Colonie anglaise du caporal Glass

ÎLE TRISTAN D’ACUNHA. — Colonie anglaise du caporal Glass. — Un individu, nommé Glass, qui est aujourd’hui le principal habitant de cette île, y fut envoyé, il y a environ quatorze ans, avec une compagnie d’artillerie, dont il était caporal, pour y tenir garnison durant la captivité de Napoléon à Sainte-Hélène. À la mort de ce prince, les Anglais ayant évacué l’île, Glass obtint la permission d’y rester pour garder les bestiaux et les magasins. Actif et fort entreprenant, il se mit à exécuter de grands défrichemens. Lorsque le navire anglais le Pyrame toucha à Tristan en janvier 1829, la population se composait de sept hommes, six femmes et quatorze enfans, dont huit ou neuf appartenaient à Glass. Ils possédaient 300 acres de terre labourable, de riches pâturages et de l’eau excellente. Leur troupeau se composait de 70 bêtes à cornes de la meilleure race, et de 100 moutons, dont la laine se vendait au Cap 2 schell. 6 pence la livre ; les parties montueuses de l’île étaient peuplées de milliers de chèvres sauvages.

Les plantations de froment et d’orge des colons promettaient une abondante récolte ; et quant aux pommes de terre[1], bien qu’ils en eussent déjà fourni à plusieurs navires, ils en avaient encore en magasin douze tonnes pesant, pour chaque habitant. Glass s’est construit une habitation commode, et a entouré les terres défrichées d’un mur de pierre de trois milles de circonférence, auquel il a travaillé pendant dix ans.

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  1. MM. Schiede et Deppe rapportent, dans la description qu’ils donnent à M. de Humboldt de leur ascension au grand volcan d’Orizaba, avoir vu croître la pomme de terre dans un état sauvage, à la hauteur de 10,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. La tige avait 3 pouces et demi de long, et portait de grandes fleurs bleues. Les pommes de terre étaient de la grosseur de noisettes.