Chansons rouges/Nocturne rouge

Maurice Boukay (
Ernest Flammarion, éditeur (p. 89-94).


NOCTURNE ROUGE


À Jean Lorrain.
Un assassin chante :

  \relative c'' {
  \override Rest #'style = #'classical
  \set fontSize = #-1
  \key c \major
  \time 6/8
  \tempo "Dolce."
  \set Score.tempoHideNote = ##t
    \tempo 4 = 100
  \autoBeamOff
  \set Staff.midiInstrument = #"piccolo"
\compressEmptyMeasures
R4.*6 \bar "||" 
r4 r8 a4. \( | c a4\< a8\! | a4.\> gis4\! gis8
b4. \) b4 r8
  \time 2/4
  \tempo "Allegretto."
  \set Score.tempoHideNote = ##t
    \tempo 4 = 120
  d8. c16 b8. a16 | gis4~ gis8 r
d'8. c16 b8. a16
  \time 6/8
  f4 e8 r4 a8
c b a g! f a | e <e e'>4^>^\markup { \italic Rit. } d'8 c b | a4. r4 r8 \bar "|."
}
\addlyrics {
C’é -- tait sur les bords de la Sei -- ne
Vo -- gue ma chan -- son dans la nuit mal -- sai -- "ne !"
C’é -- tait sur les bords tout fleu -- ris 
De lune et d’i -- ris.
}
\layout {
  indent = #0
  line-width = #120
  \context {
    \Score
    \remove "Bar_number_engraver"
  }
}


I

C’était sur les bords de la Seine, —
Vogue, ma chanson, dans la nuit malsaine ! —
C’était sur les bords tout fleuris
            De lune et d’iris.


II

C’était sur la berge, à la brune, —
Vogue, ma chanson, vogue sous la lune ! —
C’étaient deux ombres de terreur :
            Fille et souteneur.

III

C’était comme un soupir qui brame, —
Vogue, ma chanson, vogue avec son âme ! —
C’était un soupir qu’un baiser
            Voulait épuiser.

IV

C’était comme un éclair qui brille, —
Vogue, ma chanson, vogue avec la fille ! —
C’était un choc dans les roseaux.
            Un corps sur les eaux.


V

C’était comme une ombre falote, —
Vogue, ma chanson, vogue, vogue et flotte ! —
C’était comme un couteau qui fuit
            Rouge dans la nuit…