Chefs-d’œuvre poétiques des dames françaises/Madame Victoire Babois

MADAME VICTOIRE BABOIS.

Madame Victoire Babois, née en 1759 ou 1760, est morte en 1839. Elle était nièce de Ducis.

Cette dame ayant toujours vécu à Versailles au milieu de sa famille et d’un petit cercle d’amis, et n’ayant eu de liaison suivie avec aucun homme de lettres qui pût lui enseigner les règles du style et de la composition, est restée telle que la nature l’a faite, et n’a cherché à imiter aucun modèle ni à produire d’effet calculé. Ses poésies, dont la troisième édition a été publiée en 1828, se composent d’élégies de divers genres, d’épîtres et de pièces fugitives. Elle a fait aussi quelques opuscules en prose. Ses élégies maternelles sont celles qui ont le plus contribué à établir sa réputation littéraire.

Voici les vers que madame Babois adressa la veille de sa mort à son amie madame Mélanie Waklor :

La mort enfin m’ordonne de la suivre,
Et dans sa froide nuit je me sens enfermer ;
Mais mon cœur semble me survivre :
Vos chants si doux savent le ranimer ;
Je n’ai plus le pouvoir de vivre :
Je sens encor celui d’aimer.


À MA MUSE.
ÉPILOGUE


Muse, vous dont la voix douloureuse et chérie
Au jour que je fuyais a rattaché ma vie,
Et qui m’avez fait voir, au travers de mes pleurs,
Son épineux sentier jonché de quelques fleurs ;
Par le malheur elle était obscurcie :
Par vos innocentes douceurs
Vous l’avez ranimée, éclairée, embellie ;
Ô Muse, je vous remercie.
Quand j’ignorais, hélas ! vous et mon triste sort,
Dans la langue des dieux je redisais sans cesse
Les vers si doux que sans effort
À Racine dictait sa Muse enchanteresse.
Des neuf savantes sœurs j’adorais les appas ;
Mais à vous je ne pensais pas.
Vous dormiez sans songer à vous faire connaître.
Grands dieux ! que j’étais loin de croire à vos faveurs !
Mais, réveillée enfin aux cris de mes douleurs,
Dans mon cœur je vous sentis naître,
Et de ce cœur brisé sortir avec mes pleurs.
Depuis lors, sans être appelée,
Je vous vis quelquefois animer mes loisirs ;
Muse, vous avez su les changer en plaisirs ;
Et, par vos charmes consolée,
Bientôt j’osai vous suivre et saisir vos pinceaux.
Que de soins je pris pour vous plaire !
De vous je n’attendais alors pour tout salaire


Qu’une faveur secrète et surtout le repos.
O Muse ! vous avez exaucé ma prière.
Sans la fuir, mais aussi sans chercher la lumière,
Sous votre empire heureux, avec paix et douceur,
Je savourais votre ambroisie.
Vous glissiez doucement sans exciter l’envie.
A qui ne veut de vous, vous donnez le bonheur
Mais on ne peut chérir les filles de Mémoire
Sans aimer quelque peu la gloire.
Hélas ! de mes vieux ans sort un destin nouveau ;
Et sur le bord de mon tombeau,
Quand je devrais me taire et n’avoir d’autre envie
Que de couler en paix le reste de ma vie,
Je deviens moins timide, et, cédant au désir
D’apprendre ce qui doit me suivre,
Je veux savoir, enfin, si j’ai l’espoir de vivre
Quelques momens dans l’avenir.
J’en crains l’événement, j’en cherche le présage ;
Et dans ce beau projet, dussiez-vous y périr.
Muse, vous m’entraînez et vous voulez courir.
Partez donc, Muse, et du naufrage
Puisse un ciel pur vous préserver.
De maint et maint écueil puisse-t-il vous sauver !
Que de votre nacelle il écarte l’orage ;
Et moi, loin de prétendre à vos faveurs,
Malgré vous je veux être sage.
Oui, je veux renoncer à cueillir quelques fleurs,
Dont rien ne peut, hélas ! rajeunir les couleurs.
On vous suit trop long-temps, c’est un commun usage.
Muse vieille est encor volage ;
Elle fuit, reparaît, prodigue des douceurs
On la crut trop jadis, on la croit davantage ;
Ce penchant s’augmente avec l’âge.
Vainement la vieillesse est là :


Toujours fidèle à sa folie,
Quiconque écrivit écrira ;
Mais ce n’est plus qu’une manie,
Une habitude du cerveau ;
Et puis sans fin la plume trotte
Rien à rayer, tout paraît bon ;
On s’abandonne à sa marotte.
Ah ! que de vers on fait lorsqu’en vers on radote !
Pauvre Muse, pour vous je crains bien ce travers,
Et je ne sais pas trop si je le dis en vers ;
Car enfin, avouons la chose,
On finit par rimer en prose.
Croyez-en mes conseils, le public est malin,
Dérobons-lui notre déclin.
Peut-être il vous aime, mais il n’a nulle envie
Des fruits vains et tardifs de votre fantaisie.
Que pour nous désormais les vers ne soient qu’un jeu
Dont il n’ait point la confidence.
De labeur cela nous dispense,
Et nous n’en ferons pas pour peu ;
Puis je me garderai d’un indiscret aveu,
Trop heureuse, entre nous, de pouvoir en silence
Jeter tous nos chefs-d’œuvre au feu.
Mais, hélas ! vous partez. Ce périlleux voyage,
Muse, vous le ferez ; c’est votre dernier vœu
Peut-être je voudrais, tranquille sur la plage,
Pour contenter encore un désir curieux,
Sur des flots incertains vous suivre au moins des yeux ;
Mais j’aperçois le noir rivage,
Et, sur son trône assis, l’inexorable Dieu
Que ne saurait fléchir Muse au gentil langage.
Déjà Caron m’appelle et m’attend au passage.
Puissiez-vous dans ce triste lieu
Ne me suivre jamais ! adieu donc, Muse, adieu.


ÉLÉGIES MATERNELLES.



Hélas ! il est donc vrai, je suis seule ici-bas !
Dans tout ce que j’aimais j’ai subi le trépas.
Amie, épouse, fille et mère infortunée,
Par tous les sentimens à souffrir condamnée,
À peine je quittais les jeux de mon berceau,
Que déjà de mes pleurs j’arrosais un tombeau.
Ma faible adolescence, à l’abandon livrée,
Redemandait au ciel une mère adorée.
Je lui devais un cœur qu’elle aimait à former,
Tous mes vœux, mes plaisirs, le bonheur de l’aimer.
Sa raison toujours pure, et surtout sa tendresse,
Jusqu’au sein de la mort éclairaient ma jeunesse ;
Ses trop longues douleurs m’ont appris à souffrir,
Et ses derniers momens m’ont appris à mourir.
Ah ! malgré tous ses maux, du moins ma tendre mère
N’a perdu ses enfans qu’en perdant la lumière ;
J’étais entre ses bras, elle a vu ma douleur,
Et son dernier soupir est encor dans mon cœur.

Je n’ai depuis ce jour rencontré dans la vie
Que la douleur toujours de la douleur suivie.
Ah ! qu’il fut vain pour moi le rêve du bonheur !
Que le réveil fut prompt !... Dans l’ennui, la langueur.
Lasse de déplorer une longue misère,
J’aurais trouvé la mort ; mais, hélas ! j’étais mère


Par le courroux du sort quand j’avais tout perdu,
En me donnant ma fille il m’avait tout rendu.
Je crus, dans le transport d’une si douce ivresse.
Pour la première fois connaître la tendresse ;
Et l’amour maternel s’enrichit dans mon cœur
D’un amour malheureux éteint par la douleur.
La vie à chaque instant me devenait plus chère,
En songeant qu’à ma fille elle était nécessaire…
Et ce dernier objet de mes plus tendres vœux,
La Mort vint le frapper sur mon sein malheureux !
Dans mes bras, sans pitié, saisissant sa victime,
L’inhumaine me laisse et referme l’abîme.

Je n’aperçois plus rien, rien qu’un désert affreux.
Il n’est plus pour mon cœur, il n’est plus pour mes yeux,
D’aurore, de printemps, de fleurs, ni de verdure ;
Je ne vois qu’un tombeau dans toute la nature.
Avec ma fille, hélas ! tendresse, espoir, bonheur,
Tout a fini pour moi, tout est mort dans mon cœur.

II

En vain toujours errante et toujours inquiète,
Je crois fuir ma douleur en fuyant ma retraite ;
Ici pour mes yeux seuls la nature est en deuil,
Et tout semble avec moi gémir sur un cercueil.
Malgré moi-même, hélas ! de ma fille expirante
Je retrouve en tous lieux l’image déchirante.
Je sens encor ses maux, je la revois en pleurs
Tour-à-tour résistant, succombant aux douleurs,
S’attacher à mon sein, et, d’une main débile,
Sur ce sein malheureux se chercher un asile.


Le nom de mère, hélas ! qui fit tout mon bonheur,
Ses accens douloureux l’ont gravé dans mon cœur.
Par un dernier effort où survit sa tendresse,
Je la vois surmonter ses tourmens, sa faiblesse ;
Ses yeux cherchent mes yeux, sa main cherche ma main,
Elle m’appelle encore et tombe sur mon sein...
Dieu puissant, Dieu cruel, tu combles ma misère !
C’en est fait, elle expire, et je ne suis plus mère !
Ses yeux, ses yeux si doux sont fermés pour toujours.
Ma fille !... Non, le sort n’a pas touché tes jours ;
Me séparer de toi n’est pas en sa puissance ;
La preuve de ta vie est dans mon existence.
Oh ! reste dans mes bras ; pour combattre tes maux
J’inventerai des soins et des secours nouveaux.
Tout deviendra possible au transport qui m’inspire :
Ma fille, tu vivras puisqu’enfin je respire.
Accusant, menaçant, implorant tous les dieux,
J’invoquerai pour toi les enfers et les cieux
Palpitante d’effroi, ta mère infortunée
Ose te disputer à la Mort étonnée ;
Entends, entends mes cris... Tu ne me réponds plus
O trop aveugle espoir ! ô tourmens inconnus !
Dieu, rends-moi mon erreur et ce transport funeste :
Mon délire est, hélas ! le seul bien qui me reste.

III


Toi qui fis de mes jours le charme et le tourment,
Toi que tant de soupirs rappellent vainement,
Ma fille ! cher objet d’amour et de souffrance,
Ah ! laisse mes regrets errer sur ton enfance.
Rends à mon cœur trompé ces jours remplis d’appas
Où mes plus tendres soins ne me rassuraient pas.


Tu croissais sous mes yeux quand tu me fus ravie.
En naissant sur ton front la rose s’est flétrie,
Et la mort s’apprêtait à tromper mon espoir,
Quand mes yeux s’enivraient du plaisir de te voir
Dans l’ombre de la nuit ma craintive tendresse
Auprès de ton berceau me ramenait sans cesse.
Combien de fois, hêlas ! le retour du soleil
Me vit pâle et tremblante attendre ton réveil,
Et mon ame, attachée à ta paisible couche,
S’ouvrir au doux souris qui naissait sur ta bouche ?
Tes baisers innocens faisaient passer mon cœur
Des pleurs de la tristesse aux larmes du bonheur.
Sur mon sein ranimé quand tu puisais la vie,
Quand tes yeux se fixaient sur ta mère attendrie,
Quand ton front me peignait le naïf enjoument,
Ah ! qu’alors mes ennuis s’oubliaient aisément !

Dans ton cœur ingénu je me plaisais à lire :
Souvent je t’écoutais pour apprendre à t’instruire.
Tes caresses, ta voix, tes regards si touchans,
À ta mère attentive annonçaient tes penchans.
Conduite par mes soins, la raison pour te plaire,
Se mêlant à tes jeux, perdait son air austère,
Et si tous les talens venaient m’environner,
Je ne les cultivais que pour te les donner.
De toute fausse idée éloignant l’imposture,
J’aimais à conserver ton âme libre et pure ;
Mais, pour la vérité laissant mûrir ton cœur,
Je croyais assez faire en faisant ton bonheur ;
Et dans mes yeux charmés ton aimable innocence
En cherchant sa leçon trouvait sa récompense.

Celui qui sait de Flore enchaîner la faveur
Dans le bouton qui naît prévoit déjà la fleur :


Ainsi dans ton esprit avide de culture,
Mes désirs inquiets devinaient la nature ;
Et, dans ces doux travaux conduite par l’amour,
J’amassais en secret pour t’enrichir un jour.
En soins ingénieux la tendresse est fertile,
Et le cœur à l’esprit sait rendre tout facile.
 
Quel changement terrible ! hélas ! ces heureux jours,
En vain je les rappelle, ils ont fui pour toujours.
Depuis l’instant affreux où tu me fus ravie,
Et qui dut être, hélas ! le dernier de ma vie,
Ma jeunesse s’écoule en regrets impuissans,
Et toujours superflus, et toujours renaissans.
Rien ne peut de mon cœur tromper l’inquiétude ;
Rien ne peut de t’ aimer remplacer l’habitude :
Mes vœux n’ont point d’objet, mon ame est sans désir ;
Je n’ai plus devant moi qu’un éternel loisir ;
Et le sommeil suspend l’ennui qui me consume,
Pour me le rendre encore avec plus d’amertume.
Hélas ! les soins touchans, les pleurs de la pitié,
Tout aigrit ma douleur, et je fuis l’amitié.
Elle me cherche en vain ; en vain, toujours plus tendre,
Elle poursuit un cœur qui ne peut plus l’entendre.
Sa voix, sa douce voix, réclamant son pouvoir,
Vainement dans mon ame ouverte au désespoir,
De la froide raison rappelle la constance :
Le courage n’est plus où n’est plus l’espérance.

IV

Où vais-je ? où suis-je, hélas ! ô douleur, ô tourment !
Ne puis-je sans souffrir respirer un moment ?


Je sens gémir mon cœur, un poids affreux l’oppresse ;
O ma fille ! il te cherche, il t’appelle sans cesse.
Mes yeux furent, hélas ! témoins de ton trépas ;
Je sais que tu n’es plus, et je ne le crois pas.
En pleurant sur ta tombe, au Dieu qu’en vain j’implore
Ce cœur infortuné te redemande encore ;
Il s’attache égaré, frémissant, incertain,
Sur des restes muets qu’il repousse soudain.
Et, toujours renaissant dans mon ame éperdue,
Ce douloureux transport me ranime et me tue.
Du désespoir enfin la déchirante horreur
Suit ce doute insensé que dément ma douleur.
Je succombe ; mes yeux se couvrent d’un nuage ;
Je sens fuir ma pensée et même ton image ;
Ma voix ne gémit plus, mes yeux n’ont plus de pleurs ;
Avec le sentiment j’ai perdu mes douleurs.
Au sommeil malgré moi je cède anéantie ;
Pour prolonger mes maux il sépare ma vie ;
D’un ravissant prestige animant ses pavots,
Dans un songe plus doux que le plus doux repos,
Il suspend mes esprits et mon ame éperdue :
Le sort est désarmé, ma fille m’est rendue !
Mon cœur même est trompé, c’est elle, je la vois !
Et lorsque tous mes sens s’élancent à la fois,
Quand je crois la saisir hélas ! à chaque aurore,
Ma fille dans mes bras revient mourir encore.
La nuit, sourde à mes cris, emporte un songe vain,
Et replonge en fuyant le poignard dans mon sein.

Dieu, qui vois mes tourmens, hélas ! dès mon jeune âge,
J’aimai la vérité pour t’aimer davantage ;
À l’amour maternel qui fit tout mon bonheur,
L’amour de la vertu s’unissait dans mon cœur ;
Ce cœur trop malheureux t’offrit un pur hommage.


Termine enfin ses maux et brise ton ouvrage :
Pour aimer et souffrir s’il sortit de tes mains,
Ah ! qu’il a bien rempli ses malheureux destins !

V

Hélas ! qu’à ma douleur lentement je succombe !
Je vois s’ouvrir sans cesse et se fermer ma tombe.
Le sommeil bienfaisant qui suspendait mes maux,
A mes maux dès long-tems refuse ses pavots.
Chaque instant sur mes yeux répand un jour plus sombre :
De moi-même bientôt je ne suis plus qu’une ombre.
Je vois à mon aspect la pitié qui frémit ;
On doute en me voyant, lorsque ma voix gémit,
Si c’est elle en effet, si c’est moi qui soupire,
Ou la douleur qui vit, qui parle et qui respire ;
Et je fatigue encor de mes tristes regrets
Le rivage du saule et l’ombre des forêts.
Un feu sombre et mourant m’anime et me dévore :
Telle en un lieu funèbre on voit errer encore
L’incertaine lueur d’un lugubre flambeau
Qui lentement pâlit et meurt sur un tombeau.
Avec effort déjà je cherche ma pensée ;
Je me surprends moi-même immobile et glacée,
Étouffant avec peine un sanglot douloureux :
J’ai perdu jusqu’aux pleurs, seul bien des malheureux.
Il est temps que sur moi la tombe se referme,
Et le comble des maux amène enfin leur terme.
Hélas ! il est donc vrai, je perdrai ma douleur :
Je sens que tout finit, oui, tout, jusqu’au malheur.
Empire de la mort, vaste et profond abîme,
Où tombent également l’innocence et le crime ;

De ton immensité la ténébreuse horreur
N’a rien qui désormais puisse étonner mon cœur.
Ma fille est dans ton sein ; ah ! c’est trop lui survivre !
J’ai vécu pour l’aimer, et je meurs pour la suivre.


À M. ***.


Mon sexe, dites-vous, déshérité des cieux,
Ne sait juger ni vers ni prose.
Un style clair et pur, obscur ou vicieux ;
Du bon ou du mauvais : c’est pour lui même chose.
Jamais de l’analyse il ne prit le compas ;
Enfin, de l’art d’écrire il ne se doute pas.
Hé bien ! passe pour l’art d’écrire :
Mais il faut nous permettre au moins de savoir lire.
Si vous tenez rigueur, si vous n’accordez rien,
Nous lirons malgré vous, et nous lirons très-bien.
On a vu, grâce à la sottise,
On voit et l’on verra pédans lourds et diffus
Écrire sans s’entendre et sans être entendus,
Et s’admirer surtout, quoi que la raison dise.
Mais femme en l’art des mots est beaucoup moins apprise ;
De la clarté du sens elle fait plus de cas,
Et n’admire jamais ce qu’elle n’entend pas.
Bien il est vrai pourtant que l’austère analyse
Ne procède pas à sa guise.
Elle s’en va décomposant,
Recomposant et détruisant,
Sur l’avenir, sur le présent,
La douce illusion que la nature a mise.
Cette méthode exacte a pour nous peu d’appas ;

Messieurs, ne vous en fâchez pas :
On peut être, je crois, sans vous faire une injure,
Du même avis que la nature.
Et puis, la vérité qui marche pas à pas,
Bientôt nous conduirait peut-être,
À vouloir juger notre maître ;
Et quel serait votre embarras,
Si nous allions vous bien connaître !
En vous analysant sans nous laisser charmer,
Le résultat bien net d’une telle science
Ne nous offrirait pas, je pense,
Trop de raisons pour vous aimer.



FIN.