Chansons populaires du Canada, 1880/p112

Texte établi par Robert Morgan,  (p. 112-113).


fendez le bois, chauffez le four


Beaumarchais a dit quelque part : « Ce qui ne vaut pas la peine d’être dit on le chante. » Assurément les couplets qui suivent justifient parfaitement cet axiome ; cependant, la petite mélodie qui les accompagne est si délicate, si belle, qu’elle leur prête une certaine poésie. Je me souviens que lorsque, tout enfant, j’entendais chanter ces deux vers, par une pure et douce voix de femme :

Tous mes parents venaient m’y voir ;
Celui que j’aime ne vient pas…


j’éprouvais un sentiment de mélancolie d’un charme indéfinissable. Tant il est vrai que le vers le plus ordinaire peut faire jaillir les larmes lorsqu’il est ennobli par une mélodie distinguée ou même par les simples accents d’une triste et naïve cantilène populaire.

Des variantes de cette chanson se chantent dans le Cambrésis, la Saintonge, l’Aunis et l’Angoumois. Les airs ne ressemblent pas aux nôtres.





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Der -- rièr’ chez nous ya champ de pois, 
Der -- rièr’ chez nous ya champ de pois: J’en cueil -- lis deux, j’en 
man -- geai trois. Fen -- dez le bois, chauf -- fez le four, 
Dor -- mez la belle, il n’est point jour. 
 }

 
Derrièr’ chez nous, ya champ de pois : (bis)
J’en cueillis deux, j’en mangeai trois.
Fendez le bois, chauffez le four,
Dormez la belle, il n’est point jour.
 
J’en cueillis deux, j’en mangeai trois ; (bis)
J’en fus malade, au lit, trois mois.
        Fendez le bois, etc.

J’en fus malade, au lit, trois mois ; (bis)
Tous mes parents venaient m’y voir.
        Fendez le bois, etc.

Tous mes parents venaient m’y voir ; (bis)
Celui que j’aime ne vient pas.
        Fendez le bois, etc.

Celui que j’aime ne vient pas… (bis)
Je l’aperçois venir là-bas.
Fendez le bois, chauffez le four,
Dormez la belle, il n’est point jour.