Chansons choisies d’Eugène Imbert/Les Amis de la chanson

Chansons choisies d’Eugène Imbert
Chansons choisiesImprimerie Demoulle (p. 12-13).


LES AMIS DE LA CHANSON2


Air de Béranger et l’Académie.


A-t-il dit vrai, le poëte au cœur tendre ?
Quoi ! Jusque-là mes vers ont retenti !
N’en doutons plus ; oui, je crois les entendre.
Ce cher Gauthier ne m’aurait pas menti.
Comment presser tant de mains fraternelles,
Lorsque mes pas sont ici retenus ?
Ô ma chanson, déploie encor tes ailes :
Va saluer mes amis inconnus. Bis.


Le temps est grave, et tu deviens moins gaie,
Et tu voudrais te reposer déjà ;
Et cependant ta verve fatiguée
Doit un sourire à qui te protégea,
De ce foyer les vives étincelles
Réchaufferont tes airs souvent trop nus.
Ô ma chanson, déploie encor tes ailes :
Va saluer mes amis inconnus.

C’est vainement que les soucis moroses
À nous glacer se montrent toujours prompts.
Leurs fraîches voix chantent encor les Roses ;
Il a neigé, mais non pas sur leurs fronts.
De leur gaieté sème quelques parcelles
Dans l’atelier des courageux canuts,
Ô ma chanson, déploie encor tes ailes :
Va saluer mes amis inconnus.

Tressez pour moi la couronne de lierre :
C’est de ces murs où préluda Dupont,
C’est de Lyon, l’active fourmilière,
Qu’à mes accents leur jeune écho répond.
Chantre des Bœufs, à toi les Immortelles,
Mais les bravos chez moi sont bien venus.
Ô ma chanson, déploie encor tes ailes :
Va saluer mes amis inconnus. Bis.



(2). — Les Amis de la chanson. C’est le titre d’une société lyrique lyonnaise qui a bien voulu interpréter quelques-unes de mes œuvres : les Roses, la Neige, entre autres. On cite parmi les chansonniers lyonnais René Bidaud, François Grizard, Arthur Lamy, Favre, Célestin Gauthier.