Chansons en sabots/Le Couteau
LE COUTEAU
![\language "italiano"
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textA = \lyricmode {
…Par- don, Mon- sieur le
Mé- tay- er, Si, de nuit, je dé- ran-ge_; Mais
je vou- drais bien som- meil- ler Au fond de vo- tre
grange_! Mon pauvre a- mi, la grange est pleine Du
blé de la mois- son_: Don- ne- toi donc plu- tôt la
pei __ ne D’en- trer dans la __ mai- son_! __
mi- ches Où plan- ter leurs cou- teaux_!!!
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\header { tagline = ##f}](http://upload.wikimedia.org/score/o/j/ojoarotojyxse2finkns53xmvczo046/ojoaroto.png)
— « Pardon, Monsieur le Métayer,
Si, de nuit, je dérange ;
Mais, je voudrais bien sommeiller
Au fond de votre grange !
— Mon pauvre ami, la grange est pleine
Du blé de la moisson :
Donne-toi donc plutôt la peine
D’entrer dans la maison ! »
— « Mon bon Monsieur, je suis trop gueux ;
Qué gâchis vous ferais-je !
Je suis pieds-nus, sale et boueux
Et tout couvert de neige !
— Mon pauvre ami, quitte bien vite
Tes bardes en lambeaux :
Pouille-moi ce tricot, de suite
Chausse-moi ces sabots ! »
— « De tant marcher à l’abandon
J’ai la gorge bien sèche :
Mon bon Monsieur, baillez-moi donc
Un grand verre d’eau fraîche !
— L’eau ne vaut rien lorsque l’on tremble,
Le cidre… guère mieux :
Mon bon ami, trinquons ensemble ;
Goûte-moi ce vin vieux ! »,
— « Mon bon Monsieur, on ne m’a rien
Jeté, le long des routes ;
Je voudrais avec votre chien
Partager deux, trois croûtes !
— Si, depuis ce matin, tu rôdes,
Tu dois être affamé :
Voici du pain, des crêpes chaudes,
Voici du lard fumé ! »
— « Chassez du coin de votre feu
Ce rôdeur qui n’en bouge :
Êtes-vous “ Blanc ” ? êtes-vous “ Bleu ” ?
Moi, je suis plutôt “ Rouge ” !
— Qu’importent ces mots : République,
Commune ou Royauté.
Ne mêlons pas la Politique
Avec la Charité ! »
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2a/Botrel_-_Chansons_en_sabots%2C_1912_%28page_123_crop%29.jpg/300px-Botrel_-_Chansons_en_sabots%2C_1912_%28page_123_crop%29.jpg)
Puis, le Métayer s’endormit,
La mi-nuit étant proche…
Alors, le vagabond sortit
Son couteau de sa poche,
L’ouvrit, le fit luire à la flamme.
Puis, se dressant soudain,
Il planta sa terrible lame
Dans… la miche de Pain !
Au matin-jour, le gueux s’en fut,
Sans vouloir rien entendre…
Oubliant son couteau pointu
Au milieu du Pain tendre…
Vous dormirez en paix, ô Riches !
Vous et vos Capitaux,
Lorsque les gueux auront des miches ;
Où planter leurs couteaux !!!