À LA LIBRAIRIE NOUVELLE, BOULEVARD DES ITALIENS, 15 ;
ET AU BUREAU DU JOURNAL LE CHARIVARI,
16, RUE DU CROISSANT.
Paris. Typographie Henri Plon, rue Garantière, 8.
MODE DU JOUR Entre deux ballons.
NOUVEAU CHÂTIMENT POUR LES ENFANTS
— Si tu pleures, je coupe la ficelle.
— Madame, j’ai bien l’honneur…
— Monsieur, veuillez faire le tour et me venir parler en face.
— Madame, je n’aurais pas le temps, il faut que je vous quitte dans cinq minutes.
— Je crains, chère amie, que tu n’aies froid sous ce vaste malakoff.
— Sois sans inquiétude, j’ai fait fixer un poêle dessous.
La crinoline forçant le cavalier qui offre son bras à prendre un air penché.
— Augustine, vous remporterez ce jupon, je n’en veux pas, j’ai pu m’asseoir !
— Vois donc, papa ! il a un jupon malakoff comme maman.
NAÏVETÉ.
— Monsieur, votre crinoline est remontée !
— Je vous dis qu’elle vous trompe.
— Mais comment ?
— D’abord elle vous trompe avec sa crinoline.
— Tu ne montes pas me voir ?
— Tu sais bien qu’il n’y a pas moyen de tourner dans ta cour.
— À bas les mains ! je vous défends de prendre Malakoff.
— Ciel ! un zouave dans la chambre de ma femme !
— Mon ami, j’ai voulu le consulter pour mon jupon, savoir si c’était un malakoff.
ÉCONOMIE DOMESTIQUE.
— Papa, achète-moi un autre pantalon, je n’ai pas assez chaud avec celui-ci.
— Voici un sou pour faire mettre des marrons bien chauds dans les poches, ça suffira.
— Je suis, ma chère, avec un vrai Sardanapale.
— Sardanapale, malheureuse ! S’il allait le faire périr sur un bûcher ! Pour me tranquilliser, tu me donneras toute sa provision de bois, que je ferai prendre demain chez toi.
— Êtes-vous heureuse, m’ame Pipelard, d’avoir su bien placer vos affections !
— Arrête, malheureuse, ne te mets plus de la poudre de riz sur le visage ; j’ai lu sur un journal qu’on en mettait dans le pain, tu passerais pour la femme d’un boulanger ou d’un mitron.
Le veau d’or se voyant dégommé par un saumon d’argent.
— Je m’appelle Malakoff.
— Malakoff ! depuis la prise alors ?
— Insolente !
Un monsieur qui cherche sa femme, qu’il a perdue dans les magasins du Louvre.
M. PRUDHOMME À L’EXPOSITION DES ANIMAUX.
— Admirez-les, mon fils, mais ne les imitez pas !
— Mais c’est vous, misérable, qui êtes une des causes de la crise où se trouve le pays, avec vos demandes continuelles d’argent. Je veux sauver le pays : vous n’aurez rien !
À L’EXPOSITION DE PEINTURE.
— Vois, mon ami, Une sortie de bal masqué, par M. Marchal… comme c’est bien ça !
— Comment, vous trouvez que c’est bien ça… Ah çà ! madame mon épouse, vous… y avez donc été au bal masqué !
— Voyons, mon ami, dors donc tranquille ; il t’a construit un chalet suisse comme tu le lui as commandé : il y a toujours de grosses pierres dessus pour retenir le toit.
— Ça retient le toit, mais je crains que ça n’éloigne les locataires.
— Dites donc, la cuisinière, ce n’est pas une raison parce que j’habite un chalet pour acheter du bœuf qui n’est pas frais.
— Mais, monsieur, le boucher m’a dit que c’était plus Suisse, à cause du Ranz…
Les chemins de fer s’arrangeant de façon à avoir désormais des caissiers qui leur soient attachés.
CE QUI S’APPELLE AVOIR BON NEZ.
— Mon cher, je pars pour la Belgique, je vais toucher la prime sur l’argent.
— Avec quoi donc ?
— Avec mon nez.
— J’ai envie de créer une entreprise pour le percement de l'isthme de Suez.
— Pourquoi pas ? tu as bien percé tes coudes et tes bottes, ça doit donner confiance.
— Il parait que le pacha d’Égypte serait à Suez pour son asthme.
— Ce n’est pas un asthme qu’il a, c’est un isthme.