Chanson d’exil
Œuvres complètes de François Coppée, Librairie L. Hébert, , Poésies, tome II (p. 303-304).
CHANSON D’EXIL
Triste exilé, qu’il te souvienne
Combien l’avenir était beau,
Quand sa main tremblait dans la tienne
Comme un oiseau ;
Et combien ton âme était pleine
D’une bonne et douce chaleur,
Quand tu respirais son haleine
Comme une fleur !
Mais elle est loin, la chère idole,
Et tout s’assombrit de nouveau ;
Tu sais qu’un souvenir s’envole
Comme un oiseau ;
Déjà l’aile du doute plane
Sur ton âme où naît la douleur ;
Et tu sais qu’un amour se fane
Comme une fleur.