792. — Il servit comme officier dans la garde impériale française et, par la protection d’Espard-Nègrepelisse, devint, en 1828, chef d’escadron au 1er régiment de cuirassiers de la garde royale. Charles X le créa baron. Jeanrenaud dut alors épouser une nièce de Mongenod. Sa belle villa du lac de Genève se trouve mentionnée dans l’Ambitieux par amour, d’Albert Savarus, dont la publication date du règne de Louis-Philippe (L’Interdiction. — Albert Savarus).

Jenny fut, sous la Restauration, la femme de chambre et la confidente d’Aquilina de la Garde ; ensuite, mais pour très peu de temps, la maîtresse de Castanier (Melmoth réconcilié).

Jérémie, domestique au service de Marie de Verneuil, à Fougères, en 1799 (Les Chouans).

Jérôme (Le père), bouquiniste-étalagiste au pont Notre-Dame, à Paris, en 1821, au temps du noviciat lutécien Chardon de Rubempré (Illusions perdues).

Jérôme, successivement valet de chambre de Galard et d’Albert Savarus, à Besançon. — Il servit moins fidèlement peut-être l’avocat de Paris, à cause de Mariette, domestique chez les Watteville, dont il courtisa la dot (Albert Savarus).

Johnson (Samuel), sous la Restauration, à Paris, déguisement du policier Peyrade en nabab, quand il entretint assez maigrement madame Théodore Gaillard et lorsqu’il prit Contenson pour domestique mulâtre, afin de servir Nucingen contre Jacques Collin (Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Jolivard, employé de l’enregistrement, à Paris, dans la rue de Normandie, vers la fin du règne de Louis-Philippe. — Il occupait le premier étage de la maison dont C.-J. Pillerault était propriétaire, les Cibot concierges, les Chapoulot, Pons et Schmucke locataires (Le Cousin Pons).

Jonathas, père nourricier de Raphaël de Valentin et valet de chambre de M. de Valentin père, fut ensuite l’intendant du jeune homme, devenu plusieurs fois millionnaire, le servit fidèlement et lui survécut (La Peau de Chagrin).

Jordy (De) avait été successivement capitaine au régiment de Royal-Suédois et professeur à l’École militaire. — C’était un esprit distingué et un cœur délicat, le type du gentilhomme pauvre et résigné. Son âme devait être le foyer de chagrins secrets. Certains indices permettent de supposer qu’il eut des enfants, les adora et les perdit. M. de Jordy se retira modestement à Nemours. Une parité d’intelligence et de caractère l’y rapprocha de Denis Minoret, dont il devint l’intime ami et chez lequel il se prit d’affection pour la jeune pupille du docteur (madame Savinien de Portenduère), qu’il instruisit d’une façon remarquable et à laquelle il laissa quatorze cents francs de rente, quand il mourut en 1823 (Ursule Mirouet).

Joseph, avec Charles et François, faisait partie du personnel domestique de Montcornet, aux Aigues, en Bourgogne, vers 1823 (Les Paysans).

Joseph, vers 1831, à Paris, au service de Pauline Gaudin, devenue riche (La Peau de Chagrin).

Joseph, vers le milieu de la Restauration vieux valet de chambre du comte de Fontaine (Le Bal de Sceaux).

Joseph, fidèle domestique d’Eugène de Rastignac sous la Restauration, à Paris. — En 1828, il porta à la marquise de Listomère une lettre écrite par son maître à madame de Nucingen : cette erreur, dont Joseph ne put, d’ailleurs, être rendu responsable, causa le dépit de la marquise, lorsqu’elle sut la missive destinée à une autre (La Peau de Chagrin. — Étude de femme).

Joseph, à Paris, dans la Chaussée-d’Antin, au service de Ferdinand du Tillet, déjà lancé et recevant avec faste César Birotteau (César Birotteau).

Joseph, prénom d’un honnête fumiste de la rue Saint-Lazare, à Paris, vers la fin du règne de Louis-Philippe. — Italien d’origine, marié, père de famille, sauvé de la faillite par Adeline Hulot, agissant pour le compte de madame de la Chanterie, Joseph, en relations avec l’écrivain public Vyder, lui amena madame Hulot, qui retrouva en lui Hector Hulot d’Ervy (La Cousine Bette).

Josépha. — V. Mirah (Josépha).

Joséphin, vieux valet de chambre de Victurnien d’Esgrignon ; « espèce de Chesnel en livrée » (Le Cabinet des Antiques).

Joséphine, femme de chambre de madame Jules Desmarets, à Paris, en 1820, rue Ménars (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants).

Joséphine, domestique des Thuillier, à Paris, en 1840 (Les Petits Bourgeois).

Josette, cuisinière chez Balthazar Claës (de Douai) ; très attachée à mesdames Joséphine, Marguerite et Félicie Claës. — Elle mourut vers la fin de la Restauration (La Recherche de l’Absolu).

Josette, vieille gouvernante de maître Mathias, à Bordeaux, sous la Restauration ; elle accompagnait son maître, quand celui-ci embarqua Paul de Manerville émigrant (Le Contrat de Mariage).

Josette, en 1816, et sans doute antérieurement, femme de chambre de Victoire-Rose Cormon (d’Alençon). — Elle épousa Jacquelin, quand leur maîtresse commune devint madame du Bousquier (La Vieille Fille).

Josette, femme de chambre de Diane de Maufrigneuse, en mai 1830 (La Dernière Incarnation de Vautrin).

Judici (Atala), née vers 1829, d’origine lombarde, eut un aïeul paternel, riche fumiste parisien du premier Empire, patron de Joseph, mort en 1819. — Mademoiselle Judici, loin de jouir de cette fortune, que dissipa son père, dans le courant de l’année 1844, fut livrée, dit-on, par sa mère, à Hector Hulot, pour quinze mille francs. Alors elle s’éloigna de sa famille, qui habitait la rue de Charonne, et vécut maritalement avec son entreteneur, devenu écrivain public, passage du Soleil (aujourd’hui galerie de Cherbourg). La jolie Atala fut obligée de quitter Hulot, quand Adeline le retrouva. Madame Hulot promit de la doter et de lui faire épouser le fils aîné de Joseph. À Paris, mademoiselle Judici était quelquefois désignée Judix, corruption française du nom italien (La Cousine Bette).

Judith. — V. Genestas (madame).

Julia, femme de chambre de la célèbre cantatrice Clarina Tinti, en 1820, à Venise (Massimilla Doni).

Julien, l’un des « surveillants » de la Conciergerie, en 1830, au moment de l’instruction criminelle Herrera-Rubempré (La Dernière Incarnation de Vautrin).

Julien fut, en 1818-1819, valet de chambre chez Antoinette de Langeais (Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).

Julien, probablement Champenois, était, en 1839, et jeune alors, dans l’arrondissement d’Arcis-sur-Aube et dans la ville d’Arcis, au service du sous-préfet, Antonin Goulard. — Il connut par Anicette et révéla aux familles Beauvisage et Mollot les intrigues légitimistes du château de Cinq-Cygne, où résidaient Georges de Maufrigneuse, Daniel d’Arthez, mesdames Laurence de Cinq-Cygne, Diane de Cadignan, Berthe de Maufrigneuse (Le Député d’Arcis).

Juliette, vieille cuisinière de Justin et d’Olympe Michaud, en 1823, dans la Bourgogne (Les Paysans).

Julliard était, à Paris, vers 1806, le chef de la « maison Julliard ». — Il vendait, rue Saint-Denis, au Ver chinois, de la soie en bottes ; y employait Sylvie Rogron, comme « seconde ». Vingt ans plus tard, il devait la retrouver dans leur pays natal, Provins, où il se retira, dès 1815, marié, père d’une famille groupée autour des Guépin et des Guénée et formant ainsi trois grandes races (Pierrette).

Julliard, fils aîné du précédent, épousa la fille unique d’un riche fermier et s’éprit, à Provins, mais platoniquement, de Mélanie Tiphaine, la plus belle femme de la colonie officielle pendant la Restauration. Julliard fit du commerce et de la littérature : il eut l’entreprise d’une diligence et un journal baptisé la Ruche, où il encensa madame Tiphaine (Pierrette).

Jussieu (Julien), jeune réquisitionnaire de la grande levée de 1793. — Envoyé, avec un billet de logement, chez madame de Dey, à Carentan, il causa innocemment la mort subite de cette femme, qui attendait précisément, ce jour-là, le retour de son fils, royaliste traqué par la République (Le Réquisitionnaire).

Juste, né en 1811, étudia la médecine à Paris, et, ses études achevées, s’en alla exercer en Asie. — Il logeait, en 1836, rue Corneille, et, avec Charles Rabourdin, assistait Zéphirin Marcas tombé dans la pauvreté (Z. Marcas).

Justin, vieux et habile valet du vidame de Pamiers, fut, à Paris, en 1820, tué secrètement, sur l’ordre de Bourignard, pour avoir su découvrir le nom réel, mais tenu caché, du père de madame J. Desmarets (Histoire des Treize : Ferragus, chef des Dévorants).

Justine était, à Paris, femme de chambre de la comtesse Fœdora, quand sa maîtresse recevait M. de Valentin (La Peau de Chagrin.)


  1. Peut-être le peintre décorateur Laurent-Jan, l’auteur de Misanthropie sans repentir et l’ami de Balzac, qui lui dédia le drame de Vautrin.
  2. En 1868, à Paris, MM. Ferdinand Dugué et Peaucellier ont fait représenter, sur le Théâtre de la Gaîté, un drame dont Clémence Bourignard-Desmarets est un des principaux personnages.
  3. Partie de la rue Saint-Sulpice actuelle comprise entre les rues de Condé et de Seine.
  4. Dénommée aujourd’hui rue de Penthièvre.