Chansons madécasses/Chanson IV


CHANSON IV.


Ampanani.

Mon fils a péri dans le combat. Ô mes amis ! pleurez le fils de votre chef. Portez son corps dans l’enceinte habitée par les morts. Un mur élevé la protège, et sur ce mur sont rangées des têtes de bœuf aux cornes menaçantes. Respectez la demeure des morts. Leur courroux est terrible, et leur vengeance est cruelle. Pleurez mon fils.

Les hommes.

Le sang des ennemis ne rougira plus son bras.

Les femmes.

Ses lèvres ne baiseront plus d’autres lèvres.

Les hommes.

Les fruits ne mûrissent plus pour lui.

Les femmes.

Ses mains ne presseront plus un sein obéissant.

Les hommes.

Il ne chantera plus, étendu sous un arbre à l’épais feuillage.

Les femmes.

Il ne dira plus à l’oreille de sa maîtresse : Recommençons, ma bien-aimée !

Ampanani.

C’est assez pleurer mon fils. Que la gaîté succède à la tristesse. Demain peut-être nous irons où il est allé.

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