Cham - Albums du Charivari/Folies parisiennes
MODE DU JOUR Entre deux ballons. |
NOUVEAU CHÂTIMENT POUR LES ENFANTS
— Si tu pleures, je coupe la ficelle. |
— Madame, j’ai bien l’honneur… — Monsieur, veuillez faire le tour et me venir parler en face. — Madame, je n’aurais pas le temps, il faut que je vous quitte dans cinq minutes. |
— Je crains, chère amie, que tu n’aies froid sous ce vaste malakoff. — Sois sans inquiétude, j’ai fait fixer un poêle dessous. |
La crinoline forçant le cavalier qui offre son bras à prendre un air penché. | — Augustine, vous remporterez ce jupon, je n’en veux pas, j’ai pu m’asseoir ! |
— Vois donc, papa ! il a un jupon malakoff comme maman. |
NAÏVETÉ.
— Monsieur, votre crinoline est remontée ! |
— Je vous dis qu’elle vous trompe. — Mais comment ? — D’abord elle vous trompe avec sa crinoline. |
— Tu ne montes pas me voir ? — Tu sais bien qu’il n’y a pas moyen de tourner dans ta cour. |
— À bas les mains ! je vous défends de prendre Malakoff. |
— Ciel ! un zouave dans la chambre de ma femme ! — Mon ami, j’ai voulu le consulter pour mon jupon, savoir si c’était un malakoff. |
ÉCONOMIE DOMESTIQUE.
— Papa, achète-moi un autre pantalon, je n’ai pas assez chaud avec celui-ci. — Voici un sou pour faire mettre des marrons bien chauds dans les poches, ça suffira. |
— Je suis, ma chère, avec un vrai Sardanapale. — Sardanapale, malheureuse ! S’il allait le faire périr sur un bûcher ! Pour me tranquilliser, tu me donneras toute sa provision de bois, que je ferai prendre demain chez toi. |
— Êtes-vous heureuse, m’ame Pipelard, d’avoir su bien placer vos affections ! |
— Arrête, malheureuse, ne te mets plus de la poudre de riz sur le visage ; j’ai lu sur un journal qu’on en mettait dans le pain, tu passerais pour la femme d’un boulanger ou d’un mitron. |
Le veau d’or se voyant dégommé par un saumon d’argent. | — Je m’appelle Malakoff. — Malakoff ! depuis la prise alors ? — Insolente ! |
Un monsieur qui cherche sa femme, qu’il a perdue dans les magasins du Louvre. | M. PRUDHOMME À L’EXPOSITION DES ANIMAUX.
— Admirez-les, mon fils, mais ne les imitez pas ! |
— Mais c’est vous, misérable, qui êtes une des causes de la crise où se trouve le pays, avec vos demandes continuelles d’argent. Je veux sauver le pays : vous n’aurez rien ! |
À L’EXPOSITION DE PEINTURE.
— Vois, mon ami, Une sortie de bal masqué, par M. Marchal… comme c’est bien ça ! — Comment, vous trouvez que c’est bien ça… Ah çà ! madame mon épouse, vous… y avez donc été au bal masqué ! |
— Voyons, mon ami, dors donc tranquille ; il t’a construit un chalet suisse comme tu le lui as commandé : il y a toujours de grosses pierres dessus pour retenir le toit. — Ça retient le toit, mais je crains que ça n’éloigne les locataires. |
— Dites donc, la cuisinière, ce n’est pas une raison parce que j’habite un chalet pour acheter du bœuf qui n’est pas frais. — Mais, monsieur, le boucher m’a dit que c’était plus Suisse, à cause du Ranz… |
Les chemins de fer s’arrangeant de façon à avoir désormais des caissiers qui leur soient attachés. | CE QUI S’APPELLE AVOIR BON NEZ.
— Mon cher, je pars pour la Belgique, je vais toucher la prime sur l’argent. — Avec quoi donc ? — Avec mon nez. |
— J’ai envie de créer une entreprise pour le percement de l'isthme de Suez. — Pourquoi pas ? tu as bien percé tes coudes et tes bottes, ça doit donner confiance. |
— Il parait que le pacha d’Égypte serait à Suez pour son asthme. — Ce n’est pas un asthme qu’il a, c’est un isthme. — Pardon, je croyais que c’était un asthme. |