Clélie, histoire romaine/Partie 1/Livre I/08

Augustin Courbé Voir et modifier les données sur Wikidata (Tome Ip. 350-351).

CLELIE
A ARONCE.



VOstre tromperie n’a point reüſſi : & celuy auec qui vous l’auez concertée, n’aura pas la ioye non plus que vous, de pouuoir croire qu’on me peut tromper. Croyez moy Aronce, il ne ſuffit pas d’auoir de l’eſprit pour eſtre trompeur : il faut encore auoir vne certaine malice naturelle, dont ie ne vous croy pas capable. C’eſt pourquoy n’entreprenez plus de me vouloir tromper : & pour vous prouuer que voſtre deſſein a effectiuement mal reüſſi, ie vous proteſte que voſtre Lettre ne m’a pas donné vn moment de colere. Apres cela ie penſe que ie n’ay que faire de vous expliquer dauantage mes ſentimens : & que vous croirez bien, que ie ne croy pas que vous ſoyez amoureux de moy.


Voila donc Madamme, quel fut le Billet de Clelie, à Aronce : & voicy quel fut celuy qu’elle eſcriuit à ſon Riual.