Cham - Albums du Charivari/La mascarade parisienne
— Parbleu ! le jour de l’an tombe un vendredi.
À DROITE ? OU À GAUCHE ? S’il pouvait donc finir comme l’âne de Buridan. |
— Personne ne m’embauchera donc ? |
— Mais malheureux ! si tu ne vas pas au collège, comment sauras-tu quelque chose ? — Par les journaux ! |
— M’sieur, si vous ne réussissez pas là, il y a un beau fauteuil vacant… — Où donc ça ? — En Espagne |
— Ôte-toi de là ! à moi maintenant le succès ! | — Il se fait bien petit, serait-il grand d'Espagne ? |
JANVIER. — Un instant ! Ce mois-ci j’ai le pas sur vous tous. |
Se préparant à s’envoyer leurs étrennes. |
La flèche du Parthe. | UNE CUISINIÈRE BIEN À PLAINDRE. Elle fricasse d’un côté, ça brûle de l’autre. |
Elle en deviendra folle ! Tous à la fois, et chacun un air différent. | — Que c’est donc bête ! vous envoyer ça dans les jambes juste au moment où l’on arrive. |
S’appelant Gaulois, le bœuf gras se croit le droit de s’introduire dans tous les kiosques à journaux. | — Je l’ai tellement engraissé que sa peau y suffisait plus ! j’ai été obligé d'y mettre des pièces ! |
Appeler le bœuf gras Chassepot et le promener par la culasse. | Le bœuf gras s’appelant Question d’Orient, le tenir en suspens. |
Le malade et son herboriste. | OTHELLO-TAMBERLICK. Dépit des spectateurs grecs en voyant Tamberlick faire autant applaudir un Turc. |
Le mois de janvier portant les premiers coups à l’armée turque. | — Ah ! ben merci ! elle m’en a laissé des notes à payer, celle-là ! |
— Avec votre manie de pièces laurées il a cru qu’il fallait qu’il soit couronné aussi. |
— Quel malheur d’avoir de l’argent ! une pièce de dix sous qui me fait chasser de l’omnibus. |
— Polisson de Charles ! avoir fait avaler une pièce de dix sous à ma pauvre Zémire ! — Il n’y a pas de danger, elle est de 1868 : elle passera. |
— Monsieur le notaire ma future m’apporte quatre cent mille francs : vous stipulerez dans le contrat en pièces de deux sous parce que l’argent ne m’inspire pas de confiance. |
CONCERT POPULAIRE. Fauteuils à cadenas pour l’audition des opéras de M. Wagner. |
La musique de M. Wagner devenant une excellente chose au point de vue gymnastique. |
— Garçon, je ne vous demande qu’un journal, le Moniteur. — Le voilà, monsieur ; ils sont deusses. |
Obligé de constater le couronnement de l’édifice. |
DEPUIS LE PROCÈS.
— Restez à dîner avec nous ! — Votre cuisinière est-elle de Marseille ? |
— Avez-vous porté ma formule chez le pharmacien ? — Non, monsieur, elle n’était pas assez farce ! je m’y connais ? j’ai lu les formules du fameux docteur Grégoire. |
— Françoise, elle a un drôle de goût, votre soupe ? — Ma foi, monsieur, c’est bien possible ; j’ai la tête pleine de ce procès des empoisonneuses de Marseille. |
— Avant 89 fallait être marquise pour avoir le droit d’empoisonner le monde |
Supplice imposé prochainement aux voyageurs qui s'introduiront dans les omnibus avec des pièces d’argent n’ayant plus cours
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— Si tu travailles bien tu auras dix sous. — Merci, je la connais ta pièce dix sous ; on te l’a refusée l’autre jour en omnibus. |
EN OMNIBUS.
— Monsieur, ne vous asseyez pas encore ; faut que j’aie le temps de bien examiner votre pièce de dix sous. |
Forcé de changer ses opinions. |
Méphistophélès lui-même subira le charme de Nilsson, la nouvelle Marguerite et ne sera plus assez niais pour faire les affaires de Faust.
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— Sapristi ! comme c’est cher maintenant, l’eau de Seine. — Depuis le syphon du pont de l’Alma, elle est considérée comme eau de seltz. |
— Tiens, Amélie, M. Tamberlick vient de lancer son ut diéze ! — Ah ! mon Dieu ! tu ne pouvais pas regarder où il est tombé ! nous le ramasserions ! |
M. Pailleron, l’auteur des Faux Ménages, reconnu dans le quartier Bréda. |
— Je suis marié à Marseille. — Vous n’avez pas de coliques. |
— Mon chéri, que veux-tu que je te donne pour tes étrennes ? — Oh ! je t’en prie ! rien de chez l’herboriste ! |
— Grand Dieu ! ma femme qui entre chez un herboriste. |
— Quelle horreur ! mon oranger !… — Madame, ils sont tous malades dans ce moment-ci. |
— J’aurais besoin d'une seringue. — Madame, cela se vend maintenant chez les éditeurs de musique. |
— C’est un hommage que vous venez de rendre à Rossini ; il en avait une dans sa succession. |
— Les Faux Ménages, tu as trouvé cela amusant ? — Je crois bien ! je voudrais bien qu'il en fût de même des vrais. — Et moi donc ! |
— Quelle horreur ! avoir introduit aux Français cette cocotte qui s’appelle Esther comme moi. Que va dire M. Racine ? |
— Faut-il qu’il soit ignorant pour qu’à son âge on soye obligé de le mettre dans un collège électorale[sic]. |
— Au moins ça ne mange pas d’avoine. — Tu peux la garder pour toi maintenant. |
LE TERME D’OCTOBRE.
— J’aimerais bien un mobilier, mais pas pour aller à la promenade. |
LE JUGEMENT DE SALOMON. Ce que va devenir ce pauvre Faust, partagé entre les deux Marguerites. |
La couleuvre de Théodoros ne voulant danser que sur la musique d’un des siens. | Modification apportée au rôle de la ballerine de Théodoros par les danseuses appelées à la remplacer. |
Du moment que les petits théâtres dansent avec des couleuvres, il faut bien que l’Opéra tienne son rang. | — Mais taisez-vous donc, monsieur Beauvallet ! le public n’entend plus partir mon canon ! |
— Tu ne me donnes rien pour mes étrennes ? — Je t’ai donné le fouet ce matin ! |
— Je vous en prie, ne lui donnez pas une herboristerie, cela pourrait l’empêcher de trouver un mari plus tard ! |
— Un instant ! Vous emportez vos cheveux ! ils ne vous appartiennent pas ! |
LA QUESTION DU DÉSARMEMENT.
— Faut la lui ôter ! il en a par trop abusé dernièrement. |