Chroniques (Buies)/Tome I/De retour à Québec

Typographie C Darveau (1p. 228-240).


20 Septembre.

« Il y aura des pluies, des grincements de dents et du vent de nord-est durant toute l’éternité. Et le vent de nord-est ayant soufflé pendant quarante nuits et quarante jours, tous les Québecquois auront le rhume de cerveau et le nez comme une citrouille. » [Paroles de l’Apocalypse, chapitre II, livre Xe.]

Cette prédiction s’accomplit à la lettre ; peut-être que les impies de la Minerve n’en croiront rien, mais les Québecquois qui, depuis une semaine, ont les deux mains pendues à leur nez comme à une navette qu’ils tordent, savent qu’il n’y a plus de raison pour que ça finisse et qu’ils iront dans l’autre monde en éternuant. Jamais, de mémoire d’homme, on n’a vu pareille boue ; les pavés ont disparu et la ville est un cloaque. Si Québec n’était pas un promontoire, il serait englouti. On dit que les patates pourrissent dans la terre ; c’est bien le moins ; les maisons elles-mêmes pourrissent, l’eau y suinte par tous les toits dans toutes les mansardes et, de là, arrive dans le nez qui sert de dalle. C’est un spectacle inouï que cinquante mille âmes se mouchant à la fois pendant toute une semaine.

Ce qui m’étonne, c’est que plus le nez se vide, plus il grossit ; c’est donc un réservoir infini qu’une tête humaine et il n’y aurait pas de melon plus juteux au monde ! Connaissez-vous rien de plus humiliant qu’un rhume de cerveau ni rien qui témoigne mieux de la faiblesse humaine ? Être pris tout à coup d’un éternuement obstiné, opiniâtre, et être obligé d’y céder sans relâche, c’est tout ce qu’il y a de plus irritant et à la fois de plus instructif. La philosophie du nez, quelle découverte ! et, comme presque toutes les grandes découvertes, elle sera due à un accident. Je mets en fait qu’un nez qui éternue, c’est tout un monde d’illusions envolées et que l’homme, le roi des animaux, en devient le plus bête avec le coryza. De là je conclus que le rhume de cerveau est une affection essentiellement nationale.

Comment après cela bâtir des théories sur cet organe si nécessaire à la sécrétion cérébrale ? Que va devenir la nasomancie, science chérie de M. Bué, devant ce déluge qui confond tous les nez dans un seul type, celui de la pomme cuite ? Avant les pluies torrentielles qui ont changé la ville en un vaste égoût collecteur, il y avait encore, même à Québec, des nez qui faisaient rêver et des nez de rêveurs ; maintenant il n’y a plus que des nez de pochards endurcis.

Renifler sans cesse était autrefois l’indice d’un caractère moqueur et caustique ; aujourd’hui, n’allez pas croire que votre interlocuteur, lorsque vous le verrez renifler, se moque de vous ; mais éloignez-vous tout simplement de deux ou trois pas. Dire que nous voilà au vingt septembre, au mois des fruits, de la moisson et du feuillage doré, et que la pluie n’a fait que tomber, tomber sans cesse depuis le huit ! Douze jours d’arrosage consécutif, de clapotage et de crottage ! Et remarquez que nous habitons une ville où il n’y a pas de pavés, une ville qui devient un marais à la première pluie et dont on laisse s’entasser la boue depuis l’époque de la conquête. On a commencé au mois de juin à paver la rue Saint-Jean, principale artère de la haute-ville ; cent cinquante pieds de macadam ont été couchés et maintenant l’ouvrage est suspendu. À la basse ville, les goëlettes viennent ancrer sur les trottoirs et chargent ou déchargent leurs cargaisons à domicile.

Là où se trouvaient les quais, il y a quinze jours, les navires jettent maintenant la sonde ; avant-hier, un bateau de la compagnie Richelieu, le Montréal, je crois, a dû mouiller au pied de la citadelle et débarquer ses passagers au moyen de poulies ; tout le trafic se fait dans des chalands, les cochers ont ôté les roues de leurs voitures et le premier essai de chiens de Terreneuve, comme moyen de locomotion, vient d’être fait par un riche propriétaire dont les deux chevaux se sont noyés en traversant la rue Saint-Paul ; quant à sa voiture, elle s’est trouvée placée sur un navire en partance pour l’Angleterre, et lui-même n’a pu rester dans la ville de Champlain qu’en sautant sur les remparts qui se trouvent à fleur d’eau. La chute Montmorency se décharge sur l’Île d’Orléans dont on ne voit que la cime indécise ; enfin, le gouverneur a lancé une proclamation conviant tous les citoyens à se réfugier dans la citadelle, et le Conseil-de-Ville vient de décréter l’abrogation de la taxe sur l’eau.

Si ce tableau d’une catastrophe semblable à celle dans laquelle le monde fut englouti, il y a cinq mille ans, vous fait frémir, croyez qu’il n’est encore rien en comparaison de la réalité, puisque la réalité, c’est que, malgré le déluge qui nous inonde, il y a encore des feux dans la vieille capitale et des feux que rien ne peut éteindre. Des maisons prendre en feu dans l’eau, conçoit-on cela ! Eh bien ! c’est ce qui arrive ; avant-hier soir, toute une manufacture a brûlé, malgré un immense concours de peuple qui regardait. Rien n’était plus saisissant à contempler que ces flammes jaillissant à travers les flots d’eau versés par les nues et les minces filets des pompes ajoutant leur impuissance à celle du ciel lui-même ! Si une ville, aux trois quarts engloutie, n’est pas à l’abri du feu, où faudra-t-il donc se bâtir désormais et n’est-il pas à craindre que la simple sécheresse ait l’effet de réduire nos os en charpie ?

Malgré le déluge, malgré les vents et les rhumes, Québec s’amuse ; c’est un bal quotidien dans la chère et bonne vieille ville. Lord Dufferin est le plus galant, le plus aimable, le plus intelligent des gouverneurs que l’Angleterre nous ait donnés depuis Lord Elgin et de longtemps avant lui. C’est aux Canadiens-Français surtout qu’il donne ses prédilections, parce qu’étant un esprit cultivé, littéraire, amant des arts, il se porte de préférence vers la race qui a le plus le culte de l’idéal. C’est pour nous, je vous l’assure, un sujet d’orgueil et de réjouissances que d’échapper, sous cette haute protection, à l’épaisse atmosphère qu’appesantit de plus en plus autour de nous le commerce grossier et ignorant des simples enrichis, des parvenus aux grosses mains pleines de gros sous. L’Angleterre nous a-t-elle envoyé Lord Dufferin à la dernière heure pour adoucir les regrets d’une séparation devenue inévitable, ou pour offrir un témoignage d’estime, d’affection pour des colonies si longtemps fidèles ? Certainement, un homme comme celui-là n’est pas un choix du hasard ; il n’est pas venu ici, comme d’autres gouverneurs, simplement pour refaire une fortune ébréchée. À la veille de circonstances décisives, l’Angleterre ne nous envoie pas un homme de plâtre qui ne se recommanderait que par sa position et la suprême autorité qu’il représente ; elle donne, aux uns, l’homme d’état qui sera à la hauteur des événements, aux autres, à ceux dont le cerveau débile frémit à l’idée du self possession, une consolation.

Aussi, toute la presse de Québec est-elle en liesse au sujet du charmant lord qui est venu secouer les vieilles matrones dans leur léthargie et rendre aux jeunes filles leur enjouement animé, le vif incarnat que les plaisirs donnent à la jeunesse. Les Québecquoises ont retrouvé leurs couleurs, elles sont radieuses et ravissantes ; une espèce d’ivresse joyeuse les envahit ; tous les jours il y a une promenade empressée à la citadelle ; le bon vieil esprit d’autrefois se ranime, tout le monde se sent envie de paraître, de briller ; il n’y a pas jusqu’au Journal de Québec qui n’en éprouve le vertige, qui ne tourne aux bons mots et ne fasse des calembourgs.

Je me suis souvent demandé pourquoi les trois quarts des journalistes canadiens ne renchaussaient pas des patates au lieu de tenir une plume. À force de les lire je suis arrivé à en découvrir la raison ; c’est que ces écrivains ne font pas la moindre différence entre une plume et une pioche.

C’est une épouvantable fatalité que celle qui nous condamne à appeler confrères des gens comme ceux de l’Union des Cantons de l’Est, du Pionnier de Sherbrooke… Le premier ne disait-il pas ces jours-ci que « la confédération et ses légitimes influences avaient renversé le parti rouge, comme le christianisme avait fait de la synagogue ! » Ne disait-il pas encore que « les nationaux faisaient germer dans l’esprit, cette ivraie de la doctrine, si funeste aux populations !… Foudroyons l’hydre de la révolution, le libéralisme… » ” s’écriait-il dans un transport, au milieu d’un orage où le tonnerre devait être à discrétion. Oui, confrère, puisqu’il le faut, arrachez l’ivraie de la doctrine si funeste… ; mais, au nom du ciel, attendez que vous ayez lu quelque chose pour écrire ; cela vous fera peut-être comprendre que vous n’en aurez jamais le droit.

Ce qui me console un peu du journalisme canadien, c’est l’exemple que vient de donner le Groënland. Dans cette contrée boréale, séjour des ours blancs et des pingouins, ont paru dernièrement deux journaux dans la langue esquimale ; voilà une perspective pour le rédacteur de l’Union des Cantons de l’Est. L’un de ces journaux s’appelle Atuagagadlutit ; on croit lire, en voyant ce mot, l’en-tête d’un article de l’Union des Cantons.

30 Septembre.

House to let or for sale, Shop to let, Maison à louer ou à vendre, Magasin à louer, voilà ce qui attire l’œil à chaque instant sous forme d’écriteau, dans les rues de Québec. Ô capitale ! on prétend que nous sommes dans une époque de progrès : mille fois non. Du temps de Champlain, il n’y avait pas autant de maisons abandonnées, autant de magasins vides. Il n’y avait pas ces amas de débris, ces rapiéçages et ces rafistolages de masures moisies, ces constructions qui s’affaissent subitement comme des octogénaires qu’un souffle emporte, ces trottoirs vermoulus qui se pulvérisent sous les pas, ces rues jonchées de torrents de pierres, inondées de boue, tous les délabrements, tous les écroulements, toutes les ruines.

Il y a des heures du jour où Québec semble une ville abandonnée dans une sorte de terreur mystérieuse ; un repos sépulchral envahit les rues, quelques fantômes tournent ça et là des coins de maisons et se perdent ; les magasins solitaires bâillent au passant qui a l’air de s’échapper ; tantôt on entend une voiture qui se débat contre les pierres, saute de l’une à l’autre, cahote, bondit et retombe ; tantôt, une chute saccadée, puis un bruit mât, c’est un cailloux qui roule jusqu’à ce qu’il s’arrête sur un amas d’autres cailloux laissés là par les soins de la municipalité. D’autres fois c’est un clapotement flasque et des jets de boue qui vont frapper le nez, les yeux, la bouche des piétons indifférents ; monter, descendre, plonger dans les ornières, se crotter des pieds à la tête, se rompre les orteils, se mettre à l’abri des maisons qui croulent ou menacent de crouler, voilà le sort de ceux que la fièvre ou le rhumatisme ne retient pas dans un foyer peuplé d’ennuis.

La semaine dernière une maison s’est affaissée sur elle-même. Songez-vous un instant à tout ce qu’éveille de pensées dans l’esprit, le fait qu’une maison tombe de décrépitude en pleine ville, et que cela ne soit appelé qu’un simple accident auquel rien n’aurait pu remédier ! Dans cet accident il y avait de quoi tuer trente personnes, trente victimes d’un état de société à demi barbare où l’on voit toutes choses laissées à l’abandon ; aucunes lois municipales mises en vigueur, si ce n’est celles qui molestent ou fatiguent les citoyens ; rien d’établi, ni même rien auquel on songe pour la sûreté ou simplement la commodité publique ; enfin la négligence, le désordre, le mépris ou l’ignorance des lois les plus élémentaires d’administration civique, une population habituée au laisser-faire le plus sauvage, et un corps municipal siégeant dans l’impuissance !

Une maison écroulée ! ce n’est pas tout. À deux pas de là, dans l’escalier qui mène à la basse ville, c’est-à-dire dans une impasse large de dix pieds tout au plus, où montent et descendent chaque jour des centaines de personnes, une autre maison allait cheoir, ses pierres s’ébranlaient, le toit s’enfonçait, le ciment gémissait et s’échappait en débris sur la tête des passants. C’est à la dernière heure, au moment où la maison allait sombrer et bloquer l’impasse sous ses ruines, qu’on s’est décidé à lui appliquer des étais ; mais les étais, eux-mêmes chancelants, ne rassuraient pas les citadins nerveux. Alors, on a commencé à démolir le toit ; c’était un suprême effort, aussi s’y est-on arrêté. Maintenant, la maison béante entr’ouvre au ciel ses profondeurs meurtries, et l’orage s’y engouffre avec des gémissements accusateurs…

Le croiriez-vous ? Notre cher Événement, notre Événement bien-aimé, menace aussi de joncher le sol. On lui a mis des étais, à lui, ornement et perle de la presse canadienne ; c’est du fond d’une mansarde ouverte à tous les vents, tremblant au moindre bruit, que partent tous les jours ces fins articles qui font les délices de tous les esprits cultivés. Là, dans un taudis poussiéreux, chevrotant, s’abandonne le plus spirituel et le plus éloquent des rédacteurs. À chaque coup de presse, tout l’édifice gémit, et le visiteur affolé s’élance à la fenêtre. Cependant, Fabre rédige toujours avec une catastrophe sur la tête ; évidemment la Providence a des vues sur lui et les dieux protègent le parti national.

En face de l’Événement, le Canadien contemple, avec une satisfaction perfide et un orgueil barbare, cette ruine qui l’éblouit et qui persiste dans sa gueuserie éclatante. Nonchalamment assis à sa croisée, dans un fauteuil archi-ministériel, le propriétaire du Canadien [1] étudie tous les jours chaque lézarde qui s’allonge sur son confrère et cherche à voir quel pan de mur croulera le premier.

Lorsqu’il a passé des heures d’attente et de désespérance, il applique à son tour des poutres au pouvoir ; dans cette tâche ingrate, son rédacteur[2] a dépensé le plus beau de ses forces, le plus fort de sa volonté. Jeune, il a cru qu’il lui suffisait de sa jeunesse accolée à cette ruine pour la soutenir. Il n’a pas encore voulu y mettre son talent, tant l’illusion l’a toujours aveuglé, et il le réserve pour le jour de la chute, comme un éclair dans le naufrage. Je le plains, tout en l’estimant comme on estime tous ceux qui se fourvoient avec conviction ; car il n’est pas fait pour chanter des hosannas, mais pour porter la pioche au noir édifice conservateur dans lequel, depuis des années, s’engloutissent tant de talents jetés hors de la voie. Il a un esprit vigoureux, un talent ferme, une science peu commune, mais dont l’éclat ne peut percer à travers les épaisses couches qui l’entourent. Que faire, lorsqu’on est réduit à préconiser deux ou trois « compagnons du Bain » qu’aucune lessive ne peut décrasser ? Comment tirer l’honorable Hector de son néant ? Autant vaudrait entreprendre d’illustrer Charles de Boucherville ou de couvrir Bellerose de lauriers.

Il me revient justement à la mémoire en ce moment un entrefilet du Canadien, évidemment dû à une plume étrangère, sinon intéressée. Je le reproduis, parce qu’il me fait tressaillir d’orgueil, mais je ne prétends à aucun autre mérite qu’à celui d’en vouloir prolonger le souvenir. Cet entrefilet était écrit il y a quinze jours ; qu’on le reproduise à outrance dans tous les journaux du pays, et puis qu’on se taise dans une contemplation admirative. Voici comment était conçu ce paragraphe cher à tout cœur canadien :

« Le gouverneur-général a donné samedi dernier, à sa résidence de la Citadelle, un dîner auquel assistaient l’hon. M. Langevin et Mme Langevin, M. le Consul-général de France et Mme Chevalier.

Vendredi soir, Son Excellence a donné un bal. Lord Dufferin a dansé le premier quadrille avec madame Langevin et la comtesse Dufferin avec l’hon. M. Langevin.

Au souper, Son Excellence conduisait aussi Mme Langevin, et la comtesse Dufferin était accompagnée par l’hon. M. Langevin. »

M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin, M. Langevin… L’écho, affaibli sous le poids de ce grand nom, se tait petit à petit, chuchote, soupire, s’endort et nous laisse rêver aux grandeurs de ce monde, en attendant que les coups de canon tirés en l’honneur du départ de Sir George viennent nous réveiller.

Hier, un spectacle m’a frappé. Une trentaine d’artilleurs canadiens remettaient sur leurs affûts quelques vieux canons que les Anglais avaient laissés démontés, croyant sans doute qu’après leur départ on les jetterait à l’eau. La domination anglaise nous a laissés, mais son protectorat nous reste, Dieu merci, et il s’exerce sous la forme de toutes les vieilles ferrailles non commerçables. Donc, hier, quelques obusiers, grinçant sous la rouille, dévorés à demi par ce grand chancre qu’on appelle le temps, reprenaient place, grâce aux bras musculeux de nos artilleurs. C’était par un temps opaque, et la flotte ennemie, si longtemps attendue par Sir George, était retenue par les brumes dans le golfe. Néanmoins, des télégrammes répétés ne laissaient aucun doute sur le péril qui nous menaçait. Nos canonniers étaient en chemise, avec des manches retroussées jusqu’aux coudes, et l’on pouvait voir à nu l’antique vaillance de nos pères courir dans leurs veines. L’officier qui les commandait, en grand uniforme, pantalon collant et martial, tunique flamboyante, terriblement campé sur la batterie, jetait des regards pleins de défis et d’éclairs dans les brouillards que le nord-est balayait à l’horizon ; il cherchait la première voile américaine et sa narine palpitante humait le feu des batailles.

« Holà, hé ! m’écriai-je, y sommes-nous cette fois ? Où faut-il fuir ? Pensez-vous qu’il ne vaudrait pas mieux jeter tous ces canons-là dans le fleuve pour en barrer le passage ? — Passage de quoi ? cria l’officier d’une voix habituée à dominer la foudre, comment ! fuir ? Est-ce que tu rêves, pékin, civil abject ? Ne sais-tu pas que ces canons ne sont pas pour l’ennemi contre qui nous n’avons besoin que de nos porte-plumes ? Nous remontons ces foudres de guerre, pékin, pour fêter le retour de sir George, lorsqu’il reviendra d’Angleterre. »

Tant de sécurité, un dédain si beau en présence de ces engins qui éclateront infailliblement au premier coup, me laissèrent confus d’admiration ; mais je n’en tremble pas moins à l’idée qu’il ne sera pas besoin de l’ennemi pour abattre nos remparts ; encore quelques bouffées du nord-est et ils seront emportés en poussière dans l’espace, à moins que les déluges d’automne n’en fassent du macadam pour nos rues où vont bientôt s’ébattre les crocodiles et les marsouins.



  1. L’excellent, le satisfait et volumineux L. H. Huot.
  2. Lucien Turcotte.