CEPENDANT qu’en la croix, plein d’amour infinie.
Dieu pour notre salut tant de maux supporta,
Que par son juste sang notre âme il racheta
Des prisons où la mort la tenait asservie ;

Altéré du désir de nous rendre la vie,
J’ai soif, dit-il aux Juifs. Quelqu’un lors apporta
Du vinaigre et du fiel, et le lui présenta ;
Ce que voyant, sa mère en la sorte s’écrie :

Quoi ! n’est-ce pas assez de donner le trépas
À celui qui nourrit les hommes ici-bas.
Sans frauder son désir d’un si piteux breuvage ?

Venez tirer mon sang de ses rouges canaux.
Ou bien prenez ces pleurs qui noyent mon visage ;
Vous serez moins cruels, et j’aurai moins de maux.