Chronique de la quinzaine - 31 août 1840

Chronique no 201
31 août 1840
CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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31 août 1840.


La question d’Orient, telle que la convention du 15 juillet a prétendu la poser, est entrée dans sa seconde phase, et tout semble annoncer qu’elle ne pourra pas atteindre la troisième.

Après avoir signé le pacte anglo-russe, après avoir résolu de se faire les arbitres de l’Orient sans le concours et l’assentiment de la France, les signataires de la convention avaient un second point à fixer, un point qui, secondaire en apparence, était en réalité le point capital et le plus difficile à régler ; je veux dire l’exécution du traité, ce qu’on a appelé les moyens coercitifs.

Ici encore lord Palmerston s’est laissé égarer par des rapports exagérés et par de fausses suppositions. Il faut le dire, l’histoire de ces étranges négociations fournira plus d’une page curieuse aux annales diplomatiques de notre époque.

Pourquoi a-t-on conçu la pensée du traité du 15 juillet ? Parce que lord Palmerston a supposé que notre cabinet poussait Méhémet-Ali à conclure un arrangement direct avec la Porte ; parce qu’il a cru que l’offre de restituer au sultan sa flotte avait été un conseil de M. Thiers ; parce qu’il s’est imaginé que le gouvernement français n’ayant d’autre but que d’enlever à la conférence de Londres la décision du litige, il importait de le gagner de vitesse ; enfin parce qu’en prenant au pied de la lettre les exagérations de l’esprit de parti, il s’est persuadé que la France voulait réellement la paix à tout prix, et qu’elle se résignerait, pour la maintenir, à ne jouer dans les affaires du monde que le rôle du dieu d’Épicure. Toutes ces suppositions étaient gratuites ; elles étaient même contradictoires ; car un gouvernement qui voudrait la paix à tout prix ne s’engagerait pas isolément dans des voies détournées qui peuvent toujours aboutir au dissentiment et à la guerre.

Il était cependant bien facile de se tenir en garde contre ces vaines hypothèses, facile d’apprécier à son véritable point de vue la politique de la France dans les affaires de l’Orient.

On a supposé au cabinet français une politique toute de finesse et d’artifice. On s’est trompé. C’est ainsi que se trompent souvent les hommes que le vulgaire qualifie d’habiles. Il est arrivé au gouvernement français ce qui arrive aux personnes véridiques. Sans le vouloir ils induisent en erreur les esprits méfians qui redoutent toujours le mensonge.

La politique de la France a été simple, franche, honnête. Elle a toujours voulu une solution pacifique de la question d’Orient, et une solution qui écartât tout empiétement d’une puissance européenne sur l’empire ottoman. Sans doute peu importe à la France que Méhémet-Ali conserve ou abandonne telle ou telle partie du territoire qu’il occupe. S’il prenait fantaisie au pacha de rentrer dans la vie privée ou de rendre au sultan le gouvernement de la Syrie, voire même celui de l’Égypte, la France n’y apporterait aucun obstacle. Mais la saine politique ne se fonde pas sur de folles suppositions. En fait, Méhémet-Ali occupe depuis long-temps ces provinces ; il y est fortement établi ; il n’est pas homme à s’en dessaisir de bon gré ; le gouvernement français, en tenant compte de ces faits, des embarras de l’empire ottoman, des antécédens du pacha, de son habileté, de son influence en Orient, a compris que toute tentative sérieuse pour arracher au pacha ses conquêtes pourrait amener un choc funeste à la Porte et des complications dangereuses pour la paix du monde. La France, suivant cette politique calme, sensée, pratique, qui distingue éminemment la monarchie de juillet, en a conclu qu’il fallait, dans l’intérêt de l’empire ottoman et de l’équilibre européen, accepter les faits accomplis, et arriver, par une sage lenteur et par l’influence morale des puissances, à un arrangement qui, sans rien ôter de ses forces réelles à la Porte, la mît à l’abri de toute secousse et de tout démembrement. Méconnaître la politique de la France, c’est obéir à d’aveugles préventions ou à de coupables arrière-pensées. La politique de la France concilie les intérêts légitimes de tout le monde, tous les intérêts qu’on peut avouer. La politique contraire n’est qu’égoïsme, faiblesse et colère : en effet, les vues égoïstes de la Russie, la colère de lord Palmerston et de lord Ponsonby, la faiblesse des cabinets autrichien et prussien, excitées, encouragées par de fausses suppositions à l’endroit de la France, sont les mobiles de cette monstrueuse alliance, qui, incapable de rien produire de décisif, a cependant déjà fait beaucoup de mal par la perturbation et les alarmes qu’elle a jetées dans les marchés du monde.

Elle ne peut rien produire de décisif, car il en est des moyens d’exécution comme du principe même du traité : tout reposait sur de vaines suppositions. Les négociateurs, nous en sommes convaincus, n’ont pas osé fixer leur pensée sur l’énormité des moyens que la résistance de Méhémet-Ali pourrait rendre nécessaires ; ils ne se sont pas représenté la France surveillant d’un œil justement jaloux et l’arme au bras toute tentative violente, la France prête à jeter, coûte que coûte, tout son poids dans la balance, le jour où l’équilibre européen paraîtrait sérieusement troublé. Non : ils ont cru, d’un côté, que l’insurrection de Syrie se chargerait de l’exécution de leurs arrêts, et de l’autre que la France, à tout évènement, ne ferait pas sortir un fusil de plus de ses arsenaux.

Qu’est-il arrivé ? L’insurrection de Syrie a disparu comme un nuage ; la France, la France unanime a pris à l’instant même l’attitude que sa dignité et son intérêt lui imposaient : les suppositions de lord Palmerston et de M. de Metternich ont fait place à de graves réalités. Méhémet-Ali, vainqueur de l’insurrection, développe ses moyens de défense et oppose aux sommations de la Porte un refus péremptoire : la France observe et se prépare à tout évènement.

Les auteurs de la convention anglo-russe se trouvent ainsi jetés sur une mer où peuvent éclater de grands orages, et dont ils n’avaient pas soupçonné les écueils. Il est impossible que la prudence ne reprenne pas son empire sur des hommes blanchis dans les affaires, et qui ont à sauver le repos de leurs vieux jours et l’éclat de leur renommée. À l’heure qu’il est, plus d’un diplomate regrette, nous le pensons, d’avoir concouru à un acte qui n’est au fond qu’une étourderie.

Il suffit, pour s’en convaincre, de lire le memorandum adressé à la France le 17 juillet. Qu’est-ce qu’une convention sur l’Orient, conclue sans la France et se fondant sur deux suppositions que notre ambassadeur, M. Guizot, à l’instant même, a nettement et fortement contredites ? On prétendait que l’arrangement proposé au pacha reposait sur des idées émises par le gouvernement français. Il n’en est rien. On prétendait que la France avait donné le droit de croire que dans aucun cas elle ne s’opposerait aux mesures prises par les puissances. La France, au contraire, jamais, à aucune époque, n’a aliéné sa liberté d’action. M. Guizot l’a constaté, et on n’a rien eu à lui répondre.

Loin de nous le désir, la pensée d’envenimer la querelle. S’il était en notre pouvoir d’effacer d’un trait de plume les incidens des six dernières semaines, et de rétablir à l’instant même entre l’Angleterre et la France, entre les deux grandes nations constitutionnelles de l’Europe, cette union intime qui était également utile et honorable aux deux pays, et qui seule garantissait la paix du monde, certes nous n’hésiterions pas à le faire. Cependant qu’on nous permette de faire remarquer au noble lord le singulier langage qu’il tient à la France à la fin du mémorandum. Au moment où il quitte l’alliance française pour se jeter dans les bras de la Russie, au moment où il se propose de faire en Orient ce que la France désapprouve, c’est à la France qu’il demande de lui prêter son concours moral, l’appui de son influence ! « Votre influence, nous dit-il, est toute-puissante à Alexandrie. » Ce langage est-il sérieux ? S’il ne l’était pas, la France aurait le droit de s’en plaindre. Elle est trop grande dame pour que qui que ce soit au monde se permette avec elle l’ironie. Si ce langage, comme nous aimons à le croire, est sérieux, il approche de la naïveté, Quoi ! la France emploierait son influence pour que la convention du 15 juillet, faite sans elle et en quelque sorte contre elle, ne reste pas une lettre morte ! la France viendrait en aide à l’alliance anglo-russe ! elle contribuerait à amoindrir l’homme qu’on déteste à Saint-Pétersbourg et que poursuivent de leur haine lord Palmerston et lord Ponsonby !

Encore une fois, libre au pacha de rendre, si bon lui semble, à la Porte toutes ses possessions ; libre à lui de prendre peur, et de démentir, s’il le veut, toute sa vie. La France, tant que la Porte seule agira, tant qu’elle restera seule maîtresse du pays, n’a rien à dire. Mais, quoi qu’on fasse au nom de la convention du 15 juillet, de la convention conclue clandestinement, sans inviter préalablement et formellement la France à la discuter et à y prendre part, certes, le gouvernement français n’y prêtera pas son concours. Son rôle, le minimum, pour ainsi dire, de son rôle, c’est l’observation armée. Le surplus dépendra des évènemens, de la prudence ou de l’audace des cabinets. La politique de la France est connue : elle est désintéressée, mais digne ; la France ne demande rien, mais elle ne laissera pas impunément compromettre l’équilibre européen. Elle aime la paix, elle en connaît et apprécie les avantages ; mais le jour où le droit et l’honneur le lui commanderaient, elle ferait la guerre comme la France peut la faire, et là où la France a le plus d’intérêt à la faire. Elle ne se laisserait pas assigner un champ de bataille, elle le choisirait.

L’Europe ne l’ignore pas, et si quelques doutes lui restaient encore, s’il se trouvait quelque part un homme trop confiant dans ses prévisions, ces doutes et ces croyances seront dissipés, nous le pensons, par ces nobles et vives paroles, par ces paroles si françaises et à la fois si utiles à l’Europe, qui ont été dites en haut lieu. Nous voudrions pouvoir redire tout ce qu’il y avait dans ces paroles augustes de haute raison, de fermeté patriotique, de dignité nationale. La couronne, le pays, le cabinet, sont unanimes, également fermes et modérés, également calmes et résolus. Dès-lors toute inquiétude serait vaine, toute agitation prématurée. Nous pouvons envisager la question de sang-froid, avec toute la confiance que nous inspirent le bon droit, l’honnêteté de notre politique, la force et les sentimens du pays, la sagesse et la résolution du pouvoir.

En présence de ces faits, posons de nouveau la question des moyens coërcitifs. L’insurrection de Syrie n’est plus ; le pacha résiste, nous le supposons du moins. Que fera-t-on ?

Le blocus de la Syrie ? L’Angleterre a toujours soutenu, relativement à l’Espagne, qu’on ne pouvait pas faire accepter aux neutres le blocus des ports d’une puissance amie. Il n’y a pas là de blocus possible, car la Syrie est une province de l’empire ottoman. Or, les Anglais ne peuvent pas bloquer les ports de leur allié, et la Porte ne peut pas se bloquer elle-même. Le sultan pourrait déclarer que par mesure de police il ferme, à toutes les nations sans exception, tel ou tel port. Dans ce cas, les forces du sultan peuvent seules intervenir pour faire exécuter la mesure.

Le bombardement d’Alexandrie ? Indépendamment de tout ce qu’il y aurait à dire sur la légalité, la moralité et la possibilité de cet expédient, qui réveillerait de tristes souvenirs, ce serait un singulier service à rendre à la Porte que de brûler, avec la flotte égyptienne, la flotte turque, que le pacha placerait, sans aucun doute, en première ligne. Serait-ce une preuve de la tendresse anglo-russe pour le sultan ? Et si, comme nous le pensons, Méhémet-Ali préfère quelques pertes, même un désastre à l’ignominie, quel sera le résultat de ces efforts ? quel profit en retirera le sultan ? La lutte sera longue et acharnée, et, comme l’a dit M. Guizot avec cette netteté d’expression qui le caractérise, la paix du monde sera livrée aux incidens et aux subalternes.

Le blocus, le bombardement ! mais si le pacha irrité, fatigué, se résout à jouer le tout pour le tout et donne à Ibrahim l’ordre de franchir le Taurus, s’il sollicite le fanatisme musulman et couvre le territoire de l’empire de révoltes et d’insurrections, que feront les vaisseaux de la Grande-Bretagne ? Hélas ! ils iront prendre des cargaisons de Russes pour les porter en Égypte, en Syrie, que sais-je ? En même temps une armée moscovite marchera sur Constantinople.

« Cela n’arrivera pas. » Il faut l’espérer ; mais cela peut arriver, grace à votre traité. C’est là le résultat net de la politique de lord Palmerston ; il n’y en a pas d’autres. Jusqu’ici la paix du monde était entre les mains des cabinets européens ; disons-le, avant tout, elle était entre les mains de l’Angleterre et de la France. Aujourd’hui elle est tout entière entre les mains d’un Turc, d’un pacha qui, dans un coin de l’Afrique, peut calculer à son aise toutes les chances que lui présente une conflagration générale de l’Occident et de l’Orient. Et ces chances ne seraient pas à mépriser pour lui !

Cette remarque, qui est le point vital de la question, ne nous appartient pas. Espérons que ceux à qui elle a été faite avec une autorité et une force que nous ne saurions lui rendre, en feront leur profit et ne voudront pas nous faire répéter encore une fois le mot du chancelier suédois.

Au reste, l’énormité de l’intervention russe, que le pacha passe ou non le Taurus, paraît aujourd’hui reconnue par tout le monde. C’est là, ce nous semble, le fait caractéristique de la situation ; c’est là ce qui la rend en réalité stationnaire, pour le moment du moins.

Les Anglais, whigs, tories ou radicaux, peu importe, à l’heure qu’il est, ne veulent pas entendre parler de l’emploi des troupes russes comme moyen coërcitif.

L’Autriche et la Prusse, à leur tour, ouvrent les yeux sur les résultats que pourrait avoir pareille intervention, et sont loin d’y consentir.

La Russie elle-même ne paraît pas très pressée d’arriver à ce dénouement.

L’attitude de la France modifie profondément la question. S’il faut porter ses regards du Rhin à Beyruth, en passant par Varsovie et Constantinople, la ligne est longue, et il vaut même pour la Russie la peine d’y penser long-temps.

Bref, dans ce moment nul ne désire ou n’ose employer les Russes pour l’exécution du traité.

Dès-lors, encore une fois, que devient cette fameuse convention, cette convention pour laquelle lord Palmerston n’a pas craint de porter à l’alliance française une si rude atteinte ?

Il reste cependant à lord Ponsonby et à lord Palmerston une espérance, nous le croyons, l’espérance de ranimer l’insurrection de la Syrie. Les agens russes et anglais vont se mettre à l’œuvre pour exciter des troubles et provoquer des massacres ; quelques armes, quelque argent, seront jetés sur les côtes de la Syrie pour exciter ces malheureuses populations à une rébellion sanglante et inutile contre les troupes nombreuses et aguerries du pacha. La révolte rendra le gouvernement militaire du pacha de plus en plus tyrannique et inexorable. Qu’importe ? pourvu qu’on puisse dire que le traité anglo-russe n’est pas une lettre morte, et que la nouvelle alliance porte ses fruits. Quels fruits !

En somme, on peut prévoir beaucoup de malheurs, mais point de résultats politiques décisifs et sérieux. Aussi espérons-nous que le bon sens de la nation anglaise, l’intérêt par trop évident de l’Autriche et de la Prusse, la force et la modération de la France finiront par conjurer l’orage qui menace le repos du monde.

Ne l’oublions pas cependant : il faut, pour le conjurer, autre chose que des paroles ; il faut une attitude forte et persévérante, l’attitude que le cabinet, avec le complet assentiment du roi et du pays, vient de prendre, et qu’il saura maintenir et rendre, s’il le faut, de plus en plus forte et redoutable.

La reine d’Espagne n’a pas été bien accueillie par une partie de la population de Valence. Espartero, le faible, et nous espérons qu’on ne devra pas dire un jour le coupable Espartero, est toujours l’homme du parti révolutionnaire. Tandis qu’on prétend donner aux reines la leçon du silence, ou qu’on cherche à les troubler par d’ignobles vociférations, les acclamations des exaltés sont pour le général qui a tenté, dans Barcelone, de mettre son épée à la place de la loi.

Ajoutez la résistance des municipalités et la faiblesse du pouvoir central ; on pourrait croire que l’Espagne est menacée d’une complète anarchie. Que deviendrait alors la royauté ? Que deviendrait-elle si, effrayée des symptômes qui se manifestent dans ce malheureux pays, et du despotisme des généraux, la reine prenait un parti extrême en abandonnant l’Espagne à elle-même ? Heureusement le courage et le génie politique de la reine doivent nous rassurer. Le nouvel ambassadeur, M. de la Redorte, paraît avoir promptement acquis une influence salutaire et se faire remarquer par des conseils habiles, pleins à la fois de modération et de fermeté.

En attendant, les affaires d’Espagne ont jeté en France trente mille réfugiés carlistes. L’humanité ne permet pas de les renvoyer dans un pays où malheureusement on ne connaît guère d’autre moyen de terminer les discordes civiles que le massacre de ses adversaires. Il faut donc les garder jusqu’au jour où leur rentrée en Espagne sera sans danger et pour la vie des réfugiés et pour une charge fort lourde et un embarras sérieux, charge et embarras qui pourraient encore s’aggraver, si de nouvelles luttes entre les partis qui divisent l’Espagne amenaient sur notre territoire une émigration de modérés ou d’exaltés. La dépense du trésor pour les réfugiés espagnols se monte déjà à 600,000 fr. par mois. D’un autre côté, ce n’est pas un fait sans importance pour la bonne police du royaume que le séjour en France de tous ces hommes nourris de haines politiques et de guerre civile, et imbus d’opinions hostiles à notre système politique. Le gouvernement doit prendre au plus tôt des mesures propres à atténuer ces inconvéniens. Si l’humanité commande de venir au secours des réfugiés, elle ne défend pas de soustraire les hommes valides à une oisiveté qui est également fâcheuse pour eux-mêmes et pour la paix publique. Le gouvernement ne tardera pas, dit-on, à prendre un parti à leur égard.

On annonce que douze comités électoraux viennent d’être formés à Paris, savoir, un comité par arrondissement. Le premier, qui seul, dit-on, est organisé, est présidé par M. Laffitte.

C’est aujourd’hui que doit avoir lieu à Châtillon le grand banquet radical. Le nombre des invités est, dit-on, de quatre mille. Espérons que tout se passera sans désordre. Nous ne redoutons nullement l’expression légale et régulière des opinions diverses qui divisent les esprits. C’est ainsi que le pays se forme peu à peu aux mœurs constitutionnelles, que la liberté s’enracine et se consolide par sa propre retenue et la régularité de ses développemens.

Il règne une grande activité dans les divers départemens ministériels, non-seulement aux ministères des affaires étrangères, de la marine et de la guerre, où les circonstances politiques ont donné lieu à un redoublement d’activité, mais aussi aux autres ministères, tels que l’instruction publique, la chancellerie, les travaux publics. Nous rendrons compte une autre fois des importans travaux qu’on vient d’accomplir ou qu’on prépare pour l’ouverture de la session.